Confrontée au groupement Telepac Technology-Fujifilm et à l’espagnol Sivsa Soluciones Informáticas, Medhealth a obtenu la mission en raison de son offre, “la plus avantageuse” selon le donneur d’ordre, estimée à 17,3 millions de dirhams. Cela correspond à 1,3 million de dirhams de moins que son concurrent ibérique, et 200.000 dirhams de plus que le budget initialement alloué par le ministère de la Santé.
“Le périmètre du projet couvre la prise en charge des patients au niveau des établissements hospitaliers relevant des hôpitaux de la région Rabat-Salé-Kénitra depuis l’admission jusqu’à la sortie quelle que soit la catégorie du patient et le mode de sa prise en charge, en produisant des factures (exhaustives) dans les plus brefs délais (l’idéal à la sortie du patient) en fonction de la catégorie du patient (payant, mutualiste ou Ramediste) et du tiers payant (CNOPS, CNSS, MAFAR, etc.)”, lit-on sur le cahier des prescriptions spéciales adossé à l’appel d’offres international.
Pour le département dirigé par Khalid Aït Taleb, les enjeux de ces SIH sont multiples. Il s’agit d’“améliorer la gouvernance hospitalière au niveau régional, l’expérience patient en simplifiant le parcours de soin, la qualité de prise en charge des patients et la communication entre le patient et le personnel hospitalier”.
Ces logiciels informatiques permettront également de “constituer un dossier patient partagé entre les intervenants de la filière de soins, fluidifier le travail du personnel hospitalier, tracer et évaluer d’une façon précise, les prestations rendues au patient et restituer des indicateurs médico-économiques à même d’améliorer la prise de décision”.
Dix hôpitaux sont concernés par cet appel d’offres. Il s’agit, d’après les documents consultés par nos soins, de l’hôpital de Rabat — sans préciser s’il est question du Centre hospitalier universitaire Ibn Sina ou de Moulay Youssef —, de l’hôpital Moulay Abdellah de Salé, du centre hospitalier préfectoral Sidi Lahcen de Témara-Skhirat, des hôpitaux El Idrissi et Zoubir Skirej de Kénitra, des hôpitaux de Khémisset, Rommani, Tiflet, Sidi Kacem et Sidi Slimane.
Fait marquant, certains candidats potentiels se sont plaints, lors de la procédure, des quelques conditions exclusives imposées par le ministère de la Santé. Selon nos recherches, l’AO tel que publié par la tutelle prévoyait que “le concurrent devra produire au moins une attestation de référence d’installation du logiciel en version française et intégrant les règles de facturation marocaines”.
Pour Sisoft et Telepac, cela exclut systématiquement plusieurs entreprises ayant fait leurs marques à l’international, mais n’ayant pas de références dans le royaume. La réponse du ministère de la Santé fut catégorique : “Le fait d’exiger que le prestataire dispose d’au moins une référence d’utilisation du logiciel en version française et intégrant les règles de facturation marocaines en stipulant qu’en cas d’absence de cette référence l’offre sera rejetée, n’est que la confirmation de la vision de notre ministère de sécuriser l’opération dans son ensemble comme elle représente une garantie et une assurance supplémentaire pour le processus en question”.
Sivsa Soluciones Informáticas a empoché le marché du SIH pour la région Casablanca-Settat (38 MDH), tandis que le groupement Afrihealth Solution et Bilmed a récupéré celui des régions Drâa-Tafilalet et Guelmim-Oued Noun (24,86 MDH) et le marocain Enova s’est adjugé celui des régions Laâyoune-Sakia El Hamra, Souss-Massa et Dakhla-Oued Eddahab (18,2 MDH).