Les batteries, au cœur de la révolution automobile électrique

Véritable nerf de la guerre, les batteries sont au cœur de la révolution automobile électrique. Elles sont responsables de la fourniture de l’énergie nécessaire à la propulsion du véhicule.

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Composés de cellules (sorte de piles électriques), ces accumulateurs sont eux-mêmes composés de matériaux actifs et d’électrodes. Ces matériaux actifs sont généralement des métaux, tels que le lithium, le nickel, le cobalt et le manganèse. Les électrodes sont généralement des matériaux conducteurs, tels que le graphite ou le cuivre.

La production de batteries pour voitures électriques nécessite donc ces matières premières rares donc précieuses, souvent concentrées dans un petit nombre de pays dont le Maroc (cobalt, lithium), ce qui crée une dépendance stratégique pour les constructeurs automobiles et les pays importateurs.

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La Chine ayant très tôt identifié cette problématique a fait main basse sur les réserves stratégiques mondiales. La bataille pour l’accès à ces matières premières est donc intense. Les pays producteurs, tels que la Chine, le Chili, l’Australie et le Canada, cherchent évidemment à maximiser leurs profits et les constructeurs automobiles, quant à eux, cherchent à sécuriser leur approvisionnement en matières premières. Logique.

Pour répondre à la demande croissante de batteries pour voitures électriques, les constructeurs automobiles investissent massivement dans la construction de gigafactories : des usines de production de batteries à très grande échelle.

Elles sont essentielles pour garantir l’approvisionnement en batteries à un prix compétitif et permettent également de réduire les émissions de CO2 liées à la production de batteries. Heureusement, le Maroc est un pays bien positionné pour profiter de la révolution automobile électrique.

En plus de disposer d’importantes ressources en lithium et cobalt, essentiels pour la production de batteries, notre gouvernement a mis en place un plan d’action pour développer l’industrie des batteries pour voitures. Ce plan prévoit la construction d’une gigafactory avec le Chinois CNGR Advanced Material Co., associé au groupe marocain Al Mada pour ériger une usine de matériaux de batteries au lithium-ion du côté de Jorf Lasfar.

Gigafactory en cours

L’investissement total, qui dépasse les 20 milliards de dirhams (2 milliards de dollars), devrait prendre forme avec des travaux démarrant cette année et une production prévue pour 2025.

Le projet vise à développer des matériaux pour batteries de type LFP et NMC, ciblant plus d’un million de voitures électriques par an, évidemment principalement destinées à l’exportation. Des pourparlers sont en cours avec le groupe OCP pour sécuriser l’approvisionnement en phosphate.

Pour rappel, il existe plusieurs types de batteries pour voitures électriques. Les types les plus courants sont ceux visés par ce projet :

● Les batteries NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt) sont les plus performantes. Elles offrent une autonomie élevée et une bonne vitesse de recharge. Cependant, elles sont également les plus chères.

● Les batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate) sont moins performantes que les batteries NMC, mais elles sont moins chères et plus sûres.

● Les batteries LTO (Lithium-Titanate-Oxyde) sont les plus sûres. Elles sont également très durables, mais elles ont une autonomie limitée.

Le choix du type de batterie dépend des besoins du constructeur automobile et des consommateurs. Mais ce choix est crucial car l’importance des batteries dans le prix d’une voiture électrique est primordial. En moyenne, les batteries représentent environ 30% du prix d’une voiture électrique. Ce pourcentage peut être plus élevé ou plus faible, en fonction des facteurs mentionnés ci-dessus.

Une voiture électrique avec une batterie de 100 kWh peut ainsi coûter environ 50.000 euros. Si la batterie représente 30% du prix, la batterie elle-même coûterait environ 15.000 euros.

La baisse des prix des batteries est l’un des facteurs qui contribuent à la baisse des prix des voitures électriques. Les constructeurs automobiles investissent massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies de batteries, ce qui permet de réduire les coûts de production.

Alors que les défis relatifs à l’autonomie, au coût et à la durabilité des batteries des véhicules électriques demeurent des enjeux essentiels à résoudre, la mise en place d’un réseau efficace de bornes de recharge, ainsi que la question du temps de chargement et de l’accessibilité, deviennent des aspects cruciaux pour assurer l’adoption et la viabilité à grande échelle des véhicules électriques

Cette phase de transition met en avant la différence entre les deux problématiques. Elle rappelle que la problématique des batteries est en cours de résolution, grâce aux progrès technologiques. En revanche, la problématique des bornes de recharge est un défi plus complexe, qui nécessite des investissements importants.

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