Incertitudes et mesures d’urgence dans le monde face à l’émergence du variant Omicron

Le variant Omicron aurait déjà été détecté dans une vingtaine de pays, selon des sources officielles. L’OMS prédit une transmission rapide du variant dans le monde, mais appelle tout de même à maintenir les frontières ouvertes.

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Ariana Drehsler / AFP

Face à la propagation du variant Omicron dans les quatre continents, les réactions des pays s’enchaînent, malgré l’absence de données concrètes sur sa dangerosité. Que sait-on de ce nouveau variant ? Omicron présente beaucoup plus de mutations que le variant Delta, selon une première “image” de ce nouveau variant initialement détecté en Afrique du Sud, réalisée et publiée par le prestigieux hôpital Bambino Gesù de Rome.

Sur cette “image” tridimensionnelle, qui ressemble à une cartographie, “on voit bien que le variant Omicron présente beaucoup plus de mutations que le variant Delta, concentrées avant tout dans une zone de la protéine qui interagit avec les cellules humaines”, a expliqué l’équipe de chercheurs dans un communiqué.

Cela ne signifie pas automatiquement que ces variations sont plus dangereuses, simplement que le virus s’est encore adapté à l’espèce humaine en générant un autre variant”, ont indiqué les chercheurs, notant que “d’autres études diront si cette adaptation est neutre, moins dangereuse ou plus dangereuse”.

Pour sa part, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que le variant omicron pose un risque mondial “très élevé” et pourrait entraîner de “graves conséquences” dans certaines régions. Elle appelle tout de même à maintenir les frontières ouvertes, tant que la gravité du variant n’a pas été étudiée. L’organisation estime qu’il n’est “pas encore clair” si Omicron provoque des symptômes plus graves et si l’augmentation des hospitalisations en Afrique du Sud pourrait être due à l’augmentation du nombre global d’infections, “plutôt qu’à une infection spécifique par Omicron”.

Des cas sur les quatre continents

Une quinzaine de pays ont détecté, pour l’instant, la présence du variant sur leur territoire. Il s’agit de l’Afrique du Sud et du Botswana, des Pays-Bas, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Belgique, du Danemark, de la République tchèque, de l’Écosse et de l’Autriche, de Hong Kong, en plus du Canada et de l’Australie. Le Portugal a pour sa part annoncé que 13 cas ont été détectés au sein de l’équipe de football de Belenenses.

Jusqu’à l’instant, le Maroc, le Japon et Israël ont annoncé la fermeture totale de leurs frontières. D’autres pays, comme les Philippines, ont décidé de reporter la réouverture des frontières pour les touristes entièrement vaccinés. L’Union européenne a exclu, pour l’instant, toute fermeture totale de ses frontières internes. La Corée du Sud a décidé de durcir les restrictions concernant la distanciation sociale, alors que la Suisse a voté “oui” pour l’adoption du pass sanitaire.

Par ailleurs, une réunion d’urgence entre les ministres de la Santé du G7 est prévue ce lundi à Londres pour discuter des mesures à prendre face à cette nouvelle donnée, et une session extraordinaire de l’Assemblée mondiale de la santé se tiendra en parallèle à Genève. Enfin, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) estime que les pertes dues à cette nouvelle vague pourraient s’élever à plus de 2000 milliards de dollars.

(avec MAP)