Transparency Maroc a publié le 3 juin un communiqué où elle revient sur la crise migratoire de Sebta. Pour l’ONG, “ces évènements révèlent une réalité économique et sociale, où une grande partie de la population marocaine vit dans une précarité chronique, les conduisant à exercer souvent des micro-activités informelles”, écrit-elle dans le communiqué.
Développement à faible impact sur la population
Transparency Maroc souhaite ainsi attirer l’attention sur les véritables causes de cette situation “inhérente aux politiques publiques suivies depuis l’indépendance et qui sont à l’origine de disparités territoriales enregistrant des retards de développement de certaines régions au Maroc, dont celle du nord”.
Si elle reconnait un développement des infrastructures de base dans la région du nord, l’ONG estime que celles-ci ont participé à une dynamique industrielle tournée principalement vers l’exportation, “approfondissant ainsi structurellement la dépendance économique externe, et entrainant un faible impact sur le niveau de vie des populations locales en termes de création d’emplois et d’amélioration des conditions de vie”.
Accroissement des inégalités
L’évolution s’est caractérisée par un accroissement des inégalités sociales et donc de la précarité de la majorité de la population, accentuée par une corruption systémique et aggravée par la pandémie du Covid-19 et la fermeture sans alternative du commerce avec Sebta, ajoute le communiqué.
Transparency Maroc souligne ainsi l’urgence de revoir les politiques publiques menées aux niveaux national et territorial, “en priorisant l’amélioration des services publics et en encourageant les activités créatrices d’emplois et de revenus”.
Elle insiste également sur la nécessité de la mise en place des mécanismes de contrôle et de reddition des comptes, en vue de contribuer à l’émergence effective d’un environnement transparent favorable au développement économique et social.