Pensez-vous que nous risquons de finir comme l’USFP ?”. La question, formulée par des étudiants affiliés au PJD, avait été adressée à la chercheuse Mounia Bennani Chraïbi, en marge du VIe congrès de la formation islamiste, en 2008. Alors que le parti affûtait encore ses armes comme principale force d’opposition du royaume, les militants songeaient déjà à son avenir. “Implicitement, ils se demandent si, dans le contexte marocain, le passage de l’opposition au gouvernement déstructure inéluctablement un parti politique”, écrit la politologue dans Paris politiques et protestations (1934-2020). La question prend une signification toute particulière à l’annonce des résultats des élections législatives de 2021. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, la débâcle électorale est annoncée : le PJD, arrivé premier en 2011 et en 2016, est classé… huitième, avec seulement 13 députés, contre…