À Bouskoura, les nouveaux bus casablancais pris pour cibles par les chauffeurs des grands taxis

Lundi 15 février, plusieurs habitants de Bouskoura n’ont pas pu arriver à leur travail à temps le matin. La raison ? Les nouveaux bus déployés par la société Alsa pour relier la métropole à sa périphérie ont été bloqués par les chauffeurs de grands taxis.

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Des chauffeurs de grands taxis empêchent la circulation d'un bus à Bouskoura, le 15 février. Crédit: Groupe Facebook Save Casablanca

Bus bloqués, vitres brisées, chauffeurs attaqués… le déploiement de la nouvelle flotte de bus à Casablanca par la société Alsa a eu lieu dans des conditions chaotiques. Les chauffeurs de grands taxis, responsables d’une grande partie de ces événements, ne voient pas d’un bon œil la structuration de l’offre de transports de la métropole, et ils l’ont fait savoir. Sur les réseaux sociaux, les images qui circulent se passent de tout commentaire.

Deux mineurs ont déjà été arrêtés pour actes de vandalisme sur deux nouveaux bus.

Le lendemain de la présentation officielle de la nouvelle flotte de 700 bus, la police de Casablanca annonçait déjà l’arrestation de deux mineurs pour actes de vandalisme. Les mis en cause, âgés de 16 et 17 ans, se sont attaqués à deux nouveaux bus. Un événement qui n’a a priori aucun lien avec celui de ce début de semaine, mais qui rappelle tristement la réalité de la relation d’une partie de la population casablancaise avec le service public de la ville.

Les grands taxis redoutent la concurrence

Ce lundi, des chauffeurs de grands taxis se sont permis de bloquer durant plus de deux heures la circulation des nouveaux bus entre Bouskoura et le centre-ville, empêchant ainsi plusieurs citoyens de se rendre sur leur lieu de travail à temps.

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Un nouveau bus avec des vitres brisées.

Selon nos confrères de TelQuel Arabi, ces conducteurs craignent la concurrence. Les nouvelles lignes développées par la société permettront en effet aux usagers de se déplacer entre la ville de Casablanca et la banlieue pour un prix ne dépassant pas les 8 dirhams, tandis que le transport en grand taxi coûte entre 20 et 30 dirhams pour un aller-retour. D’autant plus que les nouveaux bus étaient très attendus pour leurs conditions idéales : espaces entre les sièges, climatisation, wifi à bord, etc.

En quatre jours déjà, neuf véhicules ont été endommagés, toujours selon TelQuel Arabi. Des commentaires sur le groupe Facebook Save Casablanca, très prisé par les internautes bidaouis, rapportent des attaques corporelles sur les conducteurs de bus et sur certains passagers. Des informations que nous n’avons pas pu confirmer. Un appel au boycott des grands taxis a déjà été lancé, toujours sur la même plateforme.