Le Front Polisario décide de rompre ses contacts avec le gouvernement espagnol actuel afin qu’il se dissocie de l’instrumentalisation de la question sahraouie dans le cadre du marchandage lamentable avec l’occupant« , écrit le Polisario dans un communiqué.
Cette rupture persistera jusqu’à ce que le gouvernement espagnol « se conforme aux décisions de la légalité internationale, laquelle légalité internationale reconnaît au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination et au respect des frontières de son pays, internationalement reconnues ».
Affichant jusqu’ici sa neutralité, le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé publiquement le 18 mars son soutien au plan d’autonomie marocain, qu’il considérait dès lors comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend ».
Critiqué de toutes parts en Espagne mais aussi par Alger, principal soutien du Polisario, le gouvernement espagnol affirme qu’il n’a pas changé de position mais seulement fait « un pas supplémentaire » afin de contribuer à la résolution du conflit qui oppose le Maroc au Front Polisario depuis le départ des Espagnols en 1975.
Ainsi, le Polisario a justifié sa rupture avec Madrid sur « le principe que l’Etat espagnol a des responsabilités envers le peuple sahraoui et les Nations unies, étant la puissance administrante du territoire, des responsabilités qui demeurent ainsi imprescriptibles ».
Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s’assurer de sa « coopération » dans le contrôle de l’immigration illégale alors que le Maroc, d’où partent la plupart des migrants vers l’Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d’observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.
(Avec AFP)