Rencontre “historique” prévue en Israël avec les États-Unis, les Émirats, Bahreïn et le Maroc

Israël a annoncé vendredi la tenue prochaine d’une rencontre “historique” à l’occasion de la visite prévue du secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avec les Émirats arabes unis, le Maroc et Bahreïn, trois pays arabes ayant récemment normalisé leurs relations avec l’État hébreu.

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Yaïr Lapid et Nasser Bourita à Rabat, le 12 août 2021. Crédit: Maroc Diplomatie

Des dirigeants israéliens parmi lesquels le chef de la diplomatie Yaïr Lapid se sont déjà rendus aux Émirats, à Bahreïn et au Maroc depuis la normalisation débutée en septembre 2020. Mais de ces trois pays, seul le chef de la diplomatie bahreïnie, Abdellatif al-Zayani, s’est déjà rendu en Israël, en novembre 2020. Cette rencontre, dont on ne sait pas dans l’immédiat où elle se tiendra en Israël, est organisée à l’occasion d’une tournée dans la région du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui doit débuter samedi.

À l’invitation du ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid, ce dimanche et lundi, un sommet diplomatique historique se tiendra en Israël”, a indiqué son bureau dans un court communiqué. “Le secrétaire d’État américain et les ministres des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, du Maroc et de Bahreïn arriveront en Israël pour une série de rencontres diplomatiques”, est-il précisé. Les Émirats et Bahreïn ont été les premiers pays arabes du Golfe à normaliser publiquement leurs relations avec Israël en septembre 2020, sous l’impulsion de Donald Trump, alors président des États-Unis. Le Maroc et le Soudan ont ensuite établi des pactes similaires.

Ces accords avaient mis fin à des décennies de consensus arabe qui excluait toute paix avec l’État hébreu en l’absence de résolution du conflit israélo-palestinien. De nombreux accords ont été signés, notamment dans le domaine de l’aviation, avec des lignes aériennes directes ouvertes entre Tel-Aviv et des villes émiraties, marocaines et bahreïnies. Proches partenaires de Washington, l’État hébreu et les monarchies arabes du Golfe partagent la même inquiétude envers l’Iran.

Ce déplacement d’Antony Blinken dans la région a pour première étape Israël et la Cisjordanie occupée, où il doit aborder des questions relatives à l’Iran et au conflit israélo-palestinien. Il doit aussi “intensifier les efforts” face à l’invasion russe en Ukraine, a annoncé jeudi le département d’État, alors qu’Israël a opté pour une position prudente dans ce conflit et que l’Autorité palestinienne ne s’est pas prononcée clairement.

M. Blinken s’entretiendra d’abord avec le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, qui s’est proposé comme médiateur entre Moscou et Kiev, mettant en avant ses relations privilégiées avec les deux pays.

Puis le secrétaire d’État rencontrera le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah. M. Blinken avait déjà rencontré M. Abbas l’an dernier et affirmé qu’après des années de divorce sous l’ère Trump, Washington voulait “reconstruire” sa relation avec les Palestiniens, tout en reconnaissant à Israël le “droit” de se défendre. À l’annonce des accords de normalisation, les Palestiniens avaient dénoncé un “coup de poignard dans le dos”. Lors de sa tournée, Antony Blinken doit également se rendre au Maroc et en Algérie, deux pays traversant une période de tensions.

La rencontre “historique” en Israël se tiendra par ailleurs après un rare sommet tripartite organisé mardi en Égypte, lors duquel le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a accueilli Naftali Bennett et le dirigeant de facto des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed. Cette rencontre tripartite était la première du genre réunissant les trois dirigeants.