En Ukraine

• Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a déclaré rompre les relations diplomatiques avec la Russie. Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, il compare les agissements des Russes à ceux de “l’Allemagne nazie”. “Des véhicules militaires russes, y compris des blindés, ont violé la frontière dans les régions de Tcherniguiv (nord, frontière bélarusse), Soumy (nord-est, frontière russe), Lougansk et Kharkiv (est, frontière russe)”, selon un communiqué ukrainien des gardes-frontières, jeudi 24 février.

• La mobilisation générale a été décrétée par un décret présidentiel. La loi martiale est également déclarée dans tout le pays. Le dirigeant aurait ordonné à ses troupes “d’infliger un maximum de pertes à l’agresseur”, selon l’armée ukrainienne qui a annoncé avoir tué “environ 50 occupants russes”. Les pertes du côté ukrainien sont annoncées à “au moins 137 morts”.

• Les Ukrainiens fuient vers l’Ouest. L’armée est déployée sur les routes de l’est du pays pour aider à évacuer la population. De longues files de véhicules ont été aperçues aux frontières de la Slovaquie, de la Pologne et de la Roumanie. Des combats sont en cours dans le centre de Kiev : les Russes ont conquis l’aéroport de Gostomel jeudi et semblent resserrer l’étau autour de la capitale. Volodymyr Zelensky a annoncé ne “pas vouloir quitter la capitale”.

En Russie

• Jeudi, le porte-parole du ministère russe de la Défense, le général Igor Konachenkov, annonce que l’armée russe a détruit des dizaines d’installations militaires en Ukraine. Les forces russes ont pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl et d’un canal clé pour approvisionner en eau la Crimée. “Les forces armées russes ne frappent pas les villes ukrainiennes, il n’y a aucune menace pour les civils”, a déclaré le ministère russe de la Défense.

• Cette “opération militaire spéciale”vise à “protéger” les habitants des républiques populaires du Donbass, dont Moscou vient de reconnaître l’indépendance, a annoncé Vladimir Poutine dans sa déclaration. Il a assuré qu’une occupation de l’Ukraine n’était pas prévue, mais souhaite “dénazifier et démilitariser” l’Ukraine.

💬 Vladimir Putin: For the US & its allies, it is a policy of containing Russia, with obvious geopolitical dividends. For us it is not only a threat to our interests but to the very existence of our state & to its sovereignty.

❗ It is the red line & they have crossed it. pic.twitter.com/lITygm9gkm

— MFA Russia 🇷🇺 (@mfa_russia) February 24, 2022

• Selon le Kremlin, ces attaques sont justifiées par la menace “pour nos intérêts, mais aussi pour l’existence même de notre État et pour sa souveraineté”. “Depuis 30 ans, nous avons essayé de négocier avec l’OTAN concernant les principes de sécurité égale et indivisible en Europe. En réponse, nous avons fait face soit à des tromperies et des mensonges cyniques, soit à des tentatives de pression et de chantage.”

• Les autorités russes promettent des sanctions en cas de manifestation anti-guerre. Le Comité d’enquête a notamment souligné que les participants à des rassemblements au sujet de “la situation tendue en matière de politique étrangère” s’exposaient à des poursuites. Quelque 200 personnes sont réunies à Saint-Pétersbourg pour dénoncer le conflit, selon un décompte réalisé par le média Novaïa Gazeta.

À l’international 

• L’OTAN active ses plans de défense. L’organisation a annoncé qu’elle allait “déployer des forces terrestres, aériennes et maritimes” supplémentaires dans les pays frontaliers à l’Ukraine membres de l’OTAN, Joe Biden assurant que les États-Unis défendront le “moindre pouce de territoire de l’OTAN”. Il n’y aura pas de troupes envoyées en Ukraine (non-membre de l’organisation) qui déclare être “laissée seule”.

• Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne se sont réunis jeudi soir. Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission, a annoncé que “les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent”, annonçant des “sanctions les plus sévères jamais mises en œuvre”. Il s’agit notamment de limiter drastiquement l’accès de la Russie aux marchés de capitaux européens et réduire l’accès de la Russie à des “technologies cruciales”,comme des composants électroniques et logiciels essentiels à l’économie russe.

• Pour l’heure, la Russie n’est cependant pas exclue du réseau interbancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale. Le ministère russe des Affaires étrangères annonce que Moscou répliquera “conformément au principe de réciprocité, qui est à la base du droit international”. “Nous prendrons des mesures de rétorsion sévères”, a-t-il précisé.

• Le président français Emmanuel Macron a dénoncé “un acte de guerre”, se tenant “aux côtés de l’Ukraine”. Les actes russes sont pour lui “une violation de la charte des Nations Unies”. La finale de la Ligue des champions, prévue le 28 mai en Russie, se jouera finalement au Stade de France, a annoncé le comité exécutif de l’UEFA.

En reniant sa parole, en refusant la voie diplomatique, en choisissant la guerre, le Président Poutine n’a pas seulement attaqué l’Ukraine. Il a décidé de porter l’atteinte la plus grave à la paix, à la stabilité dans notre Europe.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 24, 2022

• Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit à 21 heures. Objectif : voter sur un projet de résolution des États-Unis et de l’Albanie condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et lui réclamant un retrait immédiat de ses troupes. Un texte voué à l’échec en raison du droit de veto de Moscou.

• Des manifestations de soutien au peuple ukrainien sont en cours dans plusieurs villes européennes devant les ambassades russes, afin de dénoncer l’offensive. À Paris, à Varsovie, ou encore à Berlin (photo ci-dessous).

• La Pologne va ouvrir neuf premiers “centres d’accueil” pour les réfugiés ukrainiens, dans la perspective d’une potentielle vague de fuite vers le pays européen. Environ 100.000 personnes ont fui leur foyer et des milliers ont quitté leur pays, a annoncé le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés.