La diplomatie marocaine semble avoir rebraqué son viseur sur l’Afrique. Après l’entretien entre le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari, le 31 janvier, le ministère des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, s’est entretenu avec le conseiller spécial du président de la République démocratique du Congo (RDC), François Beya.
Cette rencontre entre Nasser Bourita et l’émissaire du président Tshisekedi intervient quelques semaines après la rencontre entre le chef d’État congolais et le ministre délégué aux Affaires étrangères, Mohcine Jazouli, le 2 décembre dernier à Kinshasa. L’occasion pour l’ancien patron de Valyans et diplomate marocain de remettre un message du souverain au président congolais. La rencontre du 2 décembre avait été non seulement l’occasion d’évoquer les relations bilatérales entre les deux pays, mais aussi les futures élections au sein des instances de l’Union africaine que Félix Tshisekedi sera amené, au nom de la RDC, à présider dès ce mois-ci.
C’est sans doute dans le cadre de la future présidence congolaise de l’UA que Nasser Bourita s’est entretenu avec François Beya. Le communiqué sanctionnant la rencontre rappelle d’ailleurs que l’entretien “intervient à la veille du début du mandat du président congolais, Félix Tshisekedi”, tout en soulignant que Félix Tshisekedi “succède ainsi à son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa”. Un rappel qui n’est pas anodin puisque l’Afrique du Sud avait usé de sa présidence de l’UA pour défendre des positions favorables au Polisario, sur la scène onusienne notamment, puisque Pretoria a été membre du Conseil de sécurité durant l’année passée.
Ancien agent des renseignements congolais, formé par le Mossad, François Beya est connu pour sa proximité avec l’ancien président Joseph Kabila, mais aussi Félix Tshisekedi. Il est d’ailleurs considéré comme “l’un des hommes les plus puissants” de la nouvelle présidence congolaise. Il a également fait office d’agent diplomatique en accompagnant Félix Tshisekedi lors d’une visite à Washington, ou en préparant la rencontre entre le président congolais et son homologue gabonais, Ali Bongo, au mois de juin dernier.