“Une partie de la jeunesse marocaine estime que la pratique de la langue anglaise est vitale pour son éducation, son emploi”

D’après plusieurs experts, la langue de Shakespeare pourrait devancer la langue de Molière d’ici 10 à 15 ans dans le royaume. En 2021, le British Council a réalisé une étude sur 1200 jeunes Marocains en zone urbaine et périurbaine. Résultat : le niveau de pratique de la langue anglaise au sein de 
la jeunesse se rapproche du français. Dans Le Scan, interview d’Alexandra 
Balafrej-Dhorne, directrice du British Council au Maroc.

Par et

MYCHELE DANIAU / AFP

Pourquoi l’anglais gagne rapidement en importance auprès des jeunes ?

Alexandra Balafrej-DhorneCrédit: DR

L’anglais est une langue mondiale diffusée à travers les films, les séries, la musique. L’influence de la pop culture sur les jeunes est donc importante. Aujourd’hui, une partie de la jeunesse marocaine estime que la pratique de la langue anglaise est vitale pour leur éducation, leur emploi, pour voyager et accéder aux connaissances.

Au sein du British Council, on se réjouit des décisions du gouvernement pour la généralisation de l’anglais au collège.

Qui maîtrise l’anglais aujourd’hui au Maroc ?

Dans notre étude, qui a concerné les 15-25 ans, ceux qui ont un très bon niveau sont les moins âgés, les plus éduqués et ceux dont les familles ont les niveaux de revenus les plus élevés. Enfin, ce sont le plus souvent des femmes. Globalement, les jeunes mentionnent l’école comme le lieu d’apprentissage de l’anglais, mais aussi les plateformes en ligne.

L’anglais va-t-il remplacer le français au Maroc à terme ?

Je ne crois pas. Si l’anglais gagne en importance, le français continue d’avoir une influence. On s’inscrit plus dans une tendance de multilinguisme. Il n’y aura pas de substitution du français par l’anglais. En plus, la langue arabe reste la langue dominante. L’étude a pu déterminer que les jeunes ont un niveau de compétence de 70% pour l’arabe, 34% pour le français et 30% pour l’anglais. Mais la perception de la langue anglaise par la jeunesse marocaine est très positive.

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