Zineb Benjelloun a elle-même quitté le Maroc à 19 ans pour venir faire ses études à Aix-en-Provence, puis à Cannes. Aujourd’hui, elle a vécu plus de temps en France que dans son pays natal. Actuellement chargée d’affaires dans une banque à Paris, elle explique que l’une des raisons pour lesquelles elle reste dans l’Hexagone est l’éducation de ses deux enfants : “Au Maroc, le système public n’est pas au niveau mais tu peux choisir les meilleures écoles. Il n’y a pas de cooptation, il faut simplement avoir les moyens. En France, pour accéder aux écoles privées, il faut connaître les bonnes personnes qui peuvent t’ouvrir les portes de certains établissements. Par exemple, ça fait trois ans qu’on essaie de faire rentrer notre fils dans une école privée. C’est beaucoup de cooptation, de réseau. Mais, ici, l’enseignement public est bon.”
Au delà des cours en tant que tels, il y a aussi les à-côtés. L’année dernière, son fils de 10 ans faisait du karaté, de la musique et du foot. Des activités similaires dans le royaume seraient bien plus chères – pour chacune, compter entre 300 et 1 500 dirhams par mois. “Mais cela dit, au Maroc il y a la famille…”, tempère Zineb.
“Lacunes” et discriminations sociales
Hassan Chalada a, lui, quitté le Maroc en 2016. Depuis, il travaille dans les relations presse pour le compte d’un organisme consulaire en Île-de-France. “Je suis un pur produit marocain, lance-t-il d’emblée. J’ai fait l’école publique, mais je suis conscient que notre système éducatif est plein de lacunes. Même si nous avons des professeurs compétents, chaque gouvernement lance une nouvelle réforme qui n’aboutit pas. J’ai remarqué une grande différence quand j’ai intégré un master à l’université de Lorraine. On travaillait sur des cas concrets et il y avait des échanges entre les professeurs et les étudiants, du travail en groupe, un accès à la bibliothèque, à la médiathèque…”