Dans la bibliothèque de Othman Naciri

Le cinéaste Othman Naciri, réalisateur de “Saga, l’histoire des hommes qui ne reviennent jamais” (2014), nous présente quatre livres de sa bibliothèque.

Par

Othman Naciri
Othman Naciri. Crédit: DR

1. Un goût de rouille et d’os, de Craig Davidson

Un goût de rouille et d’os, de Craig Davidson
Un goût de rouille et d’os, de Craig Davidson, éd. Albin Michel, 2005.

“Un livre choral et avant-gardiste par un écrivain canadien encore très jeune à l’époque de la parution de l’ouvrage, et qui expérimente avec une liberté de ton et un style novateur, de nouvelles formes de récits.

Une plume vive, vierge, incisive et presque intuitive fait se croiser huit récits parfois fantaisistes, mais toujours profondément humains.

Il palpe et sonde là où la fragilité grandit, et écoute ses propres personnages comme pour leur demander de l’inspirer, de le guider, abattant au passage tous les filtres et les codes stylistiques convenus.

L’une de ces huit nouvelles a été adaptée par Jacques Audiard au cinéma.”

 

2. Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson

Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson
Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson, éd. Gallimard (Folio), 2011.

“Si les récits sur les retours vers la nature sont légion dans la littérature mondiale, certains peuvent se targuer d’être particulièrement attachants et brillamment rédigés.

Le qualificatif “brillant” dans le cas de l’ouvrage de Tesson prend des airs de simplicité bien maîtrisée.

L’auteur possède une capacité à nous emporter et à transmettre, non seulement chaque sensation de cette liberté sauvage retrouvée – le roman interpelle les 5 sens –, mais également la capacité de nous questionner, en créant subtilement le parallèle avec nos vies.”

 

3. Au Maroc, de Pierre Loti

Au Maroc, de Pierre Loti
Au Maroc, de Pierre Loti (1889), éd. Christian Pirot, 2000.

“Ce livre est unique à plus d’un titre.

Il y a tout d’abord la plume de Pierre Loti à la fois sophistiquée et naïve (pas évident de réussir ce mélange avec brio).

Au Maroc nous renseigne avec un regard, on ne peut plus objectif et émerveillé, sur une période très peu documentée du Maroc du 19e siècle, et sa vie quotidienne, lorsque d’autres ouvrages de cette époque se concentrent davantage sur les aspects politiques et stratégiques.

Cette plongée vaporeuse et brillamment “puérile” offre au lecteur toutes les saveurs d’un Maroc précolonial dépourvu de préjugés, fait très rare pour l’époque.”

 

4. La vie devant soi, de Romain Gary

La vie devant soi, de Romain Gary
La vie devant soi, de Romain Gary, éd. Gallimard (Folio), 1975.

“Ce classique de Romain Gary – alias Émile Ajar – m’a énormément touché.

Gary met en scène et donne la parole à deux catégories de personnages dont la sagesse est nécessaire, quoique différente. Les personnes âgées et les enfants.

Entre candeur et lucidité, entrechoquer ces deux visions est exquis.

À chaque ligne et à chaque passage, j’arrivais à visualiser ma propre version des lieux et des faits. Son écriture est tellement empathique qu’il laisse presque au lecteur le soin de piloter dans son espace/temps.”