Dans la bibliothèque de Fedwa Misk

Ex-journaliste et auteure de la pièce de théâtre ‘Nos mères’ (éd. La Croisée des chemins, 2021), Fedwa Misk nous présente ses quatre livres coup de cœur.

Par

Fedwa Misk
Fedwa Misk. Crédit: Toumi

«Nos mères»

Fedwa Misk

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1. La vie lente, de Abdellah Taïa

La vie lente, de Abdellah Taïa
La vie lente, de Abdellah Taïa, éd. du Seuil, 2019.

“J’aime ce livre parce qu’il évoque une rencontre entre deux marginalisés, une vieille femme aigrie et un Maghrébin gay en France, qui se retrouvent dans leur solitude, mais aussi dans leurs précarités respectives.

Il s’agit d’une confrontation entre deux personnages que le lecteur aimerait voir se soutenir dans leur fragilité, mais qui se déchirent.

Même à travers la violence, il y a une forme de tendresse qui ressort de leurs échanges.

Je pense que c’est un livre qui veut comprendre les malaises humains qui semblent injustifiables aux yeux de la société et de sa sévérité.”

 

2. La méthode Schopenhauer, de Irvin D. Yalom

La méthode Schopenhauer, de Irvin D. Yalom
La méthode Schopenhauer, de Irvin D. Yalom (2005), en poche, 2014

“Ce roman raconte l’histoire d’un psychiatre atteint d’une tumeur mortelle.

Il entre dans une profonde remise en question existentielle, et défile tous ses échecs thérapeutiques.

Il se remémore un patient en particulier, qu’il n’a jamais pu guérir. Il décide d’entrer en contact avec lui, et découvre que cet homme va mieux, et s’est guéri à travers ce qu’il appelle “la méthode Schopenhauer”.

Les deux hommes reprennent leur entretien, mais avec une forme particulière : chacun devient le patient de l’autre.

C’est un peu le cachet d’Irvin D. Yalom de faire la psychanalyse des philosophies.

L’auteur avait précédemment adopté une démarche similaire avec Nietzsche et Spinoza. C’est un livre qui m’a réconciliée avec l’idée de la finitude.”

 

3. Le fondement de la morale, d’Arthur Schopenhauer

Le fondement de la morale, d’Arthur Schopenhauer
Le fondement de la morale, d’Arthur Schopenhauer (1840), en poche, 1991.

“Après le livre d’Irvin D. Yalom, j’ai voulu en savoir plus sur Schopenhauer.

Cet essai traite des notions de morale et d’empathie, et pose la question suivante : le fait d’aider autrui est-il basé sur le besoin de se garantir une aide en retour lorsque les circonstances s’y prêteront ?

L’empathie est-elle entièrement gratuite, ou relève-t-elle d’un investissement duquel on attend un retour ?

Sans pour autant avancer que la bonté n’existe pas, Schopenhauer dit plutôt qu’il n’y a pas d’absolu dans la bonté.

Cette lecture m’a beaucoup marquée, parce qu’elle m’a permis de répondre à beaucoup de questions.

C’est aussi ma propre morale que j’ai remise en cause.”

 

4. Souviens-toi qui tu es, de Bahaa Trabelsi

Souviens-toi qui tu es, de Bahaa Trabelsi,
Souviens-toi qui tu es, de Bahaa Trabelsi, éd. La Croisée des chemins, 2019.

“Ce livre m’a beaucoup touchée, peut-être parce que j’y ai vu une thématique qui m’est chère, et que j’ai moi-même abordée dans mon livre : le rapport que l’on entretient avec nos parents, et comment celui-ci nous construit en tant qu’individu.

Dans ce livre, Bahaa Trabelsi raconte comment la relation d’une petite fille avec son père, en réalité problématique, va se traduire par une recherche de reconnaissance éternelle.

Le personnage principal traite constamment son père de monstre, sans pour autant parvenir à se détacher des croyances qu’il a semées dans sa tête. Ce livre raconte l’histoire d’une femme qui apprend à se reconstruire.

Finalement, il s’agit d’une ode à la résilience et à la quête de soi.

Il ne s’agit pas de faire le procès gratuit de nos parents, mais d’affirmer que nous avons tous un chemin à faire.”

«Souviens-toi qui tu es»

Bahaa Trabelsi

85 DH

Ou

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