Prenant part au sommet réunissant, ce lundi à Néguev (sud d’Israël), les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, d’Israël, du Maroc, de l’Egypte, des Emirats arabes unis et du Bahreïn, Nasser Bourita a indiqué que la participation du Maroc a pour objectif de transmettre deux messages majeurs, l’un pour le peuple israélien et l’autre pour les pays de la région.
Participation de M. Nasser Bourita au Sommet du Néguev, organisé à l’initiative du ministre israélien des Affaires Etrangères, M. Yaïr Lapid, à Sde Boker en Israël. #Negev_Summit pic.twitter.com/pbBtPu66dE
— Maroc Diplomatie 🇲🇦 (@MarocDiplomatie) March 28, 2022
S’adressant aux Israéliens, Bourita a insisté sur le fait que la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv « n’est pas un acte opportuniste mais il s’agit d’une conviction », rappelant des liens « historiques entre les communautés des juifs marocains et les rois du Maroc ».
Le chef de la diplomatie marocaine s’est ensuite félicité de la coopération entre les deux pays. « Depuis la signature de l’accord trilatéral en décembre 2020, nous avons atteint de nombreux gains, dont les accords et partenariats dans différents domaines, les vols directs et même l’établissement de dialogues et liens entre les deux peuples », a-t-il dit.
D’autre part, Bourita a indiqué aux pays de la région que ce sommet a pour objectif de promouvoir la paix. « Nous nous sommes réunis aujourd’hui, parce que nous croyons sincèrement et profondément en la paix, et pas une paix passive où on tourne le dos l’un à l’autre, (.…) nous sommes ici pour créer et renforcer une dynamique positive », a-t-il insisté.
Concernant le conflit israélo-palestinien, le diplomate marocain a assuré que la position de Rabat demeure constante. Il a ainsi rappelé que le Maroc adhère à la solution à deux Etats, avec l’établissement d’un Etat palestinien, selon les frontières de 1967, dont la capitale est Jérusalem-Est. « Il faut également que cette solution préserve la sécurité et les intérêts d’Israël », a-t-il nuancé.
L’Iran, ennemi commun
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid a indiqué que cette rencontre intervient pour intimider les ennemis communs des pays participant au Sommet. « Nous écrivons ici l’histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (…). Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l’Iran », a déclaré Lapid.
Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l’Iran, son ennemi juré, profiter de l’accord pour se doter en douce de l’arme nucléaire. L’Etat hébreu partage la même inquiétude vis-à-vis des activités iraniennes dans la région que les Emirats arabes unis et Bahreïn.
L’Iran a toujours démenti chercher à se doter d’une telle bombe.
מטרתם של הטרוריסטים היא להטיל עלינו אימה, לגרום לנו לפחד להפגש ולקדם את החיבורים וההסכמים בינינו. הם לא יצליחו. אנחנו לא ניתן להם. אין לנו שום כוונה לתת פרס למחבלים. אין לנו שום כוונה לתת להם לנהל לנו את החיים, לקבוע לנו את המדיניות. ישראל היא מדינה חזקה וגאה ולא תכנע לטרור לעולם pic.twitter.com/n673tlG83M
— יאיר לפיד – Yair Lapid🟠 (@yairlapid) March 28, 2022
Au côté de Yaïr Lapid, le Secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a plutôt insisté sur les « gains » liés à la normalisation en 2020 entre Israël, les Emirats, Bahreïn et le Maroc, qui selon lui ne doivent pas faire oublier le conflit israélo-palestinien.
La normalisation « n’est pas un substitut » à des « progrès » entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il dit, réaffirmant son soutien à la solution à deux Etats, une Palestine viable au côté d’Israël.
Les ministres des Affaires étrangères des six pays se sont réunis à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev (sud) où repose la dépouille du fondateur d’Israël David Ben Gourion.
(avec AFP)