Dans ce discours dont lecture a été donnée ce vendredi 18 février par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, le roi a affirmé que “garantir l’éducation, accélérer la formation et l’employabilité de notre jeunesse, promouvoir la culture, ordonner la migration et la mobilité constituent l’enjeu du partenariat entre l’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE)”.
“Ni l’Afrique ni l’Europe ne peuvent les atteindre en agissant de manière isolée. Notre responsabilité est commune. Notre intérêt ne l’est pas moins”, a-t-il ajouté. L’éducation, la culture, la formation professionnelle, la mobilité et la migration “sont les priorités de notre action : au Maroc, en Afrique et dans le cadre de notre partenariat avec l’Union européenne”, a insisté le roi.
La jeunesse au cœur des enjeux
Le souverain a souligné, dans ce cadre, que c’est sur la jeunesse que ces thématiques convergent et que c’est pour elle que le partenariat entre les deux continents doit investir, afin atteindre son plein potentiel. “Ces secteurs majeurs ont été touchés de plein fouet par la pandémie, ce qui exige de nous une action commune d’envergure”, a précisé le roi.
Évoquant le domaine de l’éducation, le roi a souligné que “94 % des élèves du monde ont subi les fermetures des établissements au plus fort de la pandémie”, appelant à ce titre à sanctuariser la continuité de l’enseignement, en tenant compte du nouveau contexte de transformation digitale de l’éducation. “Cette exigence générale est particulièrement vitale en Afrique où 50 % de la population a moins de 20 ans”, a soutenu le souverain.
“Nos écoles, nos universités et nos établissements de formation professionnelle ont besoin, au même titre que nos économies respectives, d’une relance robuste”
“Par ailleurs, nos écoles, nos universités et nos établissements de formation professionnelle ont besoin, au même titre que nos économies respectives, d’une relance robuste, pour rattraper les quelque 1800 milliards d’heures d’apprentissage perdues”, a poursuivi le roi.
Pour ce qui est de la culture, le roi a relevé que cette dernière n’a pas non plus été épargnée par la pandémie, “en termes économiques d’abord, du point de vue de son accès ensuite”, précisant qu’en ce domaine, le choc a été considérable. À cet égard, le roi a mis l’accent sur l’importance de rétablir les coopérations culturelles, afin de relancer le secteur, véritable levier de rapprochement en Afrique, en Europe et entre l’Afrique et l’Europe.
La migration, “un condensé d’opportunités”
Quant à la question migratoire, le souverain a indiqué que la pandémie a démontré qu’en termes de mobilité, les migrants ne portent pas atteinte à l’économie. “Ils ont même un impact positif, pour les pays d’accueil – où ils sont souvent des travailleurs essentiels – et pour leurs pays d’origine”, a précisé le roi, appelant à “appréhender la question de la migration pour ce qu’elle est : non pas seulement un défi, mais bien plutôt un condensé d’opportunités”.
“Substituer au tout-sécuritaire le continuum mobilité-développement, dans l’esprit humaniste du Pacte de Marrakech”
“Nous l’affirmons avec d’autant plus de conviction qu’en notre qualité de leader de l’Union africaine sur la question de la migration, nous avons toujours souhaité dissiper les malentendus. Telle est d’ailleurs la vocation de l’Observatoire africain des migrations, dont nous avons impulsé la création : objectiver les données, rétablir les vérités, concilier les intérêts de l’Afrique et de l’Europe lorsqu’ils semblent contradictoires et substituer au tout-sécuritaire le continuum mobilité-développement, dans l’esprit humaniste du Pacte de Marrakech”, a soutenu le roi.
(avec MAP)