Première réunion depuis la réconciliation. Les deux ministres des Affaires étrangères ont tenu mardi 10 mai à Marrakech leur première réunion bilatérale depuis la fin de la brouille diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Lors du point de presse conjoint, José Manuel Albares et Nasser Bourita se sont félicités de l’inauguration d’une ère nouvelle dans les relations entre Rabat et Madrid, tout en focalisant sur les questions prioritaires de chacun des deux pays.
“Un saut qualitatif dans nos relations bilatérales”
Dans sa déclaration, Albares a félicité les forces de sécurité des deux pays pour leur “lutte contre l’immigration”, et a indiqué que “le nombre de migrants arrivant aux Canaries avait diminué de 70 % en mars et avril par rapport à janvier et février de cette année”. Le ministre espagnol a assuré que les pays “progressent dans la normalisation du passage des personnes et des marchandises par les bureaux de douane” de Sebta et Melilia, ce qui sera fait “en accord avec le Maroc, conformément à la feuille de route” dressée par la déclaration conjointe du roi Mohammed VI et du Premier ministre Pedro Sánchez.
Aucun des deux ministres n’a annoncé de date pour la réouverture des postes frontaliers des deux enclaves de Sebta et Melilia, fermées depuis le 13 mars 2020 en raison de la pandémie et faisant l’objet de négociations entre les deux pays.
Le diplomate espagnol a rappelé qu’avant la fin de l’année, une réunion de haut niveau se tiendrait au Maroc entre les deux pays, ce qui “marquera un saut qualitatif dans nos relations bilatérales”. “Nos relations économiques continuent de croître et cette nouvelle étape les rendra plus dynamiques”, a-t-il affirmé, ajoutant que 800 entreprises espagnoles opèrent au Maroc. Pour Albares, “les actes unilatéraux et les crises n’ont pas leur place à ce stade”.
“L’Espagne peut compter sur le Maroc”
De son côté, Nasser Bourita a fait appel au soutien de l’Espagne dans la sphère européenne, affirmant que “le Maroc compte sur l’Espagne en tant qu’allié et partenaire dans ses relations avec l’Union européenne”.
Il a également assuré que “l’Espagne peut compter sur le Maroc en tant que partenaire digne de confiance, sérieux et responsable”, insistant sur le fait que les deux pays se sont engagés à maintenir une relation bilatérale basée sur “la consultation et la coordination en dehors de toute action unilatérale”.
“Le royaume salue hautement la nouvelle position” de Madrid, s’est félicité le diplomate marocain, une position “en harmonie avec la vision du Conseil de sécurité, les orientations de la communauté internationale, ainsi que la position de nombreux pays européens et de la plupart des pays arabes et africains”.
Sans nommer les deux enclaves espagnoles, revendiquées par le royaume, Bourita a assuré que le Maroc s’employait à appliquer tous les points de la feuille de route convenue entre le monarque et le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, lors de sa visite à Rabat le 7 avril, y compris l’application “du transit flexible des personnes et des biens entre les deux pays”.
Le chef de la diplomatie marocaine a annoncé qu’après les réunions des groupes de travail sur la migration et l’opération Marhaba, le groupe “sur la délimitation des frontières maritimes et la gestion de l’espace aérien” se réunirait en juin.
Bourita et Albares se sont rencontrés à l’occasion du sommet de la coalition internationale anti-Daech, qui se tient ce mercredi 11 mai à Marrakech, et dans le cadre d’une dizaine de réunions bilatérales que le ministre marocain a tenues hier avec plusieurs homologues européens, arabes, africains et américains.
(avec EFE et MAP)