El Habib Merzak : “Le Salon du Cheval se positionne comme le gardien de la culture équestre marocaine”

Le Salon du cheval d’El Jadida célèbre son 15e anniversaire sous le thème de l’innovation dans l’élevage équin. Dans cette interview, El Habib Merzak, commissaire du Salon, nous dévoile les spécificités de cette édition qui se tient du 1er au 6 octobre 2024.

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Le cheval, sous toutes ses facettes, est une partie intégrante de notre patrimoine culturel ancestral. Crédit: YASSINE TOUMI/TELQUEL

Le Salon du Cheval célèbre cette année son 15e anniversaire. Quelles seront les compétitions sportives et les activités qui marqueront cette édition spéciale ?

El Habib MerzakCrédit: DR

Depuis sa création en 2008, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le Salon du Cheval d’El Jadida s’est voulu un espace de promotion de la filière équine au Maroc, dans toutes ses dimensions : sportive, festive, culturelle et économique.

A ce titre, en plus des multiples démonstrations équestres mettant en valeur les races marocaines de chevaux et leurs qualités équestres, des compétitions de haut niveau sont organisées. Il s’agit du Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI de saut d’obstacles qui attire les meilleurs cavaliers à l’échelle internationale.

Cette compétition s’inscrit dans le cadre du Morocco Royal Tour qui se déroule en trois étapes à Tétouan, organisé par la Garde Royale, à Rabat organisé par la Fédération royale marocaine des sports équestres, et enfin la finale qui a lieu au sein du Salon du cheval d’El Jadida.

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Il y a aussi le Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI de tbourida, couronnement d’un processus de sélection qui aboutit à une compétition inter-régions où sont représentées les meilleures sorbas.

L’édition précédente avait pour thème “Le cheval et le développement durable”. Cette 15e édition s’intéresse à “l’élevage équin au Maroc : innovation et défi”. Il est donc nécessaire de s’éloigner des pratiques d’élevage traditionnelles pour mieux valoriser le cheval barbe ?

Le cheval au Maroc, sous toutes ses facettes, est une partie intégrante de notre patrimoine culturel ancestral que nous devons préserver. Cependant, le monde évolue et cède à la pression de la technologie qui s’impose notamment dans le domaine de l’élevage, en termes d’amélioration générale.

C’est pourquoi, à travers le choix du thème de cette édition, nous ambitionnons d’initier un débat et des rencontres autour de l’innovation dans l’élevage équestre marocain à même de valoriser les races locales, en particulier le cheval barbe, tout en respectant nos traditions équestres.

Cette année, de nouvelles initiatives ou des ajouts spécifiques ont-ils été intégrés au programme afin de distinguer cette édition des précédentes ?

Bien sûr, nous combattons la tentation de tomber dans la routine. Cela se traduit, cette année, par des compétitions de meilleur niveau, des spectacles équestres variés, des conférences animées par d’éminents spécialistes…

A chaque édition, des spectacles féériques, parfois même poétiques, mettent an avant la complicité de l’homme et du chevalCrédit: YASSINE TOUMI/TELQUEL

Mais aussi par des rencontres entre professionnels et par la signature de conventions de partenariat et de coopération, par l’installation d’un pôle digital qui traitera, entre autres, de la digitalisation et de l’intelligence artificielle dans la gestion de la filière équine.

Pourriez-vous nous éclairer sur les préparatifs logistiques et organisationnels déployés pour assurer le succès de cette édition ?

L’organisation d’un évènement pareil, d’une si grande importance, aux cours duquel plusieurs évènements sont organisés en même temps, impose forcément une gestion minutieuse et intégrée impliquant des intervenants aussi nombreux que variés, et notamment une parfaite coordination avec les autorités locales et des services concernés pour une gestion rationnelle des espaces et pour garantir aux visiteurs et aux participants un accueil confortable.

En quoi le Salon du Cheval influence-t-il la région d’El Jadida, tant sur le plan économique que culturel ?

En plus de ses retombées bénéfiques évidentes sur la filière, le Salon du Cheval d’El Jadida s’est révélé être un véritable levier de développement local à tous les niveaux.

Depuis sa première édition il a contribué à la création de nombreux emplois directs et indirects pour répondre aux besoins des exposants et participants, des organisateurs du Salon et des visiteurs qui affluent de partout. La région a connu un important développement de ses infrastructures, routes, hôtels et restaurants, et en général de son tissu économique local.

À l’échelle nationale, quel rôle le Salon du cheval joue-t-il dans la promotion et la préservation de la culture équestre marocaine ?

“Voyez le niveau qu’a atteint la tbourida comparé à celui d’il y a une vingtaine d’années, en termes de qualité des chevaux, des harnachements, de monte, etc.”

El Habib Merzak

La promotion du cheval et de la culture équestre marocaine est une des principales missions pour lesquelles le Salon du cheval a été créé en 2008 sur Hautes Instructions de S.M. le Roi Mohammed VI. Les races locales de chevaux sont mises en valeur dans le cadre de compétitions de modèle et d’allure, de démonstrations ou encore lors du Grand Prix de S.M. le Roi Mohammed VI de tbourida.

Pratiquement toutes les utilisations du cheval sont représentées au Salon. Les métiers liés au cheval, qu’ils soient traditionnels ou modernes, font l’objet d’attentions particulières et un large espace leur est réservé dans la zone d’exposition. Les retombées de ces efforts sont sans appel. Voyez le niveau qu’a atteint la tbourida comparé à celui d’il y a une vingtaine d’années, en termes de qualité des chevaux, des harnachements, de monte, etc.

Les métiers liés au cheval, dont certains étaient en danger de disparition, ont ressuscité avec, comme conséquence, la création d’emplois et la sauvegarde de notre patrimoine culturel lié au cheval.

C’est dans cette optique que des visites organisées au Salon sont programmées, à chaque édition, pour plus de 20.000 écoliers d’El Jadida et d’ailleurs. De même qu’un espace enfants, d’une superficie de 4000 m2 dans lequel des activités ludiques et récréatives aussi nombreuses que diversifiées, toutes traitant du thème du cheval, sont organisées.

Au fil des ans, comment avez-vous perçu l’évolution du Salon du cheval, et quels ont été les moments clés de son développement depuis sa création ?

A sa création en 2008, le Salon du cheval d’El Jadida a été l’objet d’une conception très ambitieuse pour justement répondre au mieux aux missions qui lui ont été fixées. Il n’a cessé d’évoluer depuis, que ce soit au niveau de la qualité des participants, des cavaliers, des chevaux, des exposants, etc., ou de l’organisation.

Faire mieux reste le premier souci des organisateurs, et je dois dire qu’on est pleinement encouragés dans cela par l’engagement total à nos côtés de tous nos partenaires. Un long chemin a été parcouru et je suis convaincu que les progrès continueront.

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