Répondant, lors d’une réunion interministérielle du Mouvement des non-alignés, au ministre des Affaires étrangères algérien qui mettait en avant le droit à l’autodétermination de la population du Sahara occidental, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a défendu, le 13 juillet dernier, “l’autodétermination” des Kabyles d’Algérie. Un regain de tensions qui a engendré le rappel de l’ambassadeur algérien à Rabat.
Place de la République, à Paris, la première réaction des Algériens qui manifestaient en soutien au Hirak qui agite leur pays depuis février 2019 a été de renvoyer la balle au royaume : “Admettez aussi l’indépendance de la République du Rif”, ont-ils répondu.
Les protestataires sont ensuite revenus rapidement “à leurs véritables préoccupations politiques, car, pour les Algériens comme pour les Marocains en France, les deux régimes politiques de leurs pays d’origine jouent leurs populations l’une contre l’autre pour mieux les manœuvrer et asseoir leur pouvoir”, estime Moussaab Hammoudi, chercheur en sciences politiques à l’EHESS, à Paris, d’origine algérienne et spécialiste de l’autoritarisme.