Contrairement au cliché, le Maroc n’a pas attiré que les écrivains américains de la Beat Generation, pas plus qu’ils ne se sont tous uniquement rués sur Tanger et Marrakech.
Probablement en raison de la proximité géographique du royaume avec l’Europe, mais aussi de la présence coloniale française et espagnole, les plus grands écrivains occidentaux du siècle dernier sont passés, même brièvement, par le Maroc. Certains s’y sont retrouvés par obligation, d’autres dans le cadre d’un petit voyage touristique, qu’ils ont tout de même jugé nécessaire de consigner dans leurs écrits.
Ces récits de voyage apparaissent au détour d’échanges épistolaires, de romans mis de côté et de carnets personnels. Certains y ont consacré des pages entières, tandis que d’autres ont condensé leur voyage en quelques lignes. En passant outre le regard occidental de l’époque, et le penchant orientaliste de certains de ces auteurs, on retrouve des témoignages sur le Maroc vu de l’extérieur.
Tarfaya-Rabat-Casablanca : Antoine de Saint-Exupéry
Non, Antoine de Saint-Exupéry n’était pas amoureux du Maroc. “Que vais-je devenir au Maroc ?” écrivait-il à sa mère dans une lettre datée de juin 1921, expédiée depuis Strasbourg. Quelques semaines plus tard, le futur auteur du Petit Prince (1943) atterrit à Casablanca, où il est affecté en tant que pilote dans une “école sinistre de théorie militaire”, selon ses mots. Loin de vivre un voyage excitant en terre inconnue, Antoine de Saint-Exupéry s’ennuie : “J’en ai assez de Casablanca. Si vous croyez que ça nourrit les pensées de voir treize cailloux et dix touffes d’herbe ? C’est bon pour les romans. En réalité, ça abrutit”, rapporte-t-il.
“J’en ai assez de Casablanca. Si vous croyez que ça nourrit les pensées de voir treize cailloux et dix touffes d’herbe ? C’est bon pour les romans. En réalité, ça abrutit”
Dans Lettres à sa mère (éd. Gallimard, 1955), un recueil épistolaire, on découvre, au détour de quelques lettres, le récit de ses premiers mois passés au Maroc. Un séjour qui dure jusqu’à la fin de l’année 1921, lorsqu’il reçoit en décembre son brevet de pilote militaire. En attendant, le temps passe trop lentement dans ce pays où il se sent esseulé. À 21 ans, Saint-Exupéry n’est sensible qu’à une chose, dans ce nouvel environnement : “Il n’y a qu’une chose qui me plaise ici, ce sont les levers de soleil. Ils se développent théâtralement. D’abord, sort de la nuit un décor gigantesque de nuages violets et noirs qui se précise et s’installe sur l’horizon. Puis, de la lumière monte derrière une rampe noire, révélant tout un second plan plein de clartés. Alors monte le soleil. Un soleil rouge, rouge comme je ne l’ai jamais vu. Après quelques minutes d’ascension, il disparaît derrière un plafond chaotique. Il semble avoir traversé une grotte.” Le pilote survole les cieux casablancais plusieurs fois par jour dans le cadre de ses entraînements, et ne manque pas de se vanter de ses atterrissages réussis auprès de sa mère.
Si son séjour à Casablanca, cette ville où “il manque du vert”, ne va pas en s’améliorant, Rabat est, en revanche, “la chose plus exquise du monde”. Chaque samedi, l’aviateur et son ami, un dénommé Sabran, se dirigent vers la capitale, où ils enchaînent dîners, parties de poker et longues promenades, jusqu’au lundi matin.
“Quelle vie de moine je mène ! Dans le coin le plus perdu de toute l’Afrique, en plein Sahara espagnol !”
Lorsqu’il quitte le Maroc en janvier 1922, Saint Exupéry jette un regard assez sévère sur le pays qui lui inspirera plusieurs écrits. Son destin de pilote l’aura voulu, il sera de retour au Maroc dès 1927, principalement dans le Sahara, près de Tarfaya (alors nommé Cap Juby), avec des passages plus ou moins réguliers à Agadir, Casablanca et Rabat.
“Quelle vie de moine je mène ! Dans le coin le plus perdu de toute l’Afrique, en plein Sahara espagnol !” écrit-il, toujours à sa mère. Une vie de moine qui lui permet néanmoins d’apprendre à écrire et à lire l’arabe, mais probablement aussi de travailler sur Courrier Sud, son tout premier roman, dans lequel il raconte son expérience de pilote.
Casablanca-Meknès : Romain Gary
Un autre aviateur de la littérature française est passé par le Maroc, après avoir atterri à Alger quelques jours plus tôt. Nous sommes en 1940, et Romain Gary est enrôlé dans l’armée française, du côté des Alliés. Le jour de son arrivée à Meknès, il apprend que les autorités d’Afrique du Nord ont accepté l’armistice (qui pérennise l’occupation allemande de la zone Nord de la France), et que par conséquent, tous les appareils de la région ont reçu l’ordre d’être “mis en panne”.
Romain Gary, qui deviendra plus tard le seul écrivain à recevoir deux fois le prix Goncourt (pour Les racines du ciel en 1956, et La vie devant soi en 1975), est donc bloqué au Maroc pour une durée indéterminée. Pendant ce temps, il est tiraillé entre la rage que lui procure la victoire allemande, le besoin urgent de gagner l’Angleterre pour rejoindre les forces de la Résistance, et le terrible manque de sa mère, Mina Owczynska.
C’est dans La promesse de l’aube, roman autobiographique, qu’il fait le récit de cet aller simple : “J’essayais, je l’avoue, de me dérober à sa présence dominatrice (celle de sa mère, ndlr), je tentais de la fuir dans l’univers grouillant et bigarré de la Médina ; je traînais dans les souks ; je m’absorbais dans la contemplation des cuirs et des métaux travaillés avec un art nouveau pour moi…”
Toute sa vie, Romain Gary a été hanté par le poids de sa mère, celui des ambitions, des sacrifices, des reproches incessants, de l’affection qu’elle avait pour lui. Quelque part, c’est aussi pour essayer de s’en défaire qu’il écrit La promesse de l’aube. En vain. Pourtant, il semblerait qu’il existe un endroit où il est parvenu à la fuir : “Je me levais et plongeais à grands pas dans une ruelle, parmi les femmes voilées, les mendiants, les vendeurs, les ânes, les militaires, et, ma foi, dans le renouvellement constant d’impressions, de formes et de couleurs, j’avoue humblement qu’une ou deux fois je réussis à la semer.”
À Meknès, Romain Gary vit aussi “la plus brève histoire d’amour de tous les temps” avec une barmaid polonaise du quartier européen, et risque la cour martiale afin de se prouver à lui-même sa dissidence avec Vichy. Pour rejoindre les forces libres du Général de Gaulle à Londres, il envisage même d’embarquer clandestinement sur un bateau anglais en direction de Gibraltar.
Dès lors, il est considéré comme déserteur, et s’abrite dans une maison close du “bousbir” de Meknès. Il écrit alors, non sans ironie : “C’est dans ce lieu pittoresque et approprié que je cherchai refuge, dans l’établissement de la mère Zoubida, jugeant, avec beaucoup de bon sens, que cette apocalypse m’offrirait plus de sécurité contre les recherches de la police militaire.”
À 26 ans, Romain Gary est à cette époque un jeune soldat naïf et idéaliste, réticent à entreprendre une quelconque relation avec les prostituées du quartier, bien que son arrangement avec la mère Zoubida l’y contraint. “Jamais ma volonté de tenir ma promesse et de revenir un jour à la maison le front ceint de lauriers, pour offrir à ma mère la conclusion heureuse de sa vie, n’avait reçu de réponse plus narquoise qu’au cours des heures interminables perdues dans ce bourbier”, écrit-il vingt ans plus tard, en se remémorant ses heures de désespoir.
“Parfois, j’allumais un cigare et je fixais le plafond avec incompréhension, me demandant comment j’en étais venu là, au lieu de décrire avec mon avion des arabesques héroïques en plein ciel de gloire. Les arabesques que j’étais obligé de décrire n’avaient rien d’héroïque, et le genre de gloire que je m’étais acquis dans l’établissement à l’issue de mon marathon n’était pas de ceux qui vous font reposer au Panthéon, après votre mort.”
Confiant toute sa petite fortune à la mère Zoubida, Romain Gary finit, par le biais d’une rencontre hasardeuse, par gagner Casablanca. Puis il participe à la bataille navale de Mers-El-Kébir, avant d’arriver — heureux — à Glasgow.
Tanger-Dakhla : Joseph Kessel
Journaliste et grand reporter avant d’être écrivain, Joseph Kessel est réputé pour ses nombreux voyages à travers l’Afrique, qui ont été l’une de ses plus grandes sources d’inspiration littéraire. Le Lion (1958), par exemple, un de ses romans les plus impressionnants, a été écrit au retour de l’un de ses voyages au Kenya.
Le Maroc ne fait pas exception dans l’œuvre littéraire de Kessel, qui s’y est rendu à plusieurs reprises, avant et après la Seconde Guerre mondiale. Lors de l’un de ses premiers voyages, dans les années 1920, il est à bord d’un avion aux côtés de l’aviateur Émile Lécrivain, sur la ligne aéropostale Toulouse-Casablanca-Dakar. Au total, ce séjour sur le sol marocain dure trois semaines.
En escale à Tarfaya, l’avion décolle, mais est rapidement pris par une violente tempête de sable. Un accident grave, qui a failli coûter la vie à Kessel et Lécrivain. Par miracle, ils survivent, et se retrouvent à Dakhla, alors appelée Villa Cisneros. Là, Kessel entend même parler d’un certain Antoine de Saint-Exupéry.
De ce crash aérien, il tire un court récit autobiographique, intitulé Vent de sable, paru en 1928. Après la Seconde Guerre mondiale, Joseph Kessel est désormais introduit dans le monde du cinéma. Le réalisateur britannique Sir Carol Reed demande à Joseph Kessel d’écrire le scénario de son prochain film, qui sera tourné à Tanger. L’écrivain séjourne alors pendant deux mois au célèbre Hôtel El Minzah et fait la découverte de la ville internationale.
Si le projet de film est finalement avorté, Kessel tire de ce voyage un autre roman, Au Grand Socco, publié en 1952 aux éditions Gallimard. Bien que truffé de stéréotypes (même pour l’époque !), Joseph Kessel donne à voir sa vision de la ville qui, moins de dix ans plus tard, inspirera les grands auteurs américains de la Beat Generation.
Marrakech-Tanger : Juan Goytisolo
Décédé en 2017 à Marrakech, l’écrivain espagnol Juan Goytisolo repose aujourd’hui dans une tombe jouxtant celle de Jean Genet, au cimetière de Larache. D’abord installé à Paris en 1957, il assiste à la censure de ses œuvres par le régime franquiste, et ce, jusqu’à la mort de Franco.
Intransigeant envers le passé colonial de l’Espagne et la civilisation occidentale, Goytisolo s’est opposé radicalement au projet d’autodétermination du Sahara élaboré par Madrid : “Notre politique coloniale a été et continue d’être un cauchemar pour les deux peuples, une infection morale qui n’apporta aucun bienfait ni aux ‘protecteurs’ ni aux ‘protégés’”, écrivait-il en 1974 dans une tribune destinée au Monde Diplomatique, dénonçant une “campagne d’intoxication dont le propos (…) s’inscrit dans la vieille tradition du colonialisme espagnol”.
Outre ses positions politiques, la littérature de Goytisolo s’attèle à réécrire la culture espagnole, en soulignant les apports des civilisations juive et musulmane. S’il ne s’installe définitivement à Marrakech qu’en 1997, ses œuvres sont, dès le début des années 1970, imprégnées de ses séjours marocains, avec des romans tels que Juan sans terre. Mais c’est peut-être dans Makbara (cimetières) en 1984 et Barzakh en 1991 que s’illustrent le mieux sa fascination et sa compréhension fine de la civilisation musulmane.
Dans Barzakh, Goytisolo met en scène un narrateur endeuillé suite à la mort d’une amie qui lui est chère. Sa souffrance est telle qu’il a l’impression de mourir lui aussi. En réalité, il se retrouve dans le barzakh, lieu qui, dans l’Islam, sépare les morts des vivants. Le roman est structuré en quarante petits chapitres, à l’image des quarante jours de deuil prescrits par la religion. Dans cet univers spirituel, Goytisolo esquisse quelques évocations furtives de la ville ocre, brouillant la vue de son personnage par d’incessantes hallucinations : “Il regarda la Koutoubia et découvrit que sur la hampe de la bannière hissée durant la prière flottait une chemise roussie et imbibée de sang. Quel ange colérique ou messager de mort pouvait l’avoir plantée là ? (…) L’inondation avait-elle déjà submergé le bas de l’Hôtel de France, inexorablement gagné le coin de la rue en direction de Riad Ez-Zitoun ?”
Fès-Guelmim-Marrakech : Anaïs Nin
L’écrivaine franco-américaine Anaïs Nin est célèbre pour la dimension privée et audacieuse de ses œuvres, souvent jugées scandaleuses, qui se sont constituées au fur et à mesure de la publication de journaux intimes qu’elle tenait. Elle y consignait des réflexions sur la condition féminine, le détail de ses relations avec les hommes qu’elle a connus, sa relation à l’écriture…
Dans ces mêmes carnets, Anaïs Nin a répertorié des “lieux enchantés”, parmi lesquels apparaît la ville de Fès, qu’elle qualifie de “cité labyrinthe”. Dans un récit de voyage publié dans le magazine américain Travel and Leisure en octobre 1973, elle fait une description vive et détaillée d’une longue promenade méditative à travers la ville, en passant par les tanneries et le souk des teinturiers, la rue des épices, le Palais Jamaï dans lequel elle réside pendant son séjour…
L’écrivaine ne s’efface pas totalement derrière son regard de touriste intriguée, invoquant un imaginaire orientaliste tout droit sorti des Mille et une nuits, et retranscrit des vers du poète Omar Khayyam : “Certains, que nous avons aimés, les plus charmants et les meilleurs pour qui le temps et le destin ont pressé toute leur vendange, / Ont bu leur coupe une fois une deux, avant / Et puis un par un, ils ont glissé silencieusement vers le grand repos.”
S’ils ne sont pas quantifiables, on sait du moins que les voyages au Maroc d’Anaïs Nin ont été nombreux et réguliers : “Le Maroc m’ensorcelle de nouveau, comme la première fois. C’est une attirance profonde et indéfinissable. Autrefois, je pensais que cela tenait à la forme en labyrinthe de ses villes, mais aujourd’hui j’aime le désert”, écrit-elle dans Journal.
“De retour dans nos horribles villes, on se souvient du Maroc comme d’une oasis lorsqu’on a soif de beauté”
À Guelmim et Marrakech, elle est agacée par les touristes français : “Ils me gênent. Ils ne cessent de parler. Leur bavardage trivial gâche le silence. Il est futile et il les empêche de voir et de sentir.” Renonçant à l’artificialité et à l’exotisme du voyage, Anaïs Nin a préféré se livrer à de longues observations : “Je veux rester ici. J’aime les femmes, si mystérieusement drapées de noir, avec leur démarche cadencée et leur allure si fière.”
Par moments, elle sort de sa bulle de touriste ébahie, et note : “La vie souterraine du Maroc est tragique et macabre.” Pourtant, cette vie souterraine, qu’Anaïs Nin n’observera que de loin, ne suffit pas à entacher l’idéal qu’elle se fait du pays : “De retour dans nos horribles villes, on se souvient du Maroc comme d’une oasis lorsqu’on a soif de beauté.”
“Maroc” : Maya Angelou
L’écrivaine afro-américaine Maya Angelou fait le récit de son voyage au Maroc dans un des textes qui composent le recueil Lettre à ma fille (2008). Pourtant, ce séjour demeure difficilement datable.
Selon les archives de la comédie musicale américaine Porgy and Bess, dans laquelle Angelou incarnait un rôle, il se pourrait que ce voyage ait eu lieu en 1955-1956, lorsque la compagnie entamait sa tournée internationale, passant ainsi par le Maroc et l’Égypte. Une période qui correspond plus ou moins aux 25 ans que Maya Angelou avait lors de ce voyage. En revanche, il a été impossible, à partir des sources dont nous disposons, d’identifier la ville marocaine qui a tant marqué l’auteure du célèbre Still I Rise.
Dans un texte sobrement intitulé Maroc, Maya Angelou semble presque faire le récit d’une fable, assumant d’emblée les préjugés qu’elle portait sur le pays et la population, dès son arrivée : “Lors de mon premier matin au Maroc, je suis sortie absorber l’atmosphère pour nourrir mes fantasmes”, rapporte-t-elle. S’ensuit alors une description assez attendue : “Des femmes dans la rue portaient des vêtements européens, d’autres se dissimulaient sous de lourds voiles noirs. Les hommes étaient beaux et agiles, coiffés de leur chéchia rouge. (…) Pour la première fois, je me suis rendu compte que les Marocains que j’avais jusqu’alors rencontrés ressemblaient plus à des Espagnols ou à des Mexicains qu’à des Africains.”
Au cours de cette promenade, la jeune femme est tirée de ses réflexions par “trois hommes noirs” et “tous vieux”, lui faisant un signe de la main. Maya Angelou répond à leur invitation, mais apporte peu de précisions quant au cadre de cette rencontre, sans doute pour servir le mystère de cette petite fable. Hospitalité et courtoisie marocaine obligent, une tasse de café lui est offerte : “Lorsque je l’ai prise, j’ai noté simultanément deux choses : des bestioles qui rampaient par terre et, dans un claquement de doigts, le regard approbateur des hommes à mon égard. Je me suis mise de nouveau à croupetons pour boire une gorgée de café et j’ai cru que j’allais m’évanouir. J’avais un cafard sur la langue ! J’observais les visages tout autour de moi et ne pouvais recracher l’insecte. (…) J’ai ouvert grand la gorge et j’ai avalé d’un trait le contenu de la petite tasse. J’ai compté quatre cafards.”
Malgré la révulsion qui l’envahit, Maya Angelou sourit et remercie ses hôtes, avant de s’en aller à pas de course. Quelques mois plus tard, depuis Marseille, elle apprend qu’elle a été de nouveau rattrapée par ses préjugés : “Tournant les pages d’un vieux Reader’s Digest, je suis tombée sur un article intitulé ‘Les tribus du Sahel en Afrique du Nord’. J’ai appris que (…) pour honorer les visiteurs et exprimer tout leur respect, ils déposaient de trois à cinq grains de raisin dans une petite tasse de café avant de l’offrir. En lisant ces mots, j’ai pâli. J’aurais voulu retourner m’agenouiller devant ces messieurs, au Maroc, pour leur demander pardon”, écrit-elle, tirant ainsi une leçon d’humilité : “Désormais, quand des êtres humains m’invitent à partager un repas (…) je m’attable avec eux et, avec tout l’enthousiasme que je peux manifester, je me joins au festin.”