TelQuel : Selon nos informations, l’ancien siège de l’état-major de la Marine royale a été confié à la Fondation nationale des musées sur instructions royales. Que signifie pour vous ce geste royal ?
Mehdi Qotbi : Sa Majesté le Roi Mohammed VI nous a gratifiés d’un geste d’une extrême bonté en mettant à la disposition de la fondation le bâtiment de l’ancien siège de l’état-major de la Marine royale. Ce geste royal, qui honore la fondation, témoigne de la confiance que le Souverain place en la FNM et traduit Son attachement à la culture et à l’art. Derrière ce geste, il y a une Vision royale et une réelle stratégie de doter le Maroc de structures muséales de qualité.
Ce bâtiment a une histoire particulière puisqu’il a abrité le premier siège de l’OCP puis les bureaux de l’état-major de la Marine royale, soit deux grandes institutions, étatique et militaire. Nous comptons bien perpétuer sa dimension historique et patrimoniale et en faire un haut-lieu de la culture, en plein cœur de Rabat, juste en face du Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain, et à quelques mètres du Musée de l’Histoire et des Civilisations.
Nous allons faire de cette immense bâtisse un complexe muséal et culturel qui abritera un centre africain de formation aux métiers de la conservation et de la restauration, le nouveau siège de la FNM et deux nouveaux musées qui viendront enrichir la palette muséale : un musée dédié à la ville de Rabat et un musée du Continent.
Est-ce là une envie de faire de Rabat un vrai carrefour culturel ?
Un tel complexe situé dans un quartier historique et stratégique va insuffler une nouvelle dynamique à Rabat et renforcer sa position de “Ville lumière et capitale de la culture”, conformément à la Vision royale. Il est essentiel pour appréhender l’avenir et s’inscrire dans une dynamique moderne et évolutive de comprendre d’où nous venons et de nous approprier notre histoire.
“L’essence même de ce projet de complexe muséal est de rendre ses lettres de noblesse à une ville longtemps considérée comme une capitale administrative”
Rabat est une ville qui jouit d’un patrimoine extraordinaire. Chaque ruelle, avenue ou quartier témoigne d’un passé historique, archéologique et architectural très riche et éclectique. L’essence même de ce projet de complexe muséal est de rendre ses lettres de noblesse à une ville longtemps considérée comme une capitale administrative et de montrer aux Marocains et au reste du monde que Rabat est une ville ouverte et cosmopolite.
Est-ce aujourd’hui possible d’avoir un Rabat culturel à l’image des grandes capitales du monde ?
Je pense que la Biennale d’Art Contemporain de Rabat, en 2019, l’a bien démontré. Nous avons accueilli 140.000 visiteurs en trois mois, majoritairement un public marocain mais aussi beaucoup de touristes étrangers. Cette première édition a réuni 63 artistes et collectifs d’artistes venus de 27 pays différents. L’organisation de l’évènement à travers toute la ville, les thématiques abordées et la qualité des infrastructures muséales et culturelles qui ont accueilli la Biennale ont d’ailleurs été saluées dans le monde entier.
“Je croise souvent des personnes qui me disent que grâce à la Fondation Nationale des Musées, elles ont pu voir Picasso, découvrir César, admirer les chefs-d’œuvre des peintres impressionnistes”
Je pense aussi aux expositions “L’Afrique en Capitale” et “Lumières d’Afrique” organisées au Musée Mohammed VI d’Art moderne et contemporain et qui ont permis aux visiteurs d’obtenir rapidement une vision transversale et synthétique des extraordinaires dynamiques créatives contemporaines de notre continent.
Nous organisons chaque année au MMVI, depuis son inauguration en 2014 par Sa Majesté le Roi, de grandes expositions internationales. Nous avons fait venir entre ses murs de grands noms de l’art tels que Goya, César, Van Gogh, Giacometti, Picasso, Renoir, Cézanne, Monet, entre autres. Des expositions inédites sur le continent africain mais aussi dans le monde arabe.
Toutes ces actions ont permis d’inscrire Rabat dans l’histoire de l’art et d’insuffler une nouvelle dynamique culturelle au Maroc qui rayonne aujourd’hui au-delà de nos frontières.
Comment se traduit concrètement cette dynamique ?
Je vais vous avouer une chose, je croise souvent des personnes qui me disent que grâce à la Fondation Nationale des Musées, elles ont pu voir Picasso, découvrir César, admirer les chefs-d’œuvre des peintres impressionnistes. On me dit aussi “Vous nous faites voyager à travers ces expositions, nous n’avons plus besoin de demander des visas et de partir à l’étranger pour visiter un musée. Vous avez réussi à démocratiser l’accès à l’art…”
Je suis heureux et ému d’entendre ces mots, et tout ceci est possible grâce à toute l’équipe de la FNM qui est à mes côtés au quotidien pour vous présenter le meilleur, vous permettre de rêver et, surtout, vous prouver que nous pouvons réaliser de grandes choses.
Quelle place pour l’artiste marocain ou la création artistique marocaine dans cette politique ?
Elle est au cœur de notre politique et de nos engagements. Il est important pour nous de soutenir la création marocaine pour appuyer le patrimoine artistique national et le perpétuer. Nous avons plus que jamais besoin de nos artistes marocains, ils sont l’identité culturelle du Maroc et les gardiens de l’imaginaire de toute une société. Nous perpétuons un cycle d’hommages par le biais d’expositions rétrospectives chaque année.
“Nous accordons également une place particulière à la création contemporaine marocaine qui émerge grâce à une nouvelle scène dynamique qui allie héritage culturel national et influences mondiales”
Nous avons, en 2014, organisé une exposition en partenariat avec l’Institut du Monde Arabe à Paris, “Le Maroc contemporain”, qui a regroupé 81 artistes. Nous avons pour l’heure exposé Ahmed Cherkaoui, Hassan El Glaoui, Chaïbia Talal, Fatima Hassan Farrouj, Radia Bent Lhoucine, les femmes artistes de la modernité marocaine telles que Meriem Meziane, Malika Agueznai, Najia Mehadji, entre autres, plus récemment Jilali Gharbaoui et Fouad Bellamine (la première rétrospective consacrée à un artiste vivant). À Villa Harris à Tanger, nous exposons actuellement une belle collection d’œuvres d’artistes essentiellement marocains.
Nous accordons également une place particulière à la création contemporaine marocaine qui émerge grâce à une nouvelle scène dynamique qui allie héritage culturel national et influences mondiales. Je pense à l’exposition de jeunes photographes marocains “Sourtna” au Musée National de la Photographie en 2020.
Durant la crise du Covid, nous avons procédé à l’acquisition d’œuvres d’artistes plasticiens marocains qui seront très prochainement exposées dans la salle Melehi au MMVI. L’occasion pour nous d’afficher notre soutien à ces artistes et de leur offrir une belle visibilité nationale et internationale.
En décembre 2011, le Roi Mohammed VI vous a nommé président de la Fondation nationale des musées à sa création. Près de dix ans plus tard, quel bilan faites-vous de cette institution ?
Il serait compliqué de vous résumer dix années en quelques phrases tant le parcours de la Fondation Nationale des Musées fut riche en évènements, en rénovations et ouvertures de nouveaux musées, en expositions mais aussi en grands rendez-vous avec l’Histoire, comme l’inauguration du MMVI par Sa Majesté, un musée qui est le vaisseau amiral de notre travail.
Globalement, ces dix années ont été l’occasion de faire un état des lieux de l’existant et des projets futurs pour poser les jalons d’une nouvelle stratégie muséale pour notre pays. La passation des musées, que nous avons signée avec le ministre de la Culture de l’époque en 2014, illustre notre volonté de cultiver une complémentarité avec toutes les institutions étatiques qui œuvrent pour la culture.
Nous sommes là pour travailler tous ensemble pour les Marocains et je vous affirme que dans 10 ans, cela sera toujours le cas. Nous avons également misé sur des partenariats avec des organismes privés et sur le mécénat pour pouvoir mener à bien nos missions. Nous avons signé des conventions avec plusieurs organismes et musées internationaux pour les volets culturels, pour la modernisation des musées et pour les ressources humaines et les formations aux métiers des musées.
Nous avons doté les principales villes du Royaume de musées, dans le cadre de notre mission de démocratisation de l’accès à la culture, car, comme je le répète souvent, l’essence même de la culture est le partage, il faut donner à voir, à contempler, à admirer.
Tout ceci est un travail de longue haleine, nous travaillons avec passion pour remplir au quotidien notre mission, mais il faut aussi admettre que ce n’est pas toujours facile. Nous avons rencontré des difficultés, des obstacles à surmonter et nous avons aussi essuyé des échecs. C’est ce qui fait toute la beauté de notre mission, et c’est ce qui nous motive à nous améliorer.
J’insiste également sur une chose : à la FNM, nous partageons tous cette même passion pour l’art, que nous portons au quotidien.
Plus largement, quel regard portez-vous sur l’activité muséale au Maroc depuis cette date ? En dix ans, est-ce que le rapport des Marocains avec les musées a changé ?
Je crois qu’aujourd’hui on peut se féliciter d’avoir doté chaque ville du Royaume d’un musée. On nous a parfois reproché d’ouvrir des musées seulement dans l’axe Tanger-Rabat-Marrakech pour une certaine élite, ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque nous prévoyons d’ouvrir à court terme des musées à Oujda, Larache et dans les provinces du sud, à Dakhla et Laâyoune. Nous ouvrons bientôt le musée de la musique à Meknès, le musée des arts de l’Islam à Fès et le musée ethnographique à Tétouan.
“Nous couvrons l’ensemble du territoire car nous souhaitons plus que tout rapprocher les Marocains de l’art et de la culture et les guider vers les chemins des musées”
Nous couvrons l’ensemble du territoire car nous souhaitons plus que tout rapprocher les Marocains de l’art et de la culture et les guider vers les chemins des musées. Nous avons aujourd’hui un public très hétéroclite auquel nous accordons une grande importance car c’est le regard de ce public qui anime les œuvres, qui leur donne leur sens, qui leur confère une véritable nécessité.
Nos musées ne sont pas simplement des murs qui abritent des œuvres mais des lieux vivants, mouvants, qui évoluent au fil des expositions. Tout ceci est rendu possible grâce au travail des équipes de la FNM qui y organisent aussi en parallèle des activités pédagogiques et des évènements culturels, pour une meilleure compréhension de l’art et de nos expositions.
La fréquentation des musées est en constante évolution, nous avons maintenu nos musées ouverts malgré la pandémie dans le respect des mesures sanitaires et organisé des expositions dans l’ensemble des musées que nous gérons.
Je suis convaincu que la fréquentation apporte aujourd’hui sa contribution à l’essor socio-économique et culturel des villes. L’attractivité culturelle d’une ville représente une valeur ajoutée et a un impact dans le tissu économique local.
Le MMVI est devenu un “must visit” pour les hauts dirigeants et diplomates étrangers de passage au Royaume ; les derniers en date étant le prince Harry et Meghan Markle. La Fondation nationale des musées a-t-elle aussi un rôle diplomatique ? En d’autres termes, quel rôle joue la FNM dans le soft power prôné par le Royaume (diplomatie culturelle, diplomatie parallèle) ?
La culture est un des piliers du soft power. Elle est un immense outil de puissance tant elle peut rassembler, fédérer, unir des personnes aux quatre coins du monde. Elle est ce pont entre les différentes communautés sur lequel s’échangent des valeurs positives, des connaissances et des dialogues interculturels.
Le Maroc a un patrimoine millénaire qui conjugue des affluences berbères, arabes, méditerranéennes, africaines, juives, occidentales, qu’il faut inscrire dans une perspective mondiale. Sa Majesté le Roi Mohammed VI est un fervent défenseur et promoteur de cette culture marocaine diversifiée.
La FNM a pour devoir de valoriser ce patrimoine national entre nos murs mais également de le faire rayonner au-delà de nos frontières, de promouvoir nos artistes et la richesse de notre diversité culturelle à l’étranger à travers une coopération internationale.
Nous avons donc intensifié nos actions de diplomatie culturelle, en phase avec la stratégie adoptée par le Royaume, et collaboré avec de nombreuses institutions mondiales comme l’Institut du Monde Arabe à Paris, le Musée du Louvre, le Musée d’Orsay, le Musée Picasso, le Musée Pouchkine à Moscou, l’Abu Dhabi Exhibition Center où nous avons pris part à la “Semaine culturelle du Maroc” à trois reprises, entre autres. À long terme, ces actions permettent de tisser des liens et d’établir un climat d’échanges et de confiance.
Aujourd’hui, il est indéniable que le MMVI jouit d’une notoriété nationale, voire internationale, de par son architecture et les grands artistes qu’il a exposés. Ce qui n’est pas le cas des autres musées dans le giron de la Fondation nationale des musées. Comment l’expliquez-vous ?
Le MMVI avait pour ambition d’encourager la créativité et d’œuvrer à la démocratisation et à l’épanouissement culturel de tous les Marocains et contribuer à faire évoluer les conditions de production artistique dans le pays. Il est rapidement devenu un haut lieu de la culture avec des évènements à portée internationale et une politique culturelle en phase avec ce qui se fait dans les grandes capitales culturelles mondiales.
Cependant, la FNM ne se réduit pas qu’au MMVI et la culture ne se réduit pas qu’à l’action culturelle ou aux évènements artistiques. Les traditions populaires, linguistiques, artisanales et religieuses représentent une richesse culturelle extraordinaire encore très vivante sur tout le territoire marocain et que nous mettons en avant dans la majorité de nos musées.
Chaque année, une à deux expositions sont organisées dans l’ensemble des musées que nous gérons, de Tanger à Marrakech en passant par Safi et Rabat. Chacun des musées gérés par la FNM répond à un projet scientifique, à une exigence scénographique et à une collection qui intègre à la fois le patrimoine marocain, l’ouverture sur le monde et sur les différentes cultures et civilisations.
Nous travaillons en étroite collaboration avec les conservateurs des musées pour définir ensemble les projets d’exposition à venir. L’architecture, la scénographie et le discours muséal sont conjugués de façon à exprimer de nouvelles visions du monde, tout en inscrivant les récits du passé dans une perspective nouvelle.
La Fondation nationale des musées envisage-t-elle de promouvoir et communiquer davantage sur les autres musées ?
La communication a remis en jeu la dynamique des musées pour en faire aujourd’hui des institutions phares et indispensables, avec une portée mondiale. J’aimerais préciser que tous nos musées ont leur place dans notre communication, aucun musée n’est négligé. Nous avons une équipe dédiée à la communication qui élabore une stratégie éditoriale pour les réseaux sociaux de la FNM et des musées.
Nous avons instauré de nouveaux codes pour renforcer notre communauté virtuelle afin de tisser un lien fort avec elle et la fidéliser. Nous veillons sur l’authenticité, la proximité et la réactivité qui sont des facteurs clés pour une meilleure communication avec le public de manière générale, que ce soit sur les réseaux sociaux, sur du print ou en affichage à l’intérieur des gares et des aéroports.
Comment la Fondation œuvre-t-elle pour renforcer l’attractivité des musées qu’elle gère ?
Essentiellement en intéressant le citoyen marocain à l’art et à la culture, en particulier la jeune génération. C’est au cœur des préoccupations de la Fondation et nous essayons au quotidien de diversifier nos actions et d’innover en continu pour faire connaître la FNM auprès des jeunes publics.
Nous menons de front des projets citoyens et éducatifs pour faire des musées des lieux de découverte et de partage. Nous allons à nouveau signer un partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale afin de mettre en place des actions conjointes pour les élèves, d’organiser régulièrement des visites scolaires qui soient à la fois ludiques et pédagogiques et d’offrir la gratuité aux jeunes et à l’ensemble du corps enseignant.
En plus de la gratuité pour les étudiants le vendredi, la Fondation nationale des musées a signé en mars dernier une convention de partenariat avec l’Office national des chemins de fer (ONCF) en vue de promouvoir le voyage à la découverte des musées du Maroc. Comment ces mesures encouragent-elles les gens à se rendre aux musées de la FNM ?
Il est primordial pour nous de faire connaître notre riche patrimoine aux Marocains afin qu’ils puissent se l’approprier, et de le faire découvrir par les expositions des grands noms internationaux. Des villes comme Rabat, Fès, Meknès, Tanger et Marrakech ont le potentiel pour attirer des Marocains mais aussi des touristes étrangers par leur effervescence culturelle et leur dimension historique.
La convention signée avec l’ONCF concilie le voyage au plaisir de la découverte culturelle et artistique, de plus, nous offrons aux voyageurs munis de billets de train 30 % de réduction. Je suis convaincu que ce genre d’initiatives sensibilise les acteurs socio-économiques à l’importance de la culture en général et des musées en particulier pour le développement durable du pays et tout ce qui en découle.
Je tiens à préciser que l’accès au musée national de la photographie est gratuit tous les jours pour les habitants du quartier l’Océan, l’occasion de rappeler l’importance du partage et de l’accessibilité de l’art à tous.
Le continent africain a une place de choix dans la politique muséale au Maroc. Les expositions “L’Afrique en capitale”, “Lumières d’Afrique” et “Trésors de l’Islam en Afrique”, la sculpture d’Ousmane Sow qui trône devant le MMVI, une convention signée avec l’Agence française de développement pour la valorisation du patrimoine culturel africain, et maintenant un musée dédié au continent. Comment expliquez-vous cet intérêt pour l’art africain ?
Sa Majesté le Roi avait prononcé, à l’occasion du 28e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, lors du retour officiel du Maroc dans l’UA, un discours à très forte charge émotionnelle avec une perspective temporelle : “Il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique (…) l’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles et l’avenir doit porter haut cette fierté naturelle.”
Je suis fier de dire que le Maroc aujourd’hui est en train de jouer un rôle moteur pour le développement culturel et artistique africain. Notre continent doit porter la fierté de ses racines et s’appuyer sur ses cultures immémoriales pour jouer un rôle majeur dans la création contemporaine mondiale.
Le dernier musée ouvert par la FNM est à Tanger, avec la réhabilitation de la Villa Harris. Ce relifting est devenu possible grâce à El Khalil Belguench, collectionneur et donateur des œuvres de la Villa Harris. Que signifie pour vous cette confiance de citoyens et collectionneurs accordée à la Fondation nationale des musées ?
“J’espère sincèrement que le travail que nous avons réalisé avec passion et abnégation jusqu’à présent servira les générations futures”
Nous accordons beaucoup d’intérêt au mécénat privé qui constitue une grande partie de nos ressources à la fondation. Ce geste témoigne de la confiance qu’accordent les Marocains à la FNM et de la générosité de certains citoyens qui contribuent à faire émerger ici et là des musées avec des collections riches et pertinentes, et à enrichir le paysage culturel national.
C’est un acte de citoyenneté, d’altruisme et de patriotisme dont a fait preuve M. El Khalil Belguench. J’espère qu’il ouvrira la voie à d’autres actions de ce genre, que ce soit pour la FNM ou d’autres établissements culturels au Maroc.
Quid de vos ambitions et celles de la Fondation nationale des musées pour la prochaine décennie ?
2021 est une année charnière pour la FNM puisqu’elle marque dix années de réalisations, de recherches et d’expérimentations, et ouvre la voie, je le souhaite, à une prochaine décennie en synergie avec notre époque contemporaine et tous les changements qui l’accompagnent.
Nous allons intensifier nos efforts dans l’innovation et la recherche pour nous améliorer sur les volets du digital, de la transformation numérique et de la conservation des objets d’art pour être alignés sur les standards internationaux. Nous formons le vœu d’ouvrir encore plus de musées avec des thématiques différentes.
Sur un ton un peu plus personnel, j’espère sincèrement que le travail que nous avons réalisé avec passion et abnégation jusqu’à présent servira les générations futures et leur permettra de mieux connaître l’étendue de leur culture et de leur héritage patrimonial et artistique, qu’elles les perpétueront, je l’espère, avec amour et fierté.