Comment la Sonatrach envisage-t-elle l’avenir depuis la fin de l’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME) ? Cela fait désormais deux mois que le géant algérien du pétrole a stoppé l’exploitation de ce gazoduc, à travers lequel il approvisionnait le Maroc, l’Espagne et le Portugal sur fond de tensions diplomatiques entre Rabat et Alger.
La réponse se situe sans doute dans le gazoduc Medgaz que l’entreprise algérienne compte exploiter pour acheminer du gaz vers le Portugal et l’Espagne, comme l’indique Toufik Hakkar, PDG de la Sonatrach, dans des propos accordés à la chaîne de télévision algérienne AL24 News et repris par l’agence de presse AFP.
Selon le responsable, la Sonatrach se dotera d’un nouveau turbocompresseur pour le gazoduc Medgaz en vue d’augmenter la quantité de gaz acheminé vers l’Europe. Ce turbocompresseur permettra d’assurer les approvisionnements du marché espagnol, estimés à 10,5 milliards de m3, et de répondre aux éventuelles demandes de quantités supplémentaires.
40 milliards en quatre ans
Au-delà du renforcement de cette structure, l’entreprise algérienne compte investir 40 milliards de dollars durant les quatre prochaines années. “La plus grosse part (de l’investissement, ndlr) sera consacrée à l’exploration et la production, pour préserver nos capacités de production, ainsi qu’à des projets dans le raffinage pour répondre à la demande nationale en carburant”.
La Sonatrach nourrit également des ambitions au niveau régional puisqu’elle envisage des investissements destinés à l’étranger, notamment en Libye. Le groupe algérien avait “engagé d’importants investissements en matière de prospection de pétrole et de gaz” en Libye et ne va pas “laisser ces découvertes sans développement”, a déclaré le responsable.
Les recettes du groupe ont augmenté de 70 % en 2021 grâce à une hausse de 19 % de ses exportations en hydrocarbures, a encore indiqué M. Hakkar, précisant que Sonatrach a exporté pour 34,5 milliards de dollars en 2021 contre 20 milliards de dollars en 2020.
(avec AFP)