A l’issue de cette réunion, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur inchangé à 1,5 %, jugeant “accommodante” l’orientation de la politique monétaire adoptée jusque-là pour soutenir le financement de l’économie nationale.
L’inflation à 1,2 %
Le conseil a par ailleurs noté qu’après une relative accélération à 1,6 % en moyenne au deuxième trimestre de 2021 et à 2,2 % en juillet, l’inflation est revenue à 0,8 % en août en lien avec la baisse des prix des produits alimentaires à prix volatils.
Dans un contexte marqué par le renchérissement des produits énergétiques, le redressement de la demande intérieure et l’accentuation de l’inflation importée, elle devrait ressortir à 1,2 % sur l’ensemble de cette année et s’établir à 1,6 % en 2022 et ce, après un taux de 0,7 % en 2020, indique BAM. La composante sous-jacente devrait pour sa part passer de 0,5 % en moyenne en 2020 à 1,4 % en 2021 et atteindrait 2,1 % en 2022.
Rebond de la croissance
Dans son communiqué, Bank Al-Maghrib indique que la reprise de l’activité économique nationale devrait se poursuivre, soutenue notamment “par les progrès notables de la campagne de vaccination, la très bonne campagne agricole, le stimulus budgétaire ainsi que l’orientation accommodante de la politique monétaire”.
Selon les projections de BAM, le PIB terminera l’année avec un rebond de 6,2 %, en révision à la hausse de 0,9 point par rapport aux prévisions de juin dernier. “Cette amélioration reflète une augmentation de 18,8 % de la valeur ajoutée agricole, compte tenu d’une récolte céréalière de 103,2 millions de quintaux, et une augmentation de 4,6 % de celle non agricole”, explique la banque centrale, notant qu’en 2022, la croissance se consoliderait à 3 %, recouvrant un repli de 3,3 % de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne, et un accroissement de 3,6 % de celle des activités non agricoles.
Hausse du taux de change
Pour ce qui est des conditions monétaires, le taux de change effectif réel devrait, d’après BAM, terminer l’année avec une augmentation de 0,4 %, résultat de l’appréciation nominale du dirham et d’un niveau d’inflation nationale inférieur à celui des partenaires et concurrents. En 2022, il devrait se déprécier de 1,9 % en lien avec le repli de la valeur nominale de la monnaie nationale.
Pour ce qui est du crédit bancaire au secteur non financier, sa progression a connu un léger ralentissement à 3,3 % au deuxième trimestre, reflétant en particulier la décélération des prêts accordés aux entreprises non financières privées après la fin de certains programmes de soutien mis en place en 2020 dans le cadre de la réponse à la crise du Covid-19. Il devrait terminer cette année avec une hausse de 3,7 % puis augmenter de 3,8 % en 2022.
Déficit budgétaire
Sur le plan des finances publiques, l’exécution budgétaire au terme des huit premiers mois de l’année fait ressortir un déficit de 48,8 milliards de dirhams, en creusement de 2,2 milliards d’une année à l’autre, fait ressortir Bank Al-Maghrib.
Les recettes ordinaires se sont améliorées de 9,3 %, tirées par la hausse du produit fiscal de toutes les catégories d’impôt à l’exception de celui au titre de l’IS qui est ressorti en recul. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 8 %, en lien notamment avec les augmentations des dépenses de biens et services, des transferts aux collectivités territoriales et de la charge de compensation.