Cinq points à retenir du rapport annuel 2020 de Bank Al-Maghrib

Bank Al-Maghrib a rendu public, le 31 juillet, son rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière de l’année 2020 présenté au souverain. Retour sur les principaux points à retenir.

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Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Crédit : 500.000 reports d’échéance accordés

Durant l’année 2020, les reports d’échéance de crédit, ont concerné plus de 500.000 dossiers, dont 93,5 % au profit des particuliers et 6,5 % des entreprises, avec un encours de crédit atteignant 116,6 milliards de dirhams à fin décembre, indique Bank Al-Maghrib (BAM).

Les nombreux reports d’échéance des entreprises ont bénéficié aux TPME à hauteur de 84,8 %, suivies des GE (15,2 %). Par secteur d’activité, les reports en termes de montants ont concerné les branches de l’industrie et des hôtels et restaurants à hauteur de 13 % chacune, suivies des transports et communications (11 %), du commerce (10 %) et du BTP (9 %).

Les transferts dans le cadre de l’opération Tadamon ont profité à 5,5 millions de ménages pour un montant de près de 11 milliards de dirhams. Quant à l’enveloppe globale allouée aux aides octroyées par la CNSS aux employés des secteurs sévèrement impactés par la crise sanitaire, elle a atteint 5,9 milliards de dirhams à fin 2020.

Damane Oxygène : 17,7 milliards de dirhams

Pour ce qui est des crédits de relance, BAM fait savoir que 49.489 opérations de crédit ont été réalisées à fin 2020 dans le cadre de la garantie Damane Oxygène, pour un montant global décaissé de 17,7 milliards de dirhams. Pour leur part, les crédits décaissés se rapportant aux garanties Relance ont totalisé 35,3 milliards de dirhams.

Ces deux lignes ont bénéficié à hauteur de 54 % aux PME, 18 % aux TPE et 28 % aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) et grandes entreprises (GE). Par secteur d’activité, 29 % du volume des crédits a été destiné au commerce et distribution, 28,5 % à l’industrie, 15 % au BTP et 5 % aux services, précise BAM.

Intelaka : déséquilibre entre hommes et femmes

Le programme Intelaka a connu durant l’année 15.085 bénéficiaires pour un total de 2,7 milliards de dirhams de crédits accordés. Dans les détails, les hommes représentent 84 % des bénéficiaires contre 16 % de femmes.

Par nombre de bénéficiaires, 59 % des financements accordés sont d’un montant inférieur ou égal à 100.000 dirhams, 27 % entre 100.000 et 300.000 dirhams, et les prêts restants sont supérieurs à 300.000 dirhams.

Les crédits octroyés ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 45 % et aux TPE pour 55 %. Par objet, les crédits d’investissement représentent 90 % des financements accordés et les crédits de fonctionnement 10 %.

Par secteur d’activité, 25 % des prêts ont été destinés au secteur du commerce, 14 % à l’agriculture, 13 % à l’industrie et aux services, 10 % au tourisme et 8 % au BTP.

L’inflation grimpe à 0,7 %

Selon le rapport de la Banque centrale, la crise sanitaire et les restrictions mises en place pour endiguer sa propagation ont induit un affaiblissement sensible de la demande et des perturbations importantes au niveau de l’offre de certains biens et services durant l’année 2020.

Ce double choc s’est traduit par des évolutions contrastées des composantes des prix à la consommation, avec au total une inflation faible mais en légère accélération d’une année à l’autre. Celle-ci est passée de 0,2 % en 2019 (son niveau le plus bas depuis 1968) à 0,7 % en 2020.

L’inflation sous-jacente qui retrace la tendance fondamentale des prix est pour sa part ressortie stable sur l’ensemble de l’année 2020 à 0,5 %, et ce comparativement à l’année précédente.

Hausse de la circulation du cash

En pleine crise sanitaire, la demande de cash a marqué une hausse exceptionnelle. La circulation fiduciaire a ainsi enregistré une progression de 20,1 % à 319 milliards de dirhams en valeur, soit près de 30 % du PIB, fait savoir Bank Al-Maghrib.

En volume, le nombre de billets a affiché une hausse de 17 % à 2,1 milliards et celui des pièces métalliques s’est accru de 2 % à 2,9 milliards d’unités. La circulation des billets reste par ailleurs dominée par la coupure de 200 dirhams qui représente 54 % et celle des pièces de monnaie, comme par exemple celle de 1 dirham avec une part de 30 %.

Le nombre de faux billets a accusé un repli de 34 % à 6335 coupures d’une valeur d’un million de dirhams. Parmi les faux décelés, la coupure de 200 dirhams est demeurée prédominante avec une part de 69 %. Le ratio de contrefaçons ressort ainsi à 2,9 billets pour chaque million de billets en circulation, contre 5,2 en 2019.