Yasser Temsamani, économiste, chercheur à Sciences Po
“Il faut remonter le temps jusqu’en 2014 pour bien comprendre le problème. Le gouvernement de l’époque a péché au moment de la libéralisation des prix à la pompe. Cela s’est fait sans la mise en place d’une agence adaptée de régulation. Il est faux de penser que le Conseil de la concurrence soit en mesure de réguler le marché des hydrocarbures. La raison en est simple : il s’agit d’un marché qui ne sera jamais concurrentiel. Le marché des produits pétroliers est et restera oligopolistique, car il implique des coûts fixes considérables. L’une des conditions préalables à toute concurrence pure et parfaite est l’accès et la sortie libres d’un marché. Or, si aujourd’hui je souhaite investir dans ce marché, je serai dans l’incapacité totale de le faire, car cela nécessiterait des coûts fixes exorbitants. Il me faut une manne importante, développer des infrastructures…