Nous ne considérons pas Israël comme un ennemi, mais comme un allié potentiel, avec de nombreux intérêts que nous pouvons avoir en commun”, a déclaré Mohammed ben Salmane (MBS) à l’hebdomadaire américain The Atlantic, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle saoudienne (SPA).
La question palestinienne à régler
L’annonce est inédite de la part du prince héritier d’Arabie Saoudite qui accordait un entretien comme rarement à la presse étrangère. L’annonce a toutefois été nuancée par MBS, rejetant toute normalisation officielle des relations avec Israël sans un règlement préalable de la question palestinienne : “Nous devons résoudre certains problèmes avant d’en arriver là (…). Nous espérons que le conflit entre Israéliens et Palestiniens soit résolu.”
“Nous devons résoudre certains problèmes avant d’en arriver là”
Mohammed ben Salmane
Ryad veut en effet se démarquer de ses voisins et alliés, les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont quant à eux conclu en 2020 des accords de normalisation avec Israël. Connus sous le nom d’Accords d’Abraham et négociés sous l’égide des États-Unis, ils avaient provoqué la colère des Palestiniens, dénonçant un “coup de poignard dans le dos”.
Malgré tout, Mohammed ben Salmane se montre plus ouvert que son père, le roi Salmane, à l’égard de l’État hébreu. Il autorise par exemple les avions de ligne israéliens à traverser l’espace aérien saoudien.
“Coexistence” avec le voisin iranien
Interrogé sur l’Iran, rival historique de l’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane a là aussi défendu une politique de “coexistence”, confirmant que les relations entre Ryad et Téhéran montrent des signes d’amélioration depuis plusieurs cycles de pourparlers organisés par l’Irak.
Pour rappel, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite ont coupé leurs liens en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l’exécution par Ryad d’un célèbre religieux chiite.
“Ce sont des voisins pour toujours. Nous ne pouvons pas nous débarrasser d’eux et ils ne peuvent pas se débarrasser de nous”, a déclaré le prince. “Il vaut donc mieux que nous nous arrangions (…), que nous cherchions des moyens de coexister.”