Deux amis discutent de l’avenir du monde en partant du présent. Nous sommes en 2020. L’un croit au miracle et en l’homme, l’autre croit à la catastrophe imminente.
“Tiens, tu as lu le dernier rapport pour les années 2030 de la CIA, je le trouve encourageant”, dit l’optimiste au deuxième. “Parlons plutôt de ce qu’il ne dit pas (…) Quelques allusions sur le robot-soldat nous font entrevoir ce que sera demain la guerre, avec l’arrivée des armes nucléaires tactiques”, lui rétorque le Cassandre. Qui prévoit, de son côté, contrairement au rapport de la CIA, une “sinisation” du monde, avec l’arrivée de la Chine dans tous les domaines.
«Les robots de l'apocalypse»
95 DH
Ou
C’est l’histoire de deux amis, l’un “reconnu comme un géopoliticien écouté”. L’autre, “un grand avocat d’assises (…) L’un vit pleinement le présent, l’autre (…) ne profite pas assez des bons côtés de sa vie”, et prévoit, dans ses analyses, “que la coalition qui se forme, Union européenne, Russie et Chine, va précipiter le règne du dollar”.
Au passage, l’Amérique de Trump en prend pour son grade, avec toutes les décisions controversées prises par leur président, qui ont chamboulé les relations internationales.
Dans un monde “de plus en plus dépendant des systèmes informatiques pour vivre, une panne généralisée pourrait avoir des conséquences dramatiques”, prévoit l’ami géopoliticien. Pour l’avocat, “on ne devrait pas créer la panique, ce n’est pas le moment d’un tel débat”.
En attendant la vraie guerre
Entre la fiction et l’anticipation, le roman nous promène dans un monde où les grandes puissances ne se regardent plus en chiens de faïence, elles se mesurent, se jaugent, se préparent à prendre un rôle hégémonique que leur puissance économique et militaire leur permet.
“Si vous voulez savoir ce dont nous sommes capables, alors nous allons nous y mettre”, est le crédo qui semble revenir dans toutes les chancelleries.
C’est l’histoire de deux amis, l’un “reconnu comme un géopoliticien écouté”. L’autre, “un grand avocat d’assises”
Mais en attendant la vraie guerre, “la guerre informatique fait déjà rage”, et les voix occidentales incriminent à l’unisson la Russie. Qui se gausse de l’espionnite aiguë qui s’est emparée des pays occidentaux, soutenue par son alliée et amie la Chine. “Les jalons de la troisième guerre mondiale sont-ils posés et les prémices de son extension sont-ils perceptibles ?”, se demande l’auteur.
Tout au long des pages de ce livre, la réponse semble être que notre monde, s’il ne s’achemine pas vers cette hypothèse, vit constamment au bord de la catastrophe, qu’il n’est plus possible d’éviter.
On passe d’un pays à l’autre, d’une grande puissance à l’autre, d’un événement à un autre, et il y en a beaucoup qui secouent notre monde à venir, les politiciens sont mis à nu et leur hypocrisie scrutée.
Quant aux petits pays, ils n’ont qu’à bien se tenir. Le jeu est désormais trop grand pour qu’ils s’y immiscent.
L’auteur, Gabriel Banon, lui-même économiste, conseiller économique de plusieurs leaders, sait de quoi il parle, lui qui a été au contact des grands de ce monde.
Son roman est aussi une analyse de notre actualité, qu’il projette dans un avenir proche pour nous dire ce qu’il est possible de faire aujourd’hui pour éviter les drames de demain, qui, eux, concerneront toute l’humanité, petits et grands pays compris.
Les robots de l’apocalypse, de Gabriel Banon, éd. La Croisée des Chemins, 2021.
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