Encore une fois, une affaire d’agression sexuelle secoue la Toile. Cette fois-ci à Tanger, dans le quartier de Boukhalef, une jeune femme a été agressée en plein jour par un homme, qui a soulevé sa robe et l’a frappée au niveau des fesses, en pleine voie publique, tandis qu’un complice filmait la scène.
Les auteurs de l’agression auraient eux-mêmes mis en ligne la vidéo, non datée, où apparaît le visage de l’un d’entre eux, ainsi que celui de la victime. Par respect pour celle-ci, TelQuel a décidé de ne pas relayer la vidéo.
#Maroc #Tanger
– #المغرب
عنف ذكوري و جنسي ضد النساء بمدينة طنجة.
ما غانبقاوش ساكتات. ها الوجه.
Ces violences machistes et sexuelles, jusqu’à quand ?
STOP IMPUNITÉ. AFFICHONS LES. pic.twitter.com/0EXLUr5Gu1— M.A.L.I. (@MALImaroc) September 14, 2021
Une enquête a été ouverte, tandis que, selon les dernières informations relayées par différents médias, l’auteur de la vidéo, âgé de moins de 15 ans, aurait été identifié et appréhendé par la DGSN.
Harcèlement, attentat à la pudeur…
La loi organique 103.13, relative à la lutte contre la violence faite aux femmes, adoptée au Parlement il y a près de trois ans, dispose qu’une violence sexuelle se définit par “toute parole ou tout acte ou exploitation susceptibles de porter atteinte à l’intégrité corporelle de la femme à des fins sexuelles ou commerciales, quel que soit le moyen utilisé à cet effet”. Depuis son entrée en vigueur, nombreux sont les acteurs de la société civile qui dénoncent sa non-application.
Les auteurs de cette agression encourent un à six mois d’emprisonnement pour harcèlement sexuel, et ce depuis les modifications apportées à l’article 503-1 du Code pénal, par la loi 103.13. Par ailleurs, les auteurs du crime pourraient également être poursuivis pour attentat à la pudeur, selon l’article 485 du Code pénal, qui dispose qu’“est puni de la réclusion de cinq à dix ans tout attentat à la pudeur consommé ou tenté avec violences contre des personnes de l’un ou de l’autre sexe”.
Le chef d’accusation relatif à l’outrage public à la pudeur pourrait également être retenu, étant donné que cette scène a eu lieu sur la voie publique. Les auteurs du crime étant visiblement mineurs, les procédures et peines encourues pourraient différer.
Vague d’indignation
Sur la Toile, plusieurs personnalités, associations et internautes se sont insurgés contre la mise en ligne de la vidéo ainsi que son contenu scandaleux, appelant à une application stricte des lois en vigueur.
Chantage sexuel à la faculté de Settat & harcèlement sexuel violent dans les rues à Tanger.
Deux victimes, deux tragédies, deux scandales. La lutte contre l’impunité des agresseurs doit être érigée en priorité, seul manière d’encourager les victimes à rompre le silence.— Amina Bouayach (@AminaBouayach) September 14, 2021
Une vidéo est relayée sur les réseaux sociaux où une jeune femme se fait publiquement harceler, agresser et filmer dans les rues de Tanger. Le Comité Parité et Diversité 2M condamne cet acte odieux et espère que cette agression ne restera pas impunie.https://t.co/WMgesSJHj5
— Comité Parité et Diversité 2M (@Cpd2M) September 14, 2021
Toujours à Tanger, en juillet 2017, une vidéo similaire devenue virale sur les réseaux sociaux, montrant une horde de jeunes hommes en train d’harceler sexuellement une jeune femme, avait suscité une indignation similaire.