Sonia Guemmi : “Le harcèlement sexuel en milieu scolaire peut conduire jusqu’au suicide”

Plus d’un an après le mouvement #MeTooUniv, la question du harcèlement sexuel en milieu scolaire reste posée, même si aucun 
chiffre n’existe sur le nombre de victimes au Maroc. Dans Le Scan avec 7achak, interview de Sonia Guemmi, psychologue clinicienne et psychothérapeute.

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La multiplication des dénonciations d'affaires de harcèlement sexuel à l'université a poussé les collectifs 7achak et Moroccan Outlaws à fédérer leurs actions. Crédit: 7achak / Twitter

Quelle est la fréquence du harcèlement sexuel dans le milieu universitaire ?

Je ne pense pas qu’on puisse quantifier le harcèlement sexuel au niveau universitaire aujourd’hui. Mais je suis sûre qu’il y a énormément de cas. Malheureusement, on ne trouve pas de statistiques.

Comment le harcèlement sexuel affecte les étudiantes ?

Sonia Guemmi

En ce qui concerne les séquelles, il peut y en avoir autant au niveau psychologique que physiologique. Et quand je parle de séquelles physiologiques, c’est souvent aussi de la somatisation, c’est-à-dire que parfois on internalise tellement des problèmes psychiques qu’ils finissent par se manifester physiquement à travers des maladies, que ce soit des maux de tête chroniques, des problèmes de peau ou d’auto-immunité.

Sur le plan psychologique, cela se manifeste par des attaques de panique, une phobie scolaire, de l’anorexie, de la boulimie, de la dépression… Dans les situations les plus graves et les plus poussées, on a des jeunes femmes qui se retrouvent à se mutiler ou qui ont des idées suicidaires.

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Quelles solutions face au harcèlement sexuel en milieu scolaire ?

Il faudrait un règlement scolaire spécifique, clair et précis concernant le harcèlement. À l’heure actuelle, il n’y a pas de politiques fixes et spécifiques sur le harcèlement moral ou physique.

Après, je crois que des campagnes de sensibilisation seraient très bénéfiques, que ce soit d’un point de vue juridique ou psychologique, parce qu’on a tous une très bonne idée sur les devoirs qu’on a, mais pas trop sur les droits, mis à part les femmes qui savent qu’elles subissent du harcèlement.

Ils l’ont dit dans Le Scan

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