Yanja El Khattat : "Notre ambition est de faire de Dakhla un pôle écotouristique d’envergure mondiale”

Yanja El Khattat est aux rênes de la région Dakhla-Oued Eddahab depuis près de six ans. Il est un témoin privilégié de l’essor qu’a connu la région grâce, notamment, aux chantiers initiés par le roi Mohammed VI. Pour TelQuel, il évoque la transformation de sa région.

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“Nous avons constamment plaidé en faveur de la création d’un hub aérien à l’aéroport de Dakhla”, affirme Yanja El Khattat. Crédit: MAP

Cela fait désormais plus de six ans que vous occupez, suite à votre réélection, le poste de président de la région Dakhla-Oued Eddahab. En six ans, comment la région a-t-elle évolué ?

Yanja El Khattat, président du conseil de la région Dakhla-Oued Eddahab.Crédit: DR

Durant cette période, la région de Dakhla-Oued Eddahab a connu un essor remarquable marqué par des changements structurels et très profonds, fruits de la volonté de Sa Majesté le Roi, de transformer cette région en un hub économique régional et d’en faire une plate-forme pour le renforcement des relations du Royaume avec son prolongement africain.

Cet essor est dû, essentiellement, à la concrétisation des projets inscrits dans l’ambitieux Programme de développement intégré de la région, doté d’un montant avoisinant les 22 milliards de dirhams, lancé par Sa Majesté en 2016 dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, ainsi que la réalisation des projets du Plan de développement régional adopté par notre Conseil régional.

Notre région est désormais dotée de projets structurants susceptibles d’en faire un hub de premier plan garantissant des conditions de vie décentes pour la population et générant des opportunités considérables d’investissement et de partenariat.

Quels sont, selon vous, les projets structurants les plus importants lancés durant votre présidence ?

Les projets structurants les plus importants lancés durant la période de notre présidence sont multiples et ont tous un impact profond sur le développement de la région. Je peux notamment citer le nouveau grand port de Dakhla Atlantique et sa zone logistique “West Africa” de 1000 hectares. Il y a aussi la réalisation de la voie express Tiznit-Laâyoune ou encore le raccordement de Dakhla au réseau national d’électricité.

La réalisation d’une station de dessalement de l’eau de mer destinée à l’irrigation et le réaménagement de la zone industrielle Assalam à Dakhla sont d’autres projets structurants importants. Sans oublier la réalisation des zones industrielles et logistiques au niveau des postes-frontaliers de Bir Guendouz et Guerguerat.

Au-delà des infrastructures, une importance cruciale a été accordée au développement social à travers la programmation mais aussi le début de la réalisation, par le Conseil régional, de 1600 logements sociaux. Une polyclinique internationale a été construite contribuant davantage au renforcement actuel des services locaux de santé publique.

Des projets ont également été menés dans le domaine de l’éducation, de l’enseignement supérieur mais aussi de la formation professionnelle afin de permettre le développement du capital humain régional, notamment auprès des jeunes et des femmes.

Vous avez récemment présidé la signature du Plan de développement régional (PDR) de Dakhla-Oued Eddahab. Pouvez-vous nous en dévoiler les grandes lignes ?

L’enveloppe budgétaire globale de ce PDR est estimée à 4,5 milliards de dirhams répartis sur cinq axes stratégiques d’intervention, à savoir : la valorisation et le développement du capital humain, l’amélioration de l’attractivité territoriale, le développement économique et l’emploi, le développement durable et la capacité de résilience face aux changements climatiques ainsi que la mise en œuvre de la régionalisation avancée.

Récemment, le Conseil régional a adopté un avenant d’une convention de partenariat avec la RAM visant à augmenter la fréquence des vols reliant Casablanca à Dakhla, les faisant passer de 10 à 14. L’augmentation de ces fréquences permettra-t-elle de confirmer Dakhla comme place forte de l’écotourisme ?

« Dakhla est plébiscitée par les voyageurs, comme en témoignent la création des liaisons aériennes entre Dakhla et Paris par la RAM et le rétablissement de la liaison de ces deux villes par la compagnie Transavia »

Yanja El Khattat

Cette action s’inscrit dans le cadre d’une vision globale animée par notre volonté de diversification des dessertes aériennes de la ville de Dakhla et l’appui au renforcement de sa connectivité avec les aéroports nationaux et internationaux les plus importants. C’est pourquoi nous avons constamment plaidé en faveur de la création d’un hub aérien à l’aéroport de Dakhla.

Cette destination est plébiscitée par les voyageurs nationaux et internationaux, comme en témoignent la création des liaisons aériennes entre Dakhla et Paris initiée par la Royal Air Maroc et le rétablissement de la liaison de ces deux villes par la compagnie Transavia, avec le soutien de l’Office national marocain du tourisme.

Nous espérons également voir à l’avenir la création de dessertes aériennes avec Marseille, Madrid et Barcelone ainsi que l’introduction d’autres compagnies aériennes pour attirer un nombre croissant de touristes en provenance de différents pays.

Cette même volonté nous a amenés à adopter des conventions de partenariat avec, d’une part, la compagnie Air Arabia Maroc pour la création de la liaison des villes de Dakhla, Marrakech et Fès et, d’autre part, avec une agence locale de voyage afin d’effectuer deux vols hebdomadaires à destination de Gran Canarias à bord des avions de la compagnie espagnole Binter.

Notre objectif est bien sûr de désenclaver la région et de renforcer son attractivité socio-économique. Pour atteindre cet objectif, nous pouvons nous appuyer sur l’énorme potentiel de notre territoire régional qui lui a permis de s’imposer comme destination privilégiée des amateurs de sports de glisse (surf, kitesurf et windsurf).

Notre ambition est de faire de Dakhla un pôle écotouristique d’envergure mondiale avec une offre innovante et diversifiée ralliant la mer au désert, doublée d’une riche offre complémentaire en matière de culture et de produits locaux.