Qu’ils respectent notre souffrance ! Nous voulons juste la dépouille de notre enfant”. Les larmes aux yeux, des membres de la famille du Franco-Marocain tué par des tirs des garde-côtes algériens dans les eaux territoriales de l’Algérie n’en peuvent plus d’attendre pour revoir une dernière fois le visage du défunt. Cela fait maintenant plus d’une semaine que l’affaire suscite une vive polémique, sans aucune nouveauté.
Le corps d’une des victimes est toujours en Algérie, et la personne qui a survécu au drame, Ismaïl Nabi, est détenue par les autorités algériennes. Les autorités marocaines et françaises ont-elles demandé le retour de la dépouille et de la personne emprisonnée ? On n’en sait rien.
En effet, Rabat est d’un mutisme pour le moins étonnant, car outre la déclaration laconique de Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement, lors de la conférence hebdomadaire à l’issue du Conseil de gouvernement, renvoyant l’auditoire à l’enquête en cours, aucune réaction officielle de l’Exécutif.
Un attentisme jugé aberrant par Aziz Ghali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH). Du moment que l’Algérie s’est prononcée officiellement, donnant sa version des faits, le ministère marocain des Affaires étrangères aurait dû faire une sortie, premièrement pour se positionner par rapport à la version du voisin, et deuxièmement, pour expliquer les démarches qu’il compte entreprendre pour rendre justice aux victimes, déplore-t-il.
“L’affaire devrait être traitée au niveau institutionnel, de manière responsable, digne d’un État de droit”
Ce dernier note que l’AMDH a mobilisé sa section d’Oujda pour recueillir toutes les informations liées à ce drame. “Désormais, les autorités marocaines se contentent d’agiter l’opinion publique via les médias. Mais ils ne font que jeter de l’huile sur le feu. L’affaire devrait être traitée au niveau institutionnel, de manière responsable, digne d’un État de droit”, ajoute Ghali, tout en précisant que ce drame ne doit pas être assujetti aux calculs diplomatiques ou politiques.
Le silence de Paris est tout aussi sidérant que celui de Rabat… Lire la suite