Qatar 2022 : ce qu’il faut savoir sur les adversaires des Lions de l'Atlas

Le 1er avril 2022, les boules ont décidé des adversaires du Maroc lors du tirage au sort de cette édition qatarie de la Coupe du monde. Et il faut dire qu’elles n’ont pas été tendres avec les Lions de l’Atlas qui ont hérité d’un groupe F relevé où ils affronteront la Croatie, la Belgique et le Canada. Voici notre rapport détaillé - et parfois subjectif- sur nos futurs adversaires.

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La Croatie

Classement FIFA : 12e

Meilleure performance au Mondial : finaliste en 2018

Leur surnom : Les Kockasti. Un surnom qui suinte l’originalité puisqu’il fait tout simplement référence aux damiers figurant sur le drapeau national, mais aussi sur le maillot à domicile de la Croatie.

Comment sont-ils arrivés là ? Les Croates ont terminé premiers d’un groupe éliminatoire incluant la Russie et la Slovaquie pour se qualifier pour cette édition 2022 du Mondial. La bande à Modric s’est difficilement extraite de ce groupe avec une défaite concédée face à la Slovaquie et des performances offensives relativement faibles malgré un résultat en trompe-l’œil face à Malte. Les Croates débarquent néanmoins au Qatar dans une sérieuse position d’outsider et ont pour objectif clair de se hisser, au moins, en huitièmes de finale.

Entraîneur : Zlatko Dalic est un motivateur. En 2017, l’homme prend les rênes d’une équipe croate mal en point et devant un jouer un match à quitte ou double en vue de la qualification pour le Mondial 2018 face à l’Ukraine. Quelques mois plus tard, il emmène quasiment la sélection aux damiers sur le toit du monde puisque ses troupes arrivent en finale du Mondial 2018. En participant à sa troisième compétition internationale, il égale le record de ses prédécesseurs Miroslav Blazevic et Slaven Bilic.

Joueur clé : Comment ne pas parler de Luka Modric ? Les performances du milieu de terrain du Real Madrid lors du dernier Mondial lui ont valu un Ballon d’Or. A 37 ans, il évolue toujours au sommet du football mondial, comme en atteste sa cinquième Ligue des champions remportée avec le club merengue. Une légende et un exemple, tout simplement.

Point fort : La Croatie dispose sans doute de l’un des meilleurs milieux de terrain de ce Mondial avec le trio Mateo Kovacic-Luka Modric-Marcelo Brozovic. Avec ces trois joueurs, la sélection menée par Zlatko Dalic est un savant mélange de technicité et de rigueur défensive.

Point faible : Si la Croatie peut compter sur son trio du milieu de terrain, les supporters croates ne sont toujours pas parvenus à trouver leur numéro 9. Ancien attaquant, Ivan Perisic a été reconverti en ailier défensif. Très bon sous les couleurs de Hoffenheim, l’attaquant Andrej Kramaric n’est jamais réellement parvenu à reproduire les mêmes performances sous le maillot de la sélection. Sur le plan offensif, les Croates sont dans l’inconnu même s’ils ne manquent pas de talents.

Leur indice de marocanité : 1%. Pour beaucoup de Marocains, “Croatia” fait surtout référence aux Groupes urbains de sécurité (GUS) reconnaissables à leur képi à damier. Comptant jusqu’à 5000 agents, cette unité spéciale de la police a été dissoute un an après sa création, en octobre 2006.

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La Belgique

Classement FIFA : 2e

Meilleure performance au Mondial : Troisième place en 2018

Leur surnom : Les Diables Rouges. Ironiquement, c’est un Néerlandais qui a affublé l’équipe nationale belge de son surnom qui fait référence au rouge de leur maillot à domicile.

Comment sont-ils arrivés là ? Les Diables Rouges ont aisément dominé un groupe qualificatif incluant notamment le Pays de Galles et la République Tchèque et faisaient partie des premières nations qualifiées pour ce Mondial qatari. Durant les phases qualificatives, les Belges n’ont montré que très peu de failles.

Mais leurs performances en Ligue des Nations et lors de l’Euro 2020 ne font pas de la Belgique un favori pour ce Mondial. Les Belges ambitionnent néanmoins d’atteindre les quarts de finale pour ce qui pourrait être un baroud d’honneur pour la génération dorée du football belge.

Entraîneur : Cela fait six ans que Roberto Martinez dirige la sélection belge avec des résultats mitigés. L’Espagnol a certes mené les Diables Rouges vers leur meilleure performance en Coupe du monde (la 3e place en 2018).

Une impression de gâchis subsiste néanmoins, puisque la génération dorée du football belge n’est jamais parvenue à remporter un trophée alors qu’elle en semblait pourtant si proche. Vraisemblablement, ce Mondial 2022 devrait être la dernière compétition de Roberto Martinez, dont la popularité est en baisse, à la tête de la sélection belge.

Joueur clé : Un milieu de terrain et des initiales : KDB. A l’image d’un Luka Modric, il est sans doute l’un des meilleurs milieux de terrain de sa génération. Le roux le plus talentueux du football depuis Paul Scholes éclabousse la Première Ligue de son talent grâce à sa vision de jeu, ses passes laser et ses frappes surpuissantes. KDB est sans doute l’un des meilleurs joueurs actuels du football mondial comme en atteste sa troisième place au Ballon d’Or 2022.

Point fort : Roberto Martinez dispose de l’un des groupes les plus expérimentés du tournoi. La majorité des joueurs sélectionnés ont d’ailleurs mené l’essentiel de leur carrière internationale sous la direction de l’Espagnol. 11 des 26 Diables Rouges sélectionnés pour cette Coupe du monde comptent au moins 50 capes à leur actif.

Point faible : L’expérience est une épée à double tranchant pour la Belgique. Notamment en défense où la triplette Dendoncker-Alderweireld- Verthongen semble vieillissante.

Leur indice de marocanité : 4,8%. En 2020, la Belgique comptait plus de 556.000 ressortissants d’origine marocaine. Une présence qui s’est ressentie au sein de l’équipe nationale où des joueurs comme Marouane Fellaini ou Nacer Chadli ont fait les beaux jours de la sélection belge. Il sera intéressant de voir la diffusion du match dans le quartier bruxellois de Molenbeek où la communauté marocaine est très présente.

Le Canada

Classement FIFA : 41e

Meilleure performance au Mondial : Premier tour au Mondial 86

Leur surnom : Là encore on est dans l’originalité puisque les deux surnoms de l’équipe nationale sont les Canucks (les Canadiens) ou les Rouges.

Comment sont-ils arrivés là ? Le Canada fait partie des surprises des éliminatoires de ce Mondial 2022. Les Canadiens ont terminé premiers d’une zone Amérique du Nord habituellement dominée par le Mexique ou encore les Etats-Unis.

Les Canucks, donc, ont été efficaces sur le front offensif bien aidés par l’attaquant du Besiktas Cyril Larin qui a inscrit 9 buts lors de ces éliminatoires. Les Canadiens ont terminé avec la meilleure attaque et la meilleure défense des éliminatoires nord-américains. En somme, une équipe solide qui aborde cette Coupe du monde consciente de son rôle d’outsider n’ayant rien à perdre.

Entraîneur : Comme de nombreux talents anglais, John Herdmann a aussi su s’exporter outre-Atlantique. L’homme a un parcours insolite dans le football puisqu’il a d’abord débarqué au Canada en tant qu’entraîneur de l’équipe féminine de football.

Après avoir conduit les Canadiennes à deux troisièmes places au Mondial féminin, Herdmann s’est ensuite vu confier les rênes d’une équipe masculine en laquelle beaucoup de Canadiens avaient perdu espoir. Lorsqu’il débarque, le Canada se situait à la 120e place du classement FIFA. Aujourd’hui, la sélection canadienne a intégré le top 50 mondial.

Joueur clé : En peu de temps, Alphonso Davies s’est imposé comme l’un des meilleurs latéraux du monde. Âgé de 22 ans, le défenseur du Bayern Munich compte déjà quatre titres de champion d’Allemagne et une Ligue des champions à son palmarès. Arrière gauche chez les Bavarois, Alphonso Davies évolue un cran plus haut en sélection. Son face-à-face avec Achraf Hakimi lors de la dernière rencontre du groupe devrait être intéréssant.

Point fort : La sélection canadienne s’est distinguée lors des éliminatoires par son pressing intense et des contre-attaques déroutantes. Les qualités athlétiques de leurs joueurs pourraient leur permettre de renverser l’échiquier dans ce groupe.

Point faible : Le manque d’expérience d’une équipe dont les adversaires pour les qualifications ne sont pas des foudres de guerre. Leur classement FIFA en trompe-l’oeil (41e) et leur présence rarissime au Mondial ne jouent pas en leur faveur. .

Leur indice de marocanité : 100.000%. En l’absence de statistiques officielles sur la population canadienne, nous nous risquons au jeu de l’improvisation. Entre le Canada et les Marocains, il existe un lien affectif puisque bon nombre de nos concitoyens ont choisi de migrer vers le pays de l’érable. Le match face au Maroc aura une résonance particulière pour l’un de ses acteurs puisque Yassine Bounou dispose de la double nationalité maroco-canadienne.

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