C’est le premier détenu de Guantanamo à quitter le centre de détention sous l’ère Biden. Abdellatif Nasser a été transféré au Maroc ce lundi 19 juillet, après 19 années dans les geôles de la prison américaine, indique le New York Times.
“Le gouvernement américain a confirmé son transfert. M. Nasser était détenu à Guantanamo depuis mai 2002, n’ayant jamais été inculpé d’aucun crime au cours de ses deux décennies d’emprisonnement à Guantanamo”, rappellent de leur côté les avocats de l’ex détenu dans un communiqué.
Abdellatif Nasser aurait dû retrouver sa liberté en 2016. Une commission d’examen périodique, à laquelle il aurait avoué “avoir des regrets pour ses actions passées”, comme le raconte le journaliste homonyme américain Abdul Latif, dans le podcast qu’il lui a consacré intitulé “The Other Latif”, avait approuvé sa libération. L’arrivée de Donald Trump au pouvoir a mis fin à son transfert et Abdellatif Nasser est resté cinq ans de plus en prison.
I’ve been waiting years to write this tweet. Here goes:
BREAKING NEWS: He’s out! Abdul Latif Nasser (aka #TheOtherLatif) has been RELEASED from #Guantanamo, and just landed in his home country of Morocco.
Listen (or re-listen) to his odyssey at https://t.co/RZFw5Bjmb6.— Latif Nasser (@latifnasser) July 19, 2021
Après une requête déposée en 2018 avec d’autres détenus de Guantanamo pour demander leur libération et un document supplémentaire, déposé en son nom, auprès de la Cour fédérale en 2020, l’ex prisonnier marocain de Guantanamo a finalement vu la décision appliquée. “La Maison Blanche de Biden, tout en soutenant l’objectif de fermer la prison, a adopté une approche discrète dans cet effort”, précise le New York Times.
Une enquête ouverte au Maroc
Désormais, les avocats d’Abdellatif Nasser souhaitent contrôler que “toutes les assurances de sécurité fournies par les gouvernements américain et marocain sont mises en œuvre et que M. Nasser ne subira aucun préjudice à son retour dans son pays d’origine”.
Du côté marocain, l’ouverture d’une enquête a déjà été ordonnée par le parquet pour “son implication présumée dans la perpétration d’actes terroristes”, indique la MAP.
“Les effets juridiques seront déterminés par le parquet à la lumière des résultats de l’enquête en cours menée avec l’intéressé dans le respect total des dispositions prévues par la loi”, ajoute le communiqué du procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat, relayé par l’agence de presse.
Ned Price, porte-parole du département d’État américain, a félicité le Maroc pour sa collaboration en vue de ce rapatriement. “Le leadership du Maroc dans la facilitation du rapatriement de Nasser, parallèlement à sa volonté passée de renvoyer ses combattants terroristes étrangers du nord-est de la Syrie, devrait encourager d’autres pays à rapatrier leurs citoyens qui ont voyagé pour combattre pour une organisation terroriste à l’étranger”, a indiqué le porte-parole dans une déclaration relayée par l’ambassade des États-Unis au Maroc.