Bénéficiaires, conditions, financement : tout sur les aides directes que l’État prévoit de verser dès 2024

Second pilier du grand chantier de généralisation de la protection sociale de Mohammed VI après la généralisation de l’AMO en 2022, le programme de soutien social se dessine enfin. Détails et réactions.

Par et

TELQUEL

Une révolution sociale se profile à l’horizon 2024. Pour la première fois, une aide directe de l’État sera mensuellement versée aux populations les plus vulnérables du royaume. Lundi 23 octobre au parlement, le Chef du gouvernement a présenté les contours de ce nouvel élan à caractère social.

“Incarnant les valeurs de solidarité profondément enracinées chez les Marocains, Sa Majesté a décidé que ce programme ne doit pas se limiter aux seules allocations familiales, mais doit également inclure certaines catégories sociales qui ont besoin d’aide”, a notamment expliqué Aziz Akhannouch.

En première ligne, les enfants en âge de scolarisation, en situation de pauvreté ou de handicap, les nouveau-nés, en plus des familles démunies et vulnérables sans enfants en âge de scolarisation, en particulier celles accompagnant des personnes âgées.

Filets sociaux

“Ces directives ont constitué une boussole pour le gouvernement”, a assuré le chef de l’Exécutif, dont la principale préoccupation est désormais de mettre en œuvre cette vision, auparavant cantonnée à une multiplicité d’acteurs et de programmes sociaux. Ces derniers ont dû reconsidérer leur efficacité, leur système de ciblage et le manque de coordination et de convergence.

Et pour y remédier, “le gouvernement s’est employé à accélérer le rythme des réformes, dans le but de faire de ces chantiers une réussite dans les meilleures conditions, selon un calendrier précis, quel que soit le courage politique que cela demande”, a insisté Akhannouch, venu exposer une offre conforme à la vision du souverain, notamment dans son récent discours d’ouverture de la session législative du parlement.

L’enjeu se veut colossal : permettre à des millions de familles, qui ne sont actuellement pas couvertes par les systèmes de sécurité sociale, de bénéficier d’un soutien mensuel direct dès fin décembre 2023. Le Chef du gouvernement a ainsi déclaré que l’opération concernera d’abord “60 % des familles actuellement non couvertes par les systèmes de sécurité sociale, et qui remplissent les conditions de ciblage après leur inscription au Registre social unifié (RSU)”.

Plus concrètement, l’aide directe vise deux catégories de familles préalablement ciblées grâce au RSU. D’une part, ce sont les familles avec enfants. De leur naissance jusqu’à l’âge de 21 ans, il s’agira de les protéger des dangers courants et de développer la prise en charge médicale et la fréquentation scolaire. *

D’autre part, l’offre formulée profitera aussi aux familles n’ayant pas d’enfants, ou dont l’âge est supérieur à 21 ans, notamment celles en situation de précarité ou de vulnérabilité. Pour ces dernières, l’objectif sera plutôt d’élever leur niveau de vie, soutenir leur pouvoir achat, et les protéger des aléas conjoncturels.

Quelles sont les conditions pour bénéficier de ces aides, comment l’État va les financer, est-ce que ça signifie la fin de la compensation des produits de base ? Les détails dans notre dossier qui offre un aperçu complet de cette révolution sociale en devenir, avec des perspectives sur son évolution future et ses implications pour le pays.

à lire aussi