Cette performance s’explique principalement par la hausse des prix de vente de toutes les catégories de produits, ce qui a largement compensé la baisse des volumes exportés d’engrais d’une année sur l’autre”, explique le phosphatier dans un communiqué.
Forte demande mondiale
Le chiffre d’affaires roche a augmenté de 25 % par rapport à la même période de l’année dernière, alors que le chiffre d’affaires engrais a augmenté, quant à lui, de 41 % par rapport à fin septembre 2020. Selon la même source, les engrais phosphatés représentent une part de 60 % du chiffre d’affaires total à fin septembre, avec une hausse de production des produits de spécialité, totalisant 37 % des exportations d’engrais, contre 30 % pour la même période en 2020.
“La hausse des prix des récoltes et les faibles niveaux de stocks sur les marchés clés ont soutenu les fondamentaux solides du marché”
“La forte demande mondiale et le resserrement continu de l’offre” ont tiré les prix des engrais phosphatés sur les neuf premiers mois de l’année, détaille le groupe dans son communiqué, ajoutant que “la hausse des prix des récoltes et les faibles niveaux de stocks sur les marchés clés ont soutenu les fondamentaux solides du marché”.
D’autre part, l’acide phosphorique a enregistré une hausse du chiffre d’affaires de 47 % grâce à des prix et des volumes de vente en nette amélioration par rapport à fin septembre 2020. Mais alors, comment expliquer cette explosion du prix des fertilisants commercialisés par OCP ?
L’envolée du gaz naturel
La réponse, d’après une analyse parue dans le Financial Times, est à chercher du côté de l’augmentation du prix du gaz naturel. Le chroniqueur américain John Dizard explique que le gaz naturel “compte pour 90 % des coûts variables de composants des engrais azotés tels que l’ammoniaque”. Le prix de ce dernier a quasiment triplé entre janvier et mars, exerçant une pression sur les approvisionnements en aliments.
“Ça ne fait qu’empirer. Le prix du gaz naturel augmente et les pénuries affectent les composants des engrais à base d’azote. Mais nous observons actuellement des hausses significatives des prix d’autres engrais minéraux, tels que le phosphate, la potasse ainsi que le soufre”, ajoute-t-il.
“Une partie des exportations chinoises et russes seront compensées par OCP”
“Les principaux fournisseurs de l’Europe ont limité leurs exportations cette année afin de soutenir leur agriculture locale. La Chine, le premier producteur mondial de phosphate, a suspendu ou sévèrement limité ses exportations d’engrais riches en phosphates à partir de fin juillet, et ces suspensions devraient continuer, au moins, jusqu’en juin prochain”, rappelle Dizard, qui cite également l’exemple de la Russie, qui a annoncé des restrictions sur les exportations d’engrais azotés ou de phosphates pour six mois, à compter du 1er décembre. Conséquence : “Une partie des exportations chinoises et russes seront compensées par OCP”, prédit Dizard.
Si les prix des engrais ont déjà sensiblement augmenté puis diminué, la différence, cette fois-ci, est qu’“en Europe, les politiques climatiques signifient qu’il n’y a pas de financement pour l’expansion de la production de gaz naturel”, conclut le chroniqueur.