Dakhla : l’enquête autour de la disparition d’un commerçant continue après la découverte du cadavre de l’une de ses connaissances

La police judiciaire de Dakhla poursuit l’enquête ordonnée par le parquet de la Cour d’appel de Laâyoune pour élucider la disparition présumée d’un commerçant à Dakhla le 7 février, et déterminer un éventuel lien de cette disparition avec la découverte, dans des conditions suspectes près de la plage de la ville, du cadavre d’un autre commerçant, qui est l’une de ses connaissances.

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Un camion de la DGSN, le 16 février 2022. Crédit: DGSN

Le 7 février, les services de la sûreté nationale à Dakhla ont reçu un avis de disparition d’un commerçant de 48 ans et un avis de recherche a été émis, indique la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.

Des membres de sa famille et ses connaissances ont alors été auditionnés, y compris un commerçant avec lequel il avait des transactions commerciales et dont le cadavre a été retrouvé, le 9 février, à proximité d’une zone rocheuse sur la plage de la ville après avoir été rejeté par la mer.

L’enquête judiciaire pour élucider cette affaire est menée en collaboration avec la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), avec l’appui technique de la Brigade de renseignement criminel à Laâyoune et le Laboratoire national de la police scientifique à Casablanca.

Des tentatives vaines de dissimuler l’homicide

Les enquêtes sur le terrain ont permis de déterminer le lieu où le commerçant disparu aurait été tué, a relevé le communiqué, précisant qu’il s’agit d’un entrepôt utilisé par l’autre commerçant dont le cadavre a été découvert deux jours plus tard, après avoir été rejeté par la mer.

Selon la DGSN, les opérations de ratissage ont permis de découvrir les traces d’un incendie dans un terrain vague non loin de la scène du crime, des restes d’ossements calcinés et des dents humaines. Les expertises biologiques effectuées par le Laboratoire national de la police scientifique ont révélé qu’ils correspondent aux échantillons de l’ADN de la victime, objet de l’avis de disparition, et présentent la similarité génétique avec l’empreinte génétique prélevée de l’ADN de sa mère.

Les expertises techniques et scientifiques effectuées ont également confirmé que l’incendie a été déclenché à l’aide d’essence, relève le communiqué, notant que ce résultat scientifique correspond aux conclusions de l’enquête et aux enregistrements des caméras de surveillance qui ont confirmé que le commerçant dont le cadavre a été découvert près de la plage avait acheté 15 litres d’essence en conteneur et des vêtements neufs après que ses habits ont été entachés de sang.

Les caméras de surveillance, qui ont fait l’objet d’expertise, ont documenté sa présence avec le défunt dans l’entrepôt, scène présumée du crime, avant de quitter ensuite les lieux tout seul, poursuit la même source.

L’enquête continue pour déterminer les motifs du crime

La DGSN a signalé qu’à ce stade de l’enquête, les officiers, les agents de la police judiciaire et les techniciens de scène de crime poursuivent les recherches en vue de recueillir tous les témoignages et consolider les preuves susceptibles de tirer au clair les motifs réels de ces actes criminels, d’autant plus que la victime est liée par des transactions financières et commerciales avec le commerçant dont le corps a été rejeté par la mer.

La même source a fait remarquer que toutes les données de l’enquête disponibles jusqu’à présent suggèrent que ce dernier est le principal suspect dans cet homicide volontaire.

Les experts de la police scientifique et technique poursuivent les analyses de tous les échantillons de l’ADN prélevés de la scène du crime, des objets, des voitures et des vêtements, et ce pour déterminer l’empreinte génétique de toute personne en relation avec cette affaire.

Il s’agit aussi de porter assistance aux officiers de la police judiciaire et de la médecine légale pour élucider les circonstances de ce crime et déterminer la véritable cause du décès du suspect dont l’hypothèse de noyade demeure de mise à ce stade de l’enquête.

(avec MAP)