1. Quand on parle du diable, de Joseph Denize
“A la fois inscrit dans un pan de l’histoire et ancré dans un univers fantastique, ce roman avec des personnages réels dénonce la barbarie et la folie des hommes. Le récit se déroule à la fin de la Première Guerre mondiale.
On retrouve dans ce roman ingénieux de la magie et de la sorcellerie, l’auteur mélange les genres littéraires, joue avec le bien et le mal. Le diable existe vraiment dans ce Paris de 1917 revisité, tandis que démons et sorciers se livrent bataille pour dérober un tableau aux pouvoirs terrifiants.
Le personnage principal devient un héros malgré lui de cette épopée qui vous transporte dans un monde imaginaire foisonnant. Et, cerise sur le gâteau, c’est drôle, mordant et plein d’esprit.”
Quand on parle du diable, Joseph Denize – Ed. Julliard, 2020
2. Nos parents nous blessent avant de mourir, de Moulay Seddik Rabbaj
“C’est d’abord le titre qui m’a interpellée. Nous portons tous des stigmates de notre éducation, des héritages transgénérationnels, des traces de notre passé, que nos parents nous ont légués et que nous portons parfois comme des fardeaux. Je ne connaissais pas l’auteur, et j’ai découvert le premier écrivain marocain qui a su écrire la résilience d’une femme.
Habiba, le personnage principal, a été mariée de force par son père à un tanneur. Une nuit de noces vécue comme un viol, la vie avec un homme qu’elle n’aime pas, la vie d’une femme des années 1950, avec ses enfermements et ses codes imposés ne suffiront pas à la briser. Le jour où elle met au monde son premier enfant, elle se sent enfin libérée. En devenant mère, elle renaît pour elle-même. Moulay Seddik nous brosse le portrait d’une femme forte qui n’hésite pas à prendre en main son destin.”
Nos parents nous blessent avant de mourir, Moulay Seddik Rabbaj – Ed. Le Fennec, 2018
«Un Millionnaire A Lisbonne»
109 DH
Ou
3. Ce qui reste de nos vies, de Zeruya Shalev
“Ce livre m’a bouleversée. Hemda Horowitch, une vieille femme, est à l’article de la mort. Ses enfants se relaient à son chevet pour l’accompagner jusqu’à la fin de son parcours. Entre moments de lucidité et divagations, elle voyage à travers le temps, retrouve son enfance dans un kibboutz, sa mère absente et son père tortionnaire. L’accompagnement d’une mourante par ses enfants est prétexte à une rétrospective familiale où les névroses des uns et des autres s’entrechoquent.
Au-delà de leurs frustrations, ressentiments, culpabilité et liens… ces personnages, en conflit avec eux-mêmes, sont juste profondément humains, et c’est là la force de ce roman qui dérange, parce que l’on s’y retrouve. Dans cette authenticité, on retrouve le souci de ne pas se figer dans la linéarité, et de fouiller la nature humaine, de décortiquer leurs dialogues, leurs gestes, dans l’intimité de ce quotidien qui mène de la vie à la mort.”
Ce qui reste de nos vies, Zeruya Shalev, 2014 – Ed. Gallimard, 2016
4. Nos mères, de Fedwa Misk
“Nos mères représente en quelque sorte la genèse de nos existences de femmes. Sa thématique transcende les cultures tout en les colorant de spécificités. Tous les personnages de Fedwa Misk montrent la nécessité, pour réussir sa vie de femme, de se défaire d’un lien trop passionnel avec la mère. Et quoi de mieux que le théâtre pour raconter ce jeu de rôles et retranscrire dans des monologues ou dialogues ce flot d’émotions.
Les mères de Fedwa Misk nous émeuvent et nous transportent dans nos propres parcours. Nous nous y identifions. J’espère vraiment assister à une représentation sur les planches de cette pièce de théâtre qui nous interpelle au plus profond de notre être et pointe du doigt nos blessures d’âme. Le désir même de maternité demeure un choix, et le texte de Fedwa Misk aborde aussi cette problématique et offre des pistes de réflexion intéressantes.”
Nos mères, Fedwa Misk – Ed. La Croisée des Chemins, 2021
«Bi akal iktirat momkine بأقل اكثرات ممكن»
55 DH
Ou