A la cérémonie d’ouverture de cette 22e édition organisée jusqu’au 4 juin, le président de la Fondation du FICAK, Habib El Malki, s’est dit heureux d’inaugurer les activités de cette édition. Il a présenté le FICAK que la ville Khouribga accueille depuis plus de 45 ans, en tant que repère culturel continental qui caractérise le paysage culturel africain.
Habib El Malki a tenu en ce “moment historique” à évoquer la mémoire d’un des pionniers de ce festival qui ont contribué à sa pérennité, à sa régularité et à son enrichissement, “le regretté Noureddine Sail dont la contribution à la consécration et la pérennité du festival en tant que concept, que rayonnement et qu’activités, a été décisive, pratique et de qualité”.
“J’estime que la meilleure façon de rendre hommage à cette figure intellectuelle et culturelle nationale est d’assurer la continuité de ce festival et de le développer en tant qu’espace de dialogue et monument culturel africain, qui porte la voix de l’Afrique à travers la création et l’art”, a-t-il souligné.
Il a ajouté à cet égard que cet “intellectuel encyclopédique exceptionnel était épris de cinéma, mais pas n’importe lequel. Il était féru du cinéma de qualité, visant à former l’esprit, intimement lié à la réalité, l’Histoire, l’action quotidienne et l’imaginaire collectif”.
Noureddine Sail, une école en critique
Pour Habib El Malki, Noureddine Sail a érigé une remarquable école critique et a diffusé le septième art dans les différentes régions du Maroc à travers les cinéclubs, expérience pionnière qui a disséminé le cinéma aux confins du Maroc profond. Il a aussi noté qu’en reconnaissance de tout cela, la Fondation a pris la décision de lancer un prix spécial décerné à la critique cinématographique intitulé “Prix Noureddine Sail”
Pour sa part, le réalisateur et critique de cinéma, Abdelilah Jouahri, a indiqué que feu Noureddine Saïl était un monument du cinéma marocain et que tout le monde reconnaît son apport considérable au paysage culturel marocain, surtout qu’il était le fondateur de la Fédération nationale des ciné-clubs.
Feu Noureddine Saïl, relève le réalisateur, a été derrière la création de plusieurs festivals et a été le mentor de plusieurs grands noms du cinéma qu’ils soient cinéastes ou producteurs. Si l’on pouvait résumer le cinéma marocain en la personne d’une seule personnalité, ça serait incontestablement Noureddine Saïl.
A cette occasion, il a été procédé à la projection d’une vidéo qui met en avant le parcours de Noureddine Saïl ainsi que ses positions au sujet des questions qui intéressent le cinéma africain en général.
D’un autre côté, un hommage appuyé a été rendu à Soma Ardiouma, l’ancien délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) dont le pays (Burkina Faso) est l’invité d’honneur de cette 22e édition du FICAK.
“Nous rendons hommage dans cette édition, à côté du regretté Noureddine Sail, au Délégué général du Festival FESPACO du Burkina Faso et au cinéma burkinabé qui constitue l’un des fleurons les plus importants et les plus fertiles dans le panorama du cinéma africain”.
El Malki a tenu à cette occasion à rendre hommage aux relations distinguées entre le Royaume du Maroc et la République du Burkina Faso, ainsi qu’à la qualité des liens humains et culturels entre les deux pays, qui partagent, outre les intérêts, les valeurs de la défense de l’Afrique, de la paix, de la tolérance, de la modération et de la démocratie, tout en exprimant sa solidarité avec ce pays qui fait face aux discours de la haine et au terrorisme.
De son côté, Ardiouma a fait part, dans une déclaration à la MAP, de sa joie pour cet hommage, saluant le parcours distingué de ce festival qui a beaucoup apporté au 7e art africain et qui a grandement contribué à sa promotion et à son rayonnement.
A cette occasion, le wali de la région Béni Mellal-Khénifra, Khatib El Hebil a remis à M. El Malki l’écusson en hommage à feu Noureddine Sail alors que Ardiouma a reçu l’écusson de cette édition des mains du gouverneur de la province de Khouribga, Abdelhamid Chennouri.
Lors de la dernière journée de cette édition qui se tient sous le signe “le cinéma, rêve de tout un continent”, un hommage sera également rendu à l’acteur marocain Mohamed Choubi.
(avec MAP)