Officiels, hauts responsables, experts, exposants, journalistes et agriculteurs sont venus en masse pour vivre l’agriculture marocaine dans ses moindres détails, démontrant ainsi le grand intérêt accordé au secteur agricole. Ce rendez-vous a été également et pour beaucoup un grand moment de retrouvailles après une longue absence à cause de la Covid-19.
Mais il est quand même important de constater que derrière cet état d’esprit prometteur et des plus optimistes, se cache un contexte bien précis, lourd d’enjeux, de challenges et de problématiques de fond pour l’écosystème agricole national.
Car cette grand-messe agricole annuelle, qui en est à sa 15ème édition cette année, se tient dans un contexte marqué par le stress hydrique, la hausse des prix des intrants agricoles et du carburant, l’inflation, les séquelles de la crise pandémique liée à la Covid-19 et le conflit russo-ukrainien.
Des éléments qui ont mis à mal, voire très mal, l’agriculture marocaine, ce qui remet en question la souveraineté alimentaire du royaume. Ce n’est donc pas un hasard que les organisateurs aient opté pour “une souveraineté alimentaire durable” comme thématique principale de cette édition.
En effet, et afin de débattre en profondeur et d’échanger autour de cette problématique particulière dictée par les changements climatiques et la conjoncture inflationniste, des ateliers et des conférences traitant notamment de la souveraineté alimentaire et du changement climatique ponctuent cette édition. Au menu également, vingt contrats-programmes relatifs aux chaînes de production sont paraphés.
Une market-place
Selon les organisateurs, cette édition se veut une occasion pour présenter les acquis du Plan Maroc Vert et les opportunités offertes par le Plan Génération Green. En plus d’abriter les Assises Nationales de l’Agriculture et des conférences thématiques diverses, SIAM 2023 se veut surtout une vitrine des avancées du secteur agricole grâce notamment à ses 1400 exposants de différents horizons de l’écosystème agricole marocain.
Côté business, le Salon se présente comme étant une “Market-Place” de nouvelles opportunités à saisir par les différents acteurs et professionnels du secteur agricole. “C’est une occasion idoine de booster la dynamique en matière agricole et agroalimentaire, mais aussi de renforcer le rayonnement du royaume en tant qu’acteur régional”, explique-t-on auprès des organisateurs.
Au Salon cette année, l’agenda agricole international est omniprésent avec une importance particulière aux derniers développements de la recherche et l’innovation dans le secteur agricole. Un espace d’affaires est également aménagé en vue de faciliter la conclusion de futurs partenariats dans le domaine des affaires et du commerce en relation avec le secteur.
Les produits locaux sont présents avec un stand qui leur est dédié, abritant environ 500 coopératives. De quoi assurer une promotion et une commercialisation sur mesure de ces produits, notamment ceux des coopératives dirigées par des femmes.
Car le SIAM, met en valeur les performances et les réalisations de producteurs variés. Une problématique à la fois d’actualité, avec la recherche en permanence de la promotion de produits sains, naturels et “bio”, mais surtout essentielle pour la valorisation du travail et des atouts d’une frange importante de la production agricole et rurale qui est souvent restée “au bord de la route” du développement, faute d’intérêt de la part des politiques publiques et des responsables du secteur.
Déployé sur une superficie de 18 ha dont 11 ha couverts, le SIAM, qui compte parmi les plus grands événements de l’Afrique dédiés à l’agriculture et aux acteurs du secteur agricole, devrait accueillir pour cette 15ème édition pas moins de 900 000 visiteurs.
Un événement stratégique
Cette année, le Salon est organisé autour de 11 pôles différents : régions, institutionnels et sponsors, international, produits, agro-fourniture, nature et vie, produits du terroir, élevage, machinisme, conférences. Pour le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, cette édition devrait connaître la participation de près de 1400 exposants venant de 68 pays, avec une présence internationale importante, notamment au niveau des ministres de l’Agriculture.
C’est dire le caractère stratégique souligné chaque fois plus fortement au fil des éditions. C’est dire aussi un SIAM de plus en plus couru, structuré, attractif et révélateur des potentialités et des problématiques de fond de notre secteur agricole, sans lequel la croissance du Maroc et de son économie ne seraient guère possibles.
Pour rappel, la dernière édition du SIAM, tenue en 2019, avait attiré, elle, 850000 visiteurs et 595 journalistes représentant les médias nationaux et internationaux. Elle avait accueilli la Suisse comme pays à l’honneur et connu l’organisation de 35 conférences et la signature de 42 conventions.
