Dakhla-Oued Eddahab : le who's who

Politiques, institutionnels, militants associatifs ou investisseurs : on vous présente ceux qui travaillent au développement de la perle du Sud.

Par

Yanja El Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab

Un Sahraoui aux commandes

Yanja El Khattat

Yanja El Khattat a un parcours atypique. Né dans la région qu’il préside depuis 2016, il s’est beaucoup impliqué dans son développement. Tout d’abord, en tant qu’homme d’affaires à la tête de plusieurs entreprises qui opèrent à Dakhla et dans ses environs, puis en tant qu’homme politique au sein du Parti de l’Istiqlal.

En 2016, il devient le premier président de la région Dakhla-Oued Eddahab avant d’être réélu en 2021 pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de la région. Sous son égide, deux plans de développement régionaux ont été mis en œuvre.

Grâce au vaste chantier initié dans le cadre du Nouveau modèle de développement du Sud, et les travaux lancés par le roi Mohammed VI, il espère faire de Dakhla un pôle de l’écotourisme mais aussi un pôle commercial et énergétique important.

En tant que président de la région Dakhla-Oued Eddahab, il a pris part aux tables rondes sur le Sahara organisées sous l’égide des Nations Unies. Une voix pour sa région mais aussi pour le Maroc dans le cadre de la défense de la marocanité du Sahara.

Ali Khalil, wali de la région Dakhla-Oued Eddahab

Un nouveau wali

Un homme pour accompagner la supervision des chantiers. Le désormais ex-gouverneur de Nador était présent pour assister à la réalisation de l’un des chantiers majeurs de la région où il opérait jusqu’alors: le chantier de Nador West Med.

Alors que le chantier de l’infrastructure portuaire avance à bon train, il est désormais sollicité pour venir soutenir la réalisation d’un autre chantier portuaire majeur pour le Royaume : le nouveau port de Dakhla Atlantique.

Ce “spécialiste” des ports a derrière lui une longue carrière passée au sein du ministère de l’Intérieur. Il a débuté sa carrière professionnelle en tant que caïd à la province d’Oujda en 1987. Il a ensuite piloté la DAI (Direction des affaires intérieures) de la province de Berkane en 1994, puis il a été chef de cercle, chef de la DAI de la province de Kénitra en 2001, fonction qu’il a occupée jusqu’en 2004, date de sa nomination secrétaire général de la même province.

En 2010, il a été nommé gouverneur de la province de Midelt, puis gouverneur de la province de Nador en 2017 avant sa nomination du côté de Dakhla.

Cheikh El Mami Ahmed Bazaid, président de l’association Assalam

Quelques lieux sous les mers

Cheikh El Mami Ahmed Bazaid

Natif de Dakhla, Ahmed Bazaid s’est également passionné pour les fonds marins de la perle du Sud. Une passion qui l’a mené à créer l’association Assalam spécialisée dans la recherche des fonds marins.

En septembre 2013, lors de l’une de ses expéditions sous-marines, il participe à la découverte de l’épave du Kaiser Wilhelm der Grosse, un navire de guerre allemand déployé lors de la Première guerre mondiale, ayant coulé au large de la côte atlantique marocaine.

Une découverte qui fera l’objet d’un livre et qui lui permettra également de représenter le Maroc et le monde arabe lors des commémorations de la Première guerre mondiale. Il œuvre également pour l’organisation d’événements autour du patrimoine sous-marin dans la région de Dakhla.

Karim Saïd Bennani, homme d’affaires et investisseur hôtelier à Dakhla

“Tulum”, c’est son œuvre

Karim Saïd Bennani

Karim Saïd Bennani fait partie de ces hommes d’affaires et investisseurs qui ont très tôt repéré le potentiel touristique et économique de Dakhla. Après une formation en communication, Karim Saïd Bennani a débuté sa carrière dans le domaine en tant que patron de Starcom, la première agence d’achat d’espaces publicitaires au Maroc.

Attachée au groupe international Publicis, cette agence a rapidement prospéré sous sa direction, avec un portefeuille de clients prestigieux. Son expertise dans le domaine de la publicité et des médias l’a ensuite conduit à créer MCN, l’une des plus grandes agences intégrées sur le marché, affiliée au groupe américain IPG.

Parallèlement, Karim Saïd Bennani a étendu ses horizons en investissant dans l’ameublement avec la marque Ezio Design. Il a également dirigé plusieurs projets dans la promotion immobilière à travers différentes villes du Maroc. C’est à travers cette dernière activité qu’il concrétise son intérêt pour Dakhla avec la construction du Bavaro Beach, son premier hôtel dans la ville.

Fort de ce succès, il a ensuite réalisé le Tulum Beach Resort & Spa, premier cinq étoiles à Dakhla. Sa vision : “Doter Dakhla d’une offre plus globale, moins niche et surtout avec des standards internationaux de qualité qui séduiraient autant les visiteurs étrangers que nos compatriotes”.

Nabil Ameziane, chef de division offre, promotion et attractivité territoriale au CRI de Dakhla

“We are Dakhla”

Nabil Ameziane

Nabil Ameziane a bien roulé sa bosse et justifie de 15 années d’expérience au service de l’État. Ce Bidaoui a rejoint le Centre régional d’investissement (CRI) de Dakhla depuis 2 ans et occupe le poste de Chef de division offre, promotion et attractivité territoriale.

Pur produit du secteur touristique où il a accumulé une grande expérience, il a occupé plusieurs postes clés à la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT). Diplômé en finance de la Webster Graduate School, détenteur d’un Bachelor en Business Administration de IIHEM Rabat et d’une formation technique en systèmes d’information à l’ISTA, Nabil Ameziane a à cœur de développer une région qu’il voit croître de jour en jour.

“La population est amenée à doubler en 10 ans. A chaque retour de voyage, de nouveaux établissements ouvrent, et ce qui fait chaud au cœur, c’est de voir des investisseurs de tous les horizons, y compris de plus en plus de Marocains résidant à l’étranger, investir ici”, se félicite-t-il, louant le travail d’équipe accompli par les pouvoirs publics et le privés à Dakhla.

Cet amateur d’échec, également membre du groupe citoyen “We are Dakhla”, pointe aussi l’aspect familial et communautaire d’une ville encore à taille humaine. Malgré les méga-projets, il espère garder ce cadre favorisant par exemple les projets éco-touristiques et l’entraide réelle entre les populations. Pour que la perle du Sud brille encore davantage, mais qu’elle garde son éclat naturel qui fait sa spécificité.

Zineb El Kory, militante associative et syndicale

Accompagner les jeunes pour réussir le développement

Zineb El Kory

Acteur associatif et dans les droits humains, syndicaliste au sein de l’UMT, cadre de l’Académie régionale, vide-présidente de la commune de Dakhla… Zineb El Kory multiplie les casquettes et connaît très bien sa région.

Rentrée des camps de Tindouf vers la mère patrie en 1992, Zineb El Kory a vu sa région se transformer. Elle a été de tous les programmes, d’un million de cartables en passant par l’Instance Equité et Réconciliation (IER), recevant ainsi la première sur place feu Driss Benzekri.

“La Dakhla d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec la région laissée en 1975 par l’occupant espagnol”, nous explique-t-elle avec son accent hassani. Fière d’être une Marocaine sahraouie et du chemin parcouru, elle liste les grands projets porteurs d’espoir : le port Dakhla Atlantique, le tronçon Dakhla-Guergarat d’où elle vient de rentrer quand on la contacte et le boom économique avec l’arrivée de grandes entreprises dans le tourisme, la pêche, l’agriculture, etc.

Engagée, elle n’oublie pas de relever les défis, notamment la lutte contre le chômage et l’inclusion en priorité des jeunes de la région. C’est que la ville se développe à vitesse grand V et son rêve est que l’ensemble de la population en bénéficie à terme. “Les opportunités sont immenses mais il faut de l’appui par la formation et le suivi des jeunes de la région à prioriser. De belles initiatives ont été lancées pour l’auto-entreprenariat mais il faut de l’accompagnement”, précise-t-elle.

Fatema Maelainine, présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises au Maroc (AFEM) section Dakhla

Elle encourage l’entreprenariat des femmes sahraouies

Fatema Maeloainine

“Les femmes disposent d’une place importante dans la société, mais il est important, au vu des moyens dont dispose la région désormais, de faire en sorte qu’elles participent activement à son développement”. Fatema Maelainine n’est pas du genre à laisser la parole devancer les actes.

Depuis 2007, celle qui dirige depuis un an maintenant la toute nouvelle antenne de Dakhla de l’Association des femmes chefs d’entreprises au Maroc (AFEM) est active dans le monde de l’entrepreneuriat puisqu’elle dirige une entreprise opérant dans la restauration et une autre dans le transfert d’argent.

En tant que patronne puis associative, elle a œuvré pour l’inclusion de la femme dans le domaine professionnel et au sein de l’entrepreneuriat. “Aujourd’hui, nous disposons d’universités de haut niveau ainsi que des formations dont on pouvait seulement rêver à Dakhla. Aujourd’hui la femme sahraouie se doit d’être impliquée dans tous les domaines. Il serait normal d’envisager par exemple que des femmes puissent opérer dans le domaine de la pêche. Elles en sont tout aussi capables que les hommes”, conclut-elle.

Masgoula Baâmar, présidente de l’Association du forum international de la femme sahraouie

Associer davantage les femmes au développement de Dakhla

Masgoula Baâmar

“La position de la femme dans la vie publique au Sahara est en évolution constante. Nous sommes de plus en plus représentées sur la scène politique mais aussi dans l’entrepreneuriat avec de plus en plus de femmes qui décident de mettre en œuvre leurs idées”.

C’est ainsi que Masgoula Baâmar, figure associative de la région de Dakhla, résume l’évolution de l’intégration des femmes dans une région où elles jouent déjà un rôle important dans les coulisses.

Actrice associative depuis les années 2010, elle préside depuis 2017 l’Association du forum international de la femme sahraouie au sein de laquelle elle œuvre pour une participation active des femmes dans la vie publique ainsi que leur implication dans le développement de la région.

Elle est actuellement une actrice de l’écotourisme local, puisqu’elle collabore avec l’INDH pour mettre en valeur le site naturel de Sebkhat Imlili. Comme beaucoup de personnalités sahraouies, elle joue également un rôle dans la défense de l’intégrité territoriale du Maroc puisqu’elle a siégé au sein du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes.

Comme autre responsabilité, Masgoula Baâmar a également siégé au Conseil régional des droits de l’homme. En somme, elle est la personne capable de mobiliser le tissu associatif de Dakhla.

Ahmed El Alem, parlementaire de l’Istiqlal, Dakhla

Il représente Dakhla à Rabat

Ahmed El Alem

Depuis septembre 2021, Ahmed El Alem représente la province de Dakhla où il est né au parlement. Ingénieur informatique de formation et diplômé de l’EMI (École Mohammadia des ingénieurs), il dédie une bonne partie de son temps à ses élus.

“Etre élu de Dakhla au parlement, c’est avoir l’honneur de défendre ses intérêts mais aussi de porter son message et de défendre ses combats au niveau de la nation”, dit-il. Et le “scope” de l’élu ne se limite pas qu’au parlement puisque Ahmed El Alem siège également au Conseil communal de Bir Guendouz, ce point de passage obligé entre Dakhla et le poste-frontière de Guerguerat.

Il siège également au Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab où il dirige le groupe istiqlalien. Et ce n’est pas tout, puisque le “politique” est également impliqué dans le développement de l’économie de sa région puisqu’il pilote l’instance chargée de la promotion de l’investissement à Dakhla.

Ahmed El Alem connaît également les rouages de l’administration locale puisqu’il a également occupé le poste de chef de la division du budget et du marché au sein de la province de Dakhla.

Enfin, Ahmed El Alem est le chef du groupe d’amitié parlementaire Maroc-Uruguay. Il a défendu la cause nationale au sein de la 4e commission des Nations Unies, cet organe chargé des questions de décolonisation et plateforme à travers laquelle est discuté le dossier du Sahara à l’international.

M’bark Fancha, directeur central de la voie express Tiznit-Dakhla

Monsieur Voie express

M’bark Fancha

Ex-directeur régional de l’Equipement, du Transport et de la Logistique à Souss-Massa, M’bark Fancha est à la tête de la direction provisoire pour la supervision des travaux d’aménagement de la route nationale n°1 entre Tiznit et Dakhla depuis 2020.

Ce natif de Guelmim possède une expertise pointue et une vaste expérience acquise tout au long de son parcours professionnel au sein du ministère de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau où il a occupé des postes de responsabilité en tant que directeur provincial à Chtouka-Aït Baha, Inzegane-Aït Melloul, Taroudant et Assa-Zag.

Il a la charge de superviser les travaux d’aménagement du méga-chantier Tiznit-Dakhla. Initialement prévu pour être achevé fin 2021, le projet, qui a déjà atteint un stade d’avancement dépassant les 90%, devrait être finalisé en 2024, selon les prévisions de M’bark Fancha.

Nisrine Iouzzi, directrice de l’aménagement du suivi de la réalisation du nouveau port Dakhla Atlantique

La “boss” du chantier Dakhla Atlantique

Nisrine Iouzzi

En juillet 2023, Nisrine Iouzzi était nommée par le Chef du gouvernement à la tête de la direction provisoire en charge de la supervision du chantier du nouveau port de Dakhla Atlantique. Pur produit du ministère de l’Équipement, le parcours de cette diplômée de l’Ecole Mohammadia des ingénieurs (EMI) et de l’Ecole nationale supérieure des mines de Rabat la prédestinait à son actuelle fonction.

En effet, elle a occupé tour à tour les postes de chef de la division réglementation et domaine public maritime, chef de la division planification et financement et enfin chef de la division stratégie et planification.

Un parcours qui mène donc cette ingénieure à la tête du chantier du port de Dakhla. Son travail devrait permettre de faire de la perle du Sud un hub commercial et maritime. Fondée par décret ministériel, la direction provisoire du port de Dakhla Atlantique a la charge du suivi du chantier de cette infrastructure majeure pour la région et pour le reste du pays.

Habbat Michane Mohamed, vice-président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la région Dakhla-Oued Eddahab

Vision africaine

Habbat Michane Mohamed

Premier vice-président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services (CCI) de la région Dakhla-Oued Eddahab, au sein de laquelle il est très actif, Habbat Michane Mohamed est déterminé à faire connaître les atouts de Dakhla, notamment auprès des pays africains.

Au sein de la CCI, il s’attèle à faire connaître les potentialités énormes et les opportunités d’investissement qu’offre la région, dans le but de renforcer son attractivité. Notamment à travers la signature de conventions de coopération entre la région Dakhla-Oued Eddahab et d’autres villes et régions africaines, à l’instar de Saint Louis au Sénégal ou Abidjan en Côte d’Ivoire.

Pour Habbat Michane Mohamed, le marketing territorial est essentiel pour accompagner le développement de la région : “Avec le port Atlantique, Dakhla est destinée à devenir un point stratégique entre l’Afrique et l’Europe. Suite au discours de Sa Majesté lors du 48e anniversaire de la Marche Verte, centré sur le développement de l’Afrique, notre objectif est de cibler tous les pays africains, et plus particulièrement ceux qui n’ont pas d’accès à l’Atlantique.”

Maymouna Amidan, présidente de l’association Taïba

De belles lettres et un grand cœur

Maymouna Amidan

Maymouna Amidan aurait pu faire une carrière de prédicatrice. En effet, la responsable associative était il y a encore quelques années la plus jeune prédicatrice de la région de Dakhla après une longue formation religieuse qui l’a menée à Chefchaouen ainsi qu’en Mauritanie.

Mais le cœur de Maymouna Amidan bat pour les plus démunis de sa région auxquels elle porte assistance à travers l’association “Taïba pour les œuvres sociales”. Parmi les projets initiés par son association, la mise en place de campagnes d’hémodialyse pour près d’une vingtaine de patients ou encore la fourniture d’équipements médicaux et paramédicaux aux personnes âgées.

L’association Taïba porte également assistance aux mères et aux enfants en situation difficile. Maymouna Amidan, au-delà d’être une associative au grand cœur, est également une écrivaine émérite qui a été primée lors du Salon international du livre et de l’édition (SIEL).