Ibrahim Oweidat, 20 ans, a été touché à la tête à l’aube dans le camp de réfugiés d’Aqabat Jaber près de la ville palestinienne de Jéricho, a rapporté le ministère palestinien de la Santé, sans préciser les circonstances de l’incident. L’armée israélienne a indiqué avoir mené une “opération de contre-terrorisme” dans le camp d’Aqabat Jaber.
Des affrontements avec l’armée israélienne éclatent régulièrement en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’État hébreu, en marge de manifestations contre la colonisation israélienne ou d’arrestations dans des localités palestiniennes par les forces de sécurité israéliennes.
Durant l’opération, “des dizaines de Palestiniens ont violemment attaqué les soldats, brûlé des pneus, lancé des pierres et des cocktails Molotov”, a indiqué l’armée dans un communiqué, précisant qu’aucun soldat n’avait été blessé. L’armée a “riposté avec des moyens de dispersion anti-émeute et des tirs à balles réelles”, a-t-elle ajouté. Deux autres Palestiniens ont été blessés par des tirs, a indiqué l’agence officielle palestinienne Wafa.
À Jéricho, la branche du parti Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé une grève mardi, selon Wafa. La dépouille d’Ibrahim Oweidat, enveloppée dans des drapeaux palestiniens et du Fatah, a été transférée dans l’après-midi d’un hôpital de Ramallah vers Jéricho pour ses funérailles. Des centaines de personnes se sont rassemblées près de la maison familiale à Jéricho pour y assister, a constaté un journaliste de l’AFP. L’incident survient sur fond de tensions et de violences en Israël et dans les Territoires palestiniens.
Depuis le 22 mars, 14 personnes ont été tuées dans des attaques anti-israéliennes. En représailles, les forces israéliennes ont reçu carte blanche pour “vaincre la terreur” et ont mené des opérations émaillées de heurts meurtriers en Cisjordanie occupée. Au total, 25 Palestiniens, dont des assaillants, sont morts durant cette période. À Jérusalem-Est occupée, plus de 250 Palestiniens ont été blessés ces dernières semaines dans des affrontements avec les forces de sécurité israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint et poudrière dans la Vieille ville. En outre, des groupes armés palestiniens ont tiré plusieurs roquettes depuis la bande de Gaza vers le sol israélien, auxquelles l’armée israélienne a répondu par des frappes sur l’enclave, sous blocus israélien depuis 2007.
L’État hébreu avait fermé dimanche le point de passage d’Erez, le seul pour la circulation des personnes entre Gaza et Israël, en représailles aux tirs de roquettes avant de le rouvrir mardi. “Après l’évaluation de la situation sécuritaire, il a été décidé que les travailleurs et les commerçants (palestiniens) pourront à nouveau entrer mardi en Israël à travers le passage d’Erez”, a indiqué lundi le Cogat, l’organe du ministère israélien de la Défense qui supervise les activités civiles dans les Territoires palestiniens. La réouverture est “conditionnée au maintien de la sécurité dans le secteur”, a précisé le Cogat.
Cette nouvelle vague de violences intervient près d’un an après une guerre de 11 jours entre l’État hébreu et le Hamas, mouvement islamiste armé au pouvoir à Gaza. En mai 2021, cette confrontation avait fait 260 morts à Gaza dans des raids israéliens, parmi lesquels des combattants selon les autorités locales, et 14 morts en Israël, dont un soldat.