Par un printemps confiné, une annonce pour un échange académique circule. Je la vois arriver sur ma boîte courriel sans vraiment y prêter attention. Une relance, une journée avant la date butoir, me pousse à considérer un peu plus sérieusement cette échappatoire qui pourrait me sortir de mes déboires. Candidature déposée, entretien passé, je suis sélectionnée pour prendre part à cette épopée, en Allemagne qui plus est, moi qui n’ai jamais mis les pieds à l’étranger.
S’ensuivent alors des mois, des semaines, des heures passées à négocier des autorisations de déplacement afin de me rendre à l’ambassade de Rabat pour une demande de visa, à dûment remplir une foultitude de formulaires, à me demander si la situation sanitaire réduira à néant tout ce que j’ai construit dans mon imaginaire.