Cet article a initialement été publié le 13 mai 2017.
Ed Oner — Mohamed Touirs dans le civil —, vingt-trois ans. Grand, maigre, casquette vissée sur le chef, moustache et bouc négligés, sourire omniprésent, malgré une forte dent en avant. Actuellement, une des figures émergentes du street art marocain. Il a grandi à Berrechid où son père tient une épicerie. Après le collège, il décide de poursuivre en section arts appliqués, laquelle n’existe pas dans la petite ville. Il s’inscrit au lycée Jaber Ben Hayan, à Casablanca. Il loge à l’internat. Le choc est rude. Heureusement qu’il est accompagné d’Ayoub, ami d’enfance, qui partage sa vocation. Conscients des sacrifices matériels consentis par leurs parents, les deux garçons s’appliquent à travailler les matières au programme. Ils auront de bonnes notes. Seulement, ils sont intrigués par l’allure vestimentaire et les agissements d’une petite bande d’élèves qu’ils voient échanger de curieux dessins — des sketches, selon le jargon, qu’ils ne sauront que plus tard —, ainsi que quantité de marqueurs de toutes couleurs : “Nous en avions trois ou quatre chacun, eux des dizaines !” À leur contact, ils découvrent la culture hip-hop en général, le graff en particulier. Première étape : s’inventer des blazes — la base même du graffiti, n’étant historiquement, en réalité, qu’un travail de variation esthétique sur le lettrage, poussé à l’infini, jusqu’à l’abstraction. Pour Mohamed, ce sera Ed Oner, pour Ayoub, Basec.
Berrechid n’est pas le Bronx
Le tandem noircit des centaines de pages de croquis, affutant chacun son style, s’informant du sujet sur Internet. La nuit, ils s’attaquent à un poste transformateur électrique à Berrechid, avant d’investir les murs d’une usine abandonnée. Le matin, glissés au milieu de la foule, ils notent les réactions, en majorité bienveillantes : “C’était gratifiant. L’aspect ‘vandalisme’, protestataire, du graff, que les purs et durs défendent, ne m’intéresse pas. Berrechid n’est pas le Bronx. J’aime faire plaisir aux gens simples”, explique Ed Oner, développant, ce faisant, un discours que nous retrouverons dans la bouche d’autres acteurs du street art marocain, à quelques nuances près. Ce qui n’empêche pas notre binôme de sortir de Berrechid — où l’anonymat est vite devenu illusoire — pour “chercher l’adrénaline” sur des routes nationales — notamment celle de Safi — et sous des ponts : “Il fallait faire vite. On montait la garde à tour de rôle, pendant que l’autre graffait.” Ils se font quelquefois attraper : “Les gendarmes étaient rarement agressifs. Ils voulaient comprendre ce qu’on faisait, nous expliquaient que c’était interdit. Ils nous confisquaient les bombes.” Ces dernières coûtent très cher. “On n’achetait plus que des bombes de noir, de mauvaise qualité mais en grande quantité, pour tracer les contours. On remplissait les aplats avec de la peinture vinyle”, sourit notre ami. Le résultat de ces équipées est photographié et/ou capturé en vidéo, puis balancé sur les réseaux sociaux, en direction d’une communauté street nationale, certes très confidentielle, mais en pleine émulation. Des gens qui se suivent attentivement sans, pour la plupart, se connaître physiquement. Du moins jusqu’aux premières manifestations collectives, à partir de 2012.
Après un BTS en audiovisuel, Ed Oner décide de faire du street art son métier. Oui, depuis peu, on peut en vivre. Et même confortablement. Entre les commandes publiques, à caractère proprement artistique (communes, festivals), et celles privées, de type alimentaire — il nous montre les photos d’une salle de boxe dont il a recouvert les murs d’une reproduction de Mohamed Ali, en action —, il ne sait où donner de la tête. Les artistes muralistes se font payer au mètre carré. Leur cachet varie en fonction de leur notoriété et de la complexité du travail. Ed Oner avoue se faire aux environs de 8000 dirhams pour deux jours pleins : “Bien sûr, il faut soustraire le prix du matos qui n’est pas donné.” Le style d’Ed Oner évolue lentement, mais sûrement, du graff lettriste vers des compositions figuratives plus élaborées, quoique toujours réalisées selon les techniques du street : marqueur, bombe, aérographe (pistolet) et pochoir. À terme, il aimerait bien exposer en galerie. Mais, de la coupe aux lèvres, le chemin est loin ! Il se donne le temps de perfectionner son style et de trouver son sujet.
Les agences de com’ veulent leur mur graffité
Réda Boudina, aka RDS, vingt-deux ans, connaît bien Ed Oner. Ensemble, ils ont participé aux mêmes manifestions et ont souvent collaboré à des œuvres collectives — pratique quasi systématique dans le milieu du street marocain. Physiquement, les deux jeunes gens se ressemblent sensiblement : même grande taille, même extrême maigreur — enveloppée dans le même uniforme informe (T-shirt et jeans noirs). Même si le second se distingue par une tignasse plus branchée et un minois nettement plus avenant que le premier. Ce n’est, évidemment, pas cette différence que RDS tient à souligner : “Je me suis spécialisé dans les figures (issues du lettrage, ndlr) en 3D.” Comme pour mieux souligner son ancrage dans le graff originel. Contrairement à ceux, de plus en plus nombreux, qui virent vers le mural figuratif — bien plus parlant au grand public. Malgré ce parti pris puriste, Réda Boudina n’a, lui non plus, pas de mal à trouver commande. Particulièrement auprès des nombreuses agences de com’, écoles privées supérieures et autres espaces de coworking, qui veulent tous, en ce moment, leur mur graffité d’un nom plus ou moins reconnu.
Originaire de Meknès, le jeune homme finit, actuellement, à Rabat, son BTS en arts et industrie graphiques. Son premier contact avec le graff ? “Petit, j’accompagnais souvent ma mère, en visite chez mon oncle. Nous devions traverser un pont au-dessus de la voie ferrée. Sur les murs d’en bas, je voyais des dessins étranges qui me fascinaient et que j’essayais de reproduire à la maison.” Il s’agissait de superbes graffitis, en 3D — tiens, tiens ! —, d’un certain Rabie.
Rabie, Morran, Rebel et autres pionniers
Une véritable légende, ce Rabie El Addouni. Né en 1983 et décédé, dans un accident de voiture, en 2013, ce Meknassi est considéré, à l’unanimité de la communauté, comme le pionnier du genre au Maroc. Garçon brillant, à la culture cosmopolite — malgré une scolarité fort limitée —, il fut le premier représentant de l’art urbain marocain à bénéficier, dès 2008, d’une exposition individuelle, en bonne et due forme, à l’ambassade de Croatie, à Rabat. En 2012, il participait à une importante exposition collective à la Casa Africa, à Las Palmas. Comme en témoignent ses nombreuses réalisations, Rabie passait avec autant d’aisance du lettrage latin en 3D, à la calligraphie arabe, en passant par l’hyperréalisme figuratif, ou le tunning de voitures. Il est, également, le premier Marocain à avoir fait de cette passion une profession.
Autre nom tutélaire, qui revient, régulièrement, dans les propos des jeunes que nous avons approchés à ce sujet : Morran Ben Lahcen, alias Morran BLC. La dextérité de son travail, comme sa bienveillance, ont manifestement marqué les esprits de ceux qui l’ont croisé lors des premières manifestations dédiées à la discipline. Contacté par nos soins, celui qui se définit, aujourd’hui, comme “un père de famille consciencieux”, nous a gentiment fait comprendre qu’il considérait cette partie de sa vie — au cours de laquelle, de son propre aveu, il était rarement dans un état de parfaite lucidité — comme derrière lui. Il ne souhaite pas en parler plus que ça. À trente-cinq ans, Morran Ben Lahcen se consacre, désormais, à ses recherches — poussées — en art contemporain. Il est représenté par la prestigieuse Bloch Gallery, à Marrakech, sa ville natale.
Bien que son trait relève, clairement, plus du monde de la BD et de l’illustration pop que de l’univers du graffiti tradi, le nom de Rebel Spirit — Mohamed El Bellaoui, dans la vie — est, lui aussi, fréquemment cité comme référence par les jeunes émergents. En matière d’art urbain, les frontières étant particulièrement fluctuantes. Il est vrai qu’avant de publier ses désormais iconiques BD (deux tomes), intitulées Les Casablancais, l’artiste, issu des Beaux-arts, a fait connaître ses personnages en les brossant, d’abord, sur les murs de sa métropole fétiche.
Entre esthétique hip-hop et folklorisme
À trente-trois ans, Majid Elbahar, aka Majic Joe, fait également figure d’ancien. Il grandit dans une exploitation arboricole, dans la région de Béni Mellal, dont son père était gérant. “Enfant, c’était comme une jungle à explorer pour moi. Un territoire qui me faisait peur et m’attirait en même temps.” Vers ses dix ans, avec l’aide de son petit frère, il s’empare de la mallette de maquillage de leur mère, pour réaliser sa première “peinture murale” — des comics —, au dos de la maison. La punition, sévère, ne l’arrêtera pas. Adolescent, il s’adonne sérieusement au basket-ball et sera sélectionné par le club de Khouribga. En 2009, une mauvaise blessure mettra fin à cette carrière naissante. N’y avait-il pas dans cet abandon la force d’une autre attraction ? “C’est vrai qu’en m’intéressant à la NBA, j’avais plongé dans la culture black américaine. J’avais beaucoup de succès quand je peignais, sur un mur, la figure de Ray Charles, grandeur nature.” Il se lie d’amitié avec un certain Rachid, aka ET, un rappeur mellali avec lequel il partage la passion du hip-hop. “Contrairement à ce qu’on pourrait croire, on n’était pas déconnecté du monde. La forte communauté de jeunes immigrés, originaires de la ville, qui revenait chaque été, nous fournissait en nouveautés, comme les derniers clips sortis. Personnellement, je n’ai jamais manqué de MTN 94 (la bombe de référence des street artistes internationaux, ndlr).” Pourtant, peintre muraliste figuratif, autodidacte, qui plus est, n’étant jamais passé par le graff, Majid Elbahar, aura du mal à se faire accepter, comme un des leurs, par la communauté, un brin sectaire, qui lui reprochera son “folklorisme”. Terminologie qui le fait, aujourd’hui, sourire : “Je peins, avec sincérité, ce qui me plaît. Il se trouve que ça plaît également au public…” Il cite, comme référence, les peintures murales des favelas sud-américaines. Dès 2006, Majid Elbahar est, néanmoins, en étroit contact avec la communauté via les réseaux sociaux et sera, plus tard, de toutes les manifestations. Très discrètement musclé, la lèvre fine, le visage émacié, mangé par une barbe un peu roots, les yeux embrumés, masqués par des Ray-ban, de noir vêtu, l’homme que nous avons rencontré fait plus penser à un musicien tendance reggae-rock qu’à un ex-athlète.
Devenu rapidement une vedette locale, Majid Elbahar a commencé par régulièrement exposer ses muraux à l’église de Béni Mellal, avant de gagner sa vie en s’exhibant dans des live painting, lors de manifestations privées à travers le pays. Récemment installé à Casa, il vient de rejoindre Placébo, un studio de peinture et décoration murales, fondé en 2011 par les street artistes issus de la banlieue française, Amine Benbaba et Fouad Abid. Les trois compères viennent, récemment, de faire parler d’eux, en investissant, avec subtilité et éclat, l’intérieur de la boutique de joaillerie de la prestigieuse marque Bulgari, à la demande de sa directrice, Soumaya Kanouni. Le street mène à tout, y compris aux intérieurs les plus luxueux. Un contresens ? Plutôt un pied de nez. Dans le milieu, Fouad Abid et Amine Benbaba ont rapidement été reconnus pour le brio de leur exécution et leur parfaite maîtrise de la couleur. Ils sont les seuls à êtres invités à performer à l’étranger, en France, évidemment, mais également en Espagne et aux USA. Ils insistent pour qu’on distingue bien leur travail collectif décoratif de leurs créations individuelles pleinement artistiques. Eux aussi se sentent, aujourd’hui, prêts à travailler pour une galerie.
Du graff minimaliste anonyme à l’art contemporain
Autre ex-sportif, Amr Sabra, bientôt vingt-cinq ans. Né et ayant grandi au Caire, il a entamé, au début des années 2010, une carrière de footballeur, dans des clubs aussi prestigieux que le Zamalek et les FAR. Il en sera détourné par des problèmes familiaux, conséquents à un divorce parental douloureux. Lui n’est pas un street artiste. Plutôt un auto-entrepreneur touche-à-tout, tombé amoureux du Casablanca underground. Milieu dans lequel, grâce à une sociabilité et un sens de la débrouillardise exceptionnels, il évolue vite, devenant, un temps, un des principaux organisateurs des fameuses soirées électro dites Jeudis casaouis, ainsi que de moult autres évents à caractère plus ou moins culturel.
Enivré par le vent de liberté qu’il perçoit dans Casa — par opposition au Caire, étouffant, post-Printemps arabe, qu’il a quitté, soulagé, adoptant même la nationalité marocaine de sa mère —, le jeune homme sillonne, littéralement, la ville à vélo, scrutant tout, s’arrêtant partout, parlant à tous. Il ne tarde pas à remarquer un certain tag, parsemé aux quatre coins de la cité. Il décide de le capturer, systématiquement, dans son iPhone, et d’en balancer les images, à l’esthétique poétique, sur son mur Facebook. Le jeune homme se rend rapidement compte qu’il n’est pas l’unique amateur de Trick 54, loin de là. Aussitôt repérés, les graffitis minimalistes de ce dernier sont rapidement diffusés sur les réseaux par tout un fan-club fasciné par ce qui ressemble à un véritable don d’ubiquité. D’autant que cet habitant de Mohammedia, étudiant à la fac en section métiers du livre, ne sévit pas que dans la région de Casa. Tanger, Essaouira, comme Marrakech, n’échappent pas à ses “déprédations”.
Grâce à Amr Sabra, nous avons rencontré le fantôme, réputé pourtant très soucieux de son anonymat. Bien que possédant une écriture à l’esthétique élaborée, Trick 54 n’est pas obsédé par la performance graphique. Ce qu’il veut, avant tout, c’est apposer son blaze, le plus furtivement et anonymement, dans les lieux et aux moments les plus impossibles. Une forte décharge d’adrénaline qu’il ne peut obtenir qu’après “un long travail d’observation, une véritable étude stratégique”, pour ne pas se faire choper. L’artiste — qu’il ne serait pas ridicule de qualifier de situationniste — est passé maître dans l’art de déjouer l’attention des gardiens, d’éviter les caméras, de sauter d’un wagon en marche, et autres dangereux travaux d’escalade. Tout ça pourquoi ? “C’est un acte à la fois artistique et de rébellion contre l’ordre établi”, assume Trick 54, un des rares Marocains à s’inscrire, pleinement, dans la tradition occidentale du graff protestataire. Il ne manque pas de nous faire remarquer l’extrême solitude sociale à laquelle il est astreint pour pouvoir sauvegarder son anonymat : “Je ne peux faire confiance qu’à une poignée de personnes.” Oui, mais s’il a accepté de nous rencontrer, c’est bien que cette solitude lui pèse peut-être, aujourd’hui, un peu trop, et qu’il a besoin de reconnaissance, comme tout un chacun ? Il réfléchit un moment, avant de nous montrer un échantillon de son nouveau travail artistique qui, tout en gardant des éléments marqueurs du street art, relève, sans l’ombre d’un doute, d’une démarche franchement art contemporain. Ce sera pour plus tard. Enfin bientôt. La boucle sera ainsi bouclée.
Aouina, une gloire oubliée
Étonnamment, personne, parmi nos jeunes street artistes rencontrés, n’évoque, spontanément, le nom de Aouina, alias Mohamed Kadim. Ce dernier fut, pourtant, le premier artiste urbain marocain à être fortement médiatisé. Né à Casablanca, en 1985, à peine scolarisé, il commence par s’illustrer comme breakdancer, puis rappeur, au sein du groupe Biz2risk. Révélés au grand public lors des fameuses journées Transculturelles, à la Fabrique des anciens abattoirs (avril 2009), ses talents picturaux créent immédiatement l’engouement. Dans le sillage du festival des musiques urbaines, L’Boulevard, et en s’acoquinant avec le créateur de mode Amine Bendriouich, Aouina devient rapidement une des figures marquantes de ce qu’on appelle la Nayda. En 2009, déjà, l’artiste exposait à la très officielle Villa des Arts à Casablanca. En 2011, dans le cadre de la première édition de la Marrakech Art Fair, il est invité, en compagnie de Morran Ben Lahcen, à investir une maison abandonnée. Souvent invité en résidence à l’étranger, toujours ami de Bendriouich qui l’a introduit dans le cercle — très trendy — du célébrissime photographe et pop artiste Hassan Hajjaj, Aouina continue de produire loin du chahut des médias — engeance changeante, comme chacun sait. Son univers plastique, toujours d’obédience plus ou moins psychédélique, aux accents seventies, s’est, par ailleurs, passablement affiné avec le temps.
De Remp’Arts à Jidar en passant par Sbagha bagha
Il y eut, d’abord, les premières réunions — plutôt informelles — des street artistes marocains, en marge du FMUD, le festival annuel d’Urban dance de Meknès. En mai 2013, la ville d’Azemmour accueillait Remp’Arts, premier véritable festival national de street art. Avec la participation d’artistes internationaux. Malgré l’enthousiasme des médias devant la beauté, poétiquement contrastée, des œuvres peintes sur les murs chaulés de l’antique cité, il n’y eut pas de deuxième édition. Problèmes d’organisation. Le salut viendra de l’EAC-L’Boulevard, dont le savoir-faire en événementiel n’est plus à démontrer. En effet, force est de constater que ce sont les deux manifestations annuelles — Sbagha bagha, à Casablanca, et Jidar, à Rabat — à l’initiative de l’association, qui ont définitivement remporté l’adhésion du grand public. Il est vrai qu’entre-temps on s’est bien éloigné du tag underground, pour se retrouver face à de très séduisantes peintures murales monumentales, à caractère souvent décoratif, d’une indéniable qualité plasticienne, cependant. Ici, les murs d’immeubles aveugles se parent d’œuvres, pour la plupart figuratives, quelquefois abstraites, mais raisonnablement.
Les “fresques” en question sont réalisées collectivement, par l’ensemble du panel de la scène street marocaine. D’après les sketches — ou cartons —, et avec l’encadrement d’artistes urbains de calibre, pour la plupart internationaux. Une démarche pédagogique que le directeur artistique des deux manifestations, Salah Malouli — quinze ans de médiation culturelle à Barcelone au compteur —, défend intelligemment : “J’ai usé de mon carnet d’adresses pour faire venir, chez nous, les plus grands noms mondiaux du street. À leur contact, nos artistes apprennent à travailler sur un mur soigneusement préparé, à se confronter au vide du haut d’une nacelle, à recouvrir le tout d’un vernis à l’épreuve du temps, etc. Après trois éditions de Jidar, nous sommes fiers de voir le degré de professionnalisme qu’ils ont atteint.” Au passage, nos jeunes graffeurs sont dotés, pour l’occasion, d’un kit pro (carnets de croquis, marqueurs, masques, pistolets, bombes, vernis, et tout se qui s’ensuit) leur servant toute l’année. Respect.
Dans une société où l’écrasante majorité n’a jamais franchi le seuil d’un musée, encore moins d’une galerie d’art, qui peut prévoir l’impact qu’auront, sur la mémoire rétinienne de nos enfants, ces monumentales peintures murales ? Non, tout n’est pas perdu en ce bas monde, même dans le “plus beau pays du monde”.
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