“Le Bec de Canard”, de Gilbert Sinoué : le 2e tome tant attendu de la saga marocaine

Gilbert Sinoué connaît bien le Moyen-Orient et son histoire. Après avoir raconté la Perse du dixième siècle avec Avicenne ou La route d’Ispahan, nous avoir plongés au cœur de l’Orient avec la saga Inch’Allah, ou même nous avoir fait découvrir une version romancée de la vie 
du grand penseur musulman Ibn Rochd, il s’intéresse pour la première 
fois au royaume chérifien.

Par

Berlin, novembre 1911.

Voilà près d’une heure que les diplomates français défendaient leur position, sans vraiment parvenir à convaincre leurs interlocuteurs allemands. C’est alors que Caillaux, le président du Conseil, décida d’abattre ses cartes.

— Une partie du Congo français est à vous. Soit 295 000 km2.

Alfred von Kiderlen-Waechter esquissa un sourire.

— Intéressant. Mais encore ?

— Pour que cela ait l’air d’un échange territorial classique, et afin de préserver notre opinion, vous nous cèderez la partie orientale du “Bec de Canard”. Guère plus de 15 000 km².

— Le Bec de Canard ?

— Oui, Excellence, le Bec de Canard. C’est en raison de sa forme que l’on surnomme ainsi ce territoire au nord du Cameroun proche du lac Tchad.

— Et que souhaitez-vous en échange de ce… troc ?

— Pas grand-chose. Le champ libre au Maroc…”

Dans ce passage tiré du deuxième tome de sa trilogie passionnante consacrée à l’histoire du Maroc, Gilbert Sinoué met en scène un moment clé pour le royaume chérifien et le monde. Un moment historique qui aura des répercussions sur plusieurs générations.

«Le bec de canard»

Gilbert Sinoué

150 DH

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C’est l’ambition narrative de Gilbert Sinoué, qui faire revivre à ses lecteurs certains des épisodes les plus marquants de l’histoire du Maroc, ceux qui ont eu un impact irrémédiable sur la destinée de toute une nation. “Il faudrait écrire 200 livres sur le Maroc”, avait déclaré l’écrivain en juillet dernier lors d’une interview au site H24info, alors qu’il présentait le premier tome, un roman largement centré sur le sultan Moulay Ismaïl, L’île du Couchant (également disponible sur Qitab.ma, ndlr).

Le Bec de Canard est donc le deuxième volet, tant attendu, de la trilogie. Il raconte cette fois-ci une haletante partie d’échecs, se déroulant entre la chute, en 1847, de l’émir Abd el-Kader, chef religieux et militaire algérien qui a tenté de résister à la colonisation, et l’instauration du protectorat français au Maroc en 1912.

Un accord des plus stratégiques

Le titre du roman fait allusion à l’accord passé entre l’Allemagne et la France, en 1911, qui était censé garantir la liberté d’action de cette dernière au Maroc. Mais les jeux ne sont jamais faits, et les espions participent à faire bouger les lignes des promesses et des certitudes.

Gilbert Sinoué, qui a souvent raconté le Moyen-Orient, magnifie avec sa plume si reconnaissable, mais sans le trahir, l’un des pans les plus cruciaux de l’histoire du pays. La particularité de ce roman historique tient sans nul doute à l’originalité de l’écriture de l’auteur-historien.

Féru de romans policiers, s’étant d’ailleurs déjà essayé à ce genre, Gilbert Sinoué sait surprendre et insuffler du mystère dans un sujet relativement connu. Il nous offre le récit flamboyant d’une période de l’histoire qui a changé la face du monde… et du Maroc.

«Le bec de canard»

Gilbert Sinoué

150 DH

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Le Bec de Canard, de Gilbert Sinoué, éditions Gallimard.

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