Les talibans sont venus avec les terroristes pour prendre la route du Panchir. Ceux qui connaissent la géographie du Panchir la connaissent. Ils sont venus pour prendre une route… mais le Panchir a tant de vallées”, a déclaré Ahmad Wali Massoud lors d’un symposium sur l’Afghanistan, organisé par une université suisse et la mission permanente de l’Afghanistan auprès des Nations unies à Genève.
“Donc ne pensez pas que parce qu’ils ont pris la route, ils ont pris le Panchir”, a-t-il insisté, aux côtés de l’écrivain français l’écrivain Bernard Henri-Lévy.
Les talibans ont affirmé lundi 6 septembre avoir pris le contrôle complet de la vallée du Panchir, et mis en garde quiconque aurait la velléité de leur résister. Enclavée et difficile d’accès, cette vallée à 80 km au nord de Kaboul était le dernier foyer de l’opposition armée aux talibans qui ont pris le pouvoir le 15 août grâce à une campagne militaire éclair, deux semaines avant le départ des dernières troupes étrangères.
Ahmad Wali Massoud a insisté sur le fait que les talibans “n’ont pas pris le Panchir”. “Nous avons encore des milliers de combattants dans la vallée qui peuvent revenir à tout moment”, a-t-il dit. “Nous avons été touchés, mais nous ne sommes pas morts, nous sommes toujours vivants.”
Appel à “la résistance”
Bastion anti-taliban de longue date, le Panchir, que le légendaire commandant Ahmad Shah Massoud a contribué à rendre célèbre à la fin des années 1980 avant d’être assassiné par Al-Qaïda en 2001, abrite le Front national de résistance (FNR), emmené par Ahmad Massoud, le fils du commandant Massoud.
“Nous résistons pour notre droit, pour la liberté, pour la démocratie, pour les droits humains… Ce n’est pas une guerre”
Le Panchir n’était tombé ni sous l’occupation soviétique dans les années 1980 ni durant l’ascension des talibans vers le pouvoir pour la première fois une décennie plus tard. Ahmad Wali Massoud a appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître le régime des talibans et à soutenir “la cause du Panchir”.
“Nous résistons pour notre droit, pour la liberté, pour la démocratie, pour les droits humains… Ce n’est pas une guerre. Par conséquent, il y a maintenant une opportunité, probablement la dernière opportunité que nous pouvons voir pour combattre réellement le terrorisme en Afghanistan et dans le monde”, a-t-il lancé, en appelant à “la résistance”.