S’exprimant lors du point de presse à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle de 2022 de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri a fait savoir qu’un comité œuvrait à mettre en place un cadre réglementaire adéquat permettant d’allier innovation, technologie et protection du consommateur.
À cet égard, le wali de la banque centrale a souligné que plusieurs volets allaient être pris en considération pour l’élaboration de ce projet de loi, notamment les expériences mondiales en la matière, notant qu’un benchmarking était en cours avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale pour les consultations nécessaires.
Ce cadre réglementaire permettra aussi de mettre à jour la législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, certains experts plaidant pour une réglementation internationale par rapport à l’utilisation des monnaies numériques.
Il est à rappeler que BAM, le ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) ont attiré l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, dont principalement l’absence de protection du consommateur, la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contrairement à une devise ayant un cours légal, outre l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles, notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Par ailleurs, une étude publiée par le cabinet Triple A montre que le Maroc est le pays ayant le plus grand volume d’échange en Afrique du Nord (s’élevant à plus de 6 millions de dollars), et se trouve en quatrième position en Afrique, derrière le Kenya, l’Afrique du Sud et le Nigéria. Selon cette même étude, 2,4 % de la population marocaine détiendrait des monnaies virtuelles, ce qui explique la nécessité de réglementer ce secteur.
(avec MAP)