Jamil Salmi : “Il faut s’éloigner d’un modèle d’éducation traditionnel qui s'appuie trop sur la mémoire et la répétition mécanique”

Récemment nommé membre du Conseil supérieur de l’éducation, 
de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), Jamil Salmi, expert mondial en matière de réforme de l’enseignement, a répondu en exclusivité aux questions du Scan, le podcast actu de TelQuel.

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TOUMI/TELQUEL

Vous venez d’être nommé membre du CSEFRS mais vous êtes résident à l’étranger. Comment pouvez- vous vous rendre utile ?

Jamil SalmiCrédit: DR

Une des leçons du Covid est que l’on peut travailler à distance, et puis, je peux me rendre sur les lieux lors des réunions du Conseil. Vous savez, j’ai fait toute ma carrière dans l’éducation. J’ai été enseignant au Maroc et je me suis spécialisé dans la réforme de l’enseignement.

J’ai eu le privilège de travailler dans un grand nombre de pays, que ce soit en Europe ou Amérique du Nord, ce qui permet d’avoir un regard extérieur et d’apporter des solutions innovantes.

Quels sont les enjeux de l’éducation aujourd’hui ?

L’un des grands défis est de savoir comment on va surmonter la tension entre le nombre et la qualité. Les effectifs scolaires vont encore augmenter, tout comme l’exigence de qualité. Le rôle de ce Conseil sera d’essayer d’apporter des idées et trouver des solutions aux problèmes structurels.

Quels modèles d’éducation vous inspirent ?

Je vais vous raconter une anecdote. Je travaillais pour la Banque Mondiale en tant qu’expert. Un jour, l’Unesco a effectué une évaluation des connaissances des jeunes dans le primaire en Amérique latine. A la surprise générale, c’est Cuba qui a reçu les meilleurs résultats.  J’ai eu l’occasion d’aller sur place. Trois choses m’ont frappé. D’abord, les enfants sont en bonne santé et bien nourris ; ce n’est pas forcément le cas dans certaines régions éloignées du royaume. Deuxièmement, tous les enfants avaient accès aux jardins d’enfants, ce qui créait des stimulations intellectuelles indispensables. Troisièmement, la formation des enseignants est très solide.

Enfin, il faut s’éloigner d’un modèle d’éducation traditionnel qui s’appuie trop sur la mémoire et la répétition mécanique.

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