Affaire Soulaimane Raissouni : pour le Parquet, le journaliste a bénéficié d'un procès “équitable”

En réaction aux critiques, le Parquet affirme, dans un communiqué diffusé ce lundi 12 juillet, que l'ex-rédacteur en chef d'Akhbar Al Yaoum a été “poursuivi pour des délits au droit commun qui n’ont rien à voir avec son travail journalistique”.

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Le journaliste Soulaimane Raissouni (au centre) a attendu 8 mois en détention préventive avant de connaître la date de son procès. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Le Parquet a assuré, ce lundi 12 juillet, que le procès du journaliste Soulaimane Raissouni, condamné vendredi 9 juillet à cinq ans de prison ferme, a rempli “toutes les conditions d’un procès équitable”.

Dans un communiqué diffusé sur l’agence officielle MAP, le Procureur général du roi près la Cour d’appel de Casablanca a maintenu que l’ancien rédacteur en chef d’Akhbar Al-Yaoum a été “poursuivi pour des délits au droit commun qui n’ont rien à voir avec son travail journalistique”.

Âgé de 49 ans, Soulaimane Raissouni a été placé en détention préventive en mai 2020 après avoir été accusé “d’attentat à la pudeur avec violence et séquestration”. Des faits, remontant à la fin 2018, qu’il a toujours niés, réaffirmant une nouvelle fois son “innocence”, ce 12 juillet, dans un message transmis à l’un de ses avocats, Mohamed Messaoudi.

Grève de la famille depuis 96 jours

Le parquet a déclaré que le journaliste – absent des audiences depuis le 10 juin – avait “refusé” de prendre part à son procès, “il a donc été décidé de continuer la procédure en son absence”, tout en le tenant “informé du déroulé de chaque audience”. Lui s’était dit prêt à y assister à condition “d’être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant”. Une demande rejetée par le juge.

La communication du Parquet intervient en réponses aux critiques formulées suite au verdict. Au lendemain de sa condamnation vendredi, le comité de soutien de l’éditorialiste a dénoncé “une volonté politique d’instrumentaliser la justice afin de légitimer l’injustice”, jugeant les cinq ans de prison “aussi sévères qu’incompréhensibles”.

Le comité estime que “[Soulaimane] Raissouni a passé huit mois sans qu’aucune accusation ne soit retenue contre lui, et onze mois sans être autorisé à accédé à son dossier”, n’ayant pu y accéder que lorsqu’il a été “épuisé par la grève de la faim”. Dans son communiqué, le Parquet s’en défend et “constate” des “atteintes à son indépendance”.

La justice a triomphé. Toutes les sales manoeuvres de politiser l’affaire seront vaines”, a écrit pour sa part le plaignant sur Facebook. Ce dernier, un activiste de la communauté LGBT, avait accusé Soulaimane Raissouni de “lui avoir sauté dessus” et d’avoir “profité de sa faiblesse et de sa santé morale pour assouvir ses désirs sexuels”.

Suite au verdict, nombreuses ont été les personnalités à appeler Soulaimane Raissouni a mettre fin à  sa grève de la faim, commencée depuis 96 jours et fragilisant drastiquement son état de santé.

(avec agences)