Dans la bibliothèque de Bichr Bennani


Fondateur de Tarik éditions, Bichr Bennani nous parle de quatre livres coup de cœur dans sa bibliothèque.

Par

Bichr Bennani
Bichr Bennani. Crédit: AIC Press

1. Le syndrome de la dictature, de Alaa El Aswany

Le syndrome de la dictature, Alaa El Aswany
Le syndrome de la dictature, Alaa El Aswany, éd. Actes Sud, 2020.

“Un essai très clair, étayé de plusieurs faits et événements historiques précis sur comment se sont fabriquées les dictatures, aussi bien dans les pays arabes qu’en Occident.

On commence par faire taire les voix dissidentes en les récupérant dans le giron du pouvoir, puis on s’attaque aux médias pour qu’ils ne parlent que le langage officiel et ainsi de suite… Jusqu’à établir une analyse clinique de la dictature.

Il s’agit d’un livre très révélateur et démonstratif de ce que nous vivons tous dans de multiples pays à l’heure actuelle, et peut-être bien plus encore demain. Un essai à lire et à méditer profondément et de toute urgence !”

 

2. L’état d’Israël contre les juifs, de Sylvain Cypel

L’état d’Israël contre les juifs, Sylvain Cypel
L’état d’Israël contre les juifs, Sylvain Cypel, éd. La Découverte, 2020.

“Cypel est un grand reporter et journaliste d’investigation, qui a notamment été directeur de la rédaction du journal Le Monde.

Ce livre est un excellent travail de recherche et de compilation mené pendant de longues années par Cypel, lui-même juif israélien, sur la nature exacte de l’état expansionniste et criminel d’Israël.

Il fourmille d’éléments historiques très précis, démontrant comment cet État, avec l’aide et la complicité de plusieurs régimes, soi-disant démocratiques, développe une politique identitaire et terroriste aussi bien envers les Palestiniens que les Israéliens en multipliant les lois antidémocratiques et fascistes…

Et ce, en dépit de toutes les résolutions de l’ONU et du droit international contre l’occupation militaire et l’imposition de la frayeur et de “l’état-Nation du peuple juif”. En somme, il s’agit d’une analyse très profonde qui éclaire beaucoup d’aspects de l’Etat sioniste.”

 

3. Le rêve interdit, de Lahcen Zinoun

Le rêve interdit, Lahcen Zinoun
Le rêve interdit, Lahcen Zinoun, éd. Maha, 2021.

“Une autobiographie qui retrace le parcours extraordinaire, semé d’embûches, de notre chorégraphe national Lahcen Zinoun, danseur étoile et metteur en scène, issu d’un milieu très modeste et formé plus tard dans les meilleurs conservatoires, notamment en Belgique auprès du chorégraphe de renom Maurice Béjart.

Marié depuis les années 1960 à une Belge, elle-même danseuse, ce couple au parcours exceptionnel mène un combat au quotidien pour faire avancer la danse et la culture en libérant le corps.

Le rêve interdit est une autobiographie passionnante qui nous apprend beaucoup de choses sur l’intérêt porté à la culture dans notre pays.

Le livre raconte également la façon avec laquelle Zinoun, à force de ténacité, de rigueur et d’audace, a pu surmonter tous les multiples obstacles qui se sont dressés devant lui depuis son enfance à Derb Moulay Cherif, à Hay Mohammadi.”

 

4. La terre nous est étroite, de Mahmoud Darwich

La terre nous est étroite, Mahmoud Darwich
La terre nous est étroite, Mahmoud Darwich, éd. Gallimard, 2000.

“Il s’agit d’un des plus grands poètes arabes, pour moi le plus envoûtant, passionné, révolté et émouvant.

Ce recueil de poèmes bilingues est paru chez Gallimard, mais il y en a tant d’autres que je recommanderai : Au dernier soir sur cette terre, Une mémoire pour l’oubli, ou encore Un amoureux de la Palestine…

Ce très grand poète palestinien né à Birwa est parti hélas trop tôt, mais il nous a laissé des centaines de poèmes de combat comme d’amour d’une grande force et d’une sensibilité profonde.

Je cite quelques lignes : “Nous avons vu les visages de ceux qui précipiteront nos enfants par les fenêtres de cet espace dernier, miroirs polis par notre étoile/ Où irons-nous, après l’ultime frontière ? Où partent les oiseaux, après le dernier Ciel ?”

Des moments de plaisir, de bonheur et d’espoir que ses poèmes, à lire et à relire par les temps qui courent !”