Début mars, un correspondant du média pro-russe South Front était sur les lieux à Berdyansk, dans le sud-est de l’Ukraine, et a rapporté que des soldats russes avaient contrecarré une attaque et tué deux Marocains travaillant comme mercenaires pour l’Ukraine.
Les deux hommes auraient été identifiés dans l’attaque par les forces d’occupation russes “avec leur permis de séjour ukrainien toujours sur eux”. D’après les données recueillies par la BBC, des éléments de la vidéo auraient été mis en scène.
Selon une enquête publiée sur le site du média britannique, la BBC aurait traqué l’un des hommes présumément impliqués. Censé être mort selon le reportage diffusé, ce dernier aurait requis l’anonymat et déclaré qu’il n’était pas au courant dudit reportage. Le concerné aurait en effet quitté l’Ukraine avant le début même des invasions pour rejoindre le Maroc.
Le debunk de la “propagande russe”
Le média South Front produit un contenu pro-Vladimir Poutine sur YouTube, Telegram et sur son site web “qui cible les zones nouvellement sous contrôle russe”, ajoute la même source.
Plusieurs autres vidéos du média ont été analysées par les journalistes britanniques. Dans un reportage, une correspondante russe indique qu’une bibliothèque locale contient plusieurs ouvrages de la “littérature nazie”. “Aucune preuve n’est visible à l’écran”, souligne la BBC. Les livres qui apparaissent à la caméra comprennent des œuvres d’écrivains ukrainiens contemporains sur “des événements historiques authentiques, tels que la bataille d’Ilvaovaisk”, affirme la BBC.
“Le média South Front est susceptible de faire partie de la stratégie russe plus large visant à établir un contrôle sur les territoires occupés de l’Ukraine”, déclare à la BBC Julia Smirnova, analyste à l’Institute for Strategic Dialogue. La propagande sert à présenter les Russes comme des “libérateurs” et des “protecteurs” des régions du sud de l’Ukraine, ajoute-t-elle.